The circle of fashion
Nous sommes en 2023, la planète réclame une action urgente alors que nous réévaluons en permanence notre propre impact sur l’environnement. Dans le domaine de la mode, la question n’est plus “La mode est-elle de l’art ?” mais plutôt “La mode peut-elle réellement être durable ou respectueuse de l’environnement de quelque manière que ce soit ?” La réponse courte à cette question est non, mais il est clair cette saison que certains designers, en préparant leur collection d’hiver, ont réfléchi aux cycles de la mode et à la durée de vie des vêtements. De la création à la destruction, la solution n’a pas encore été trouvée, mais il y a quelque chose de beau dans ce brainstorming. Chez Heliot Emil – où le chien robot qui accueillait les invités a fait fureur avant le début du défilé –, un mannequin a défilé avec des vêtements en feu d’un bout à l’autre. Glenn Martens, chez Y/Project, n’a pas renoncé à son style signature et a également cherché la beauté dans la reconstruction et parfois la destruction, en utilisant des morceaux de denim brut pour construire des vêtements sur mesure qui étaient aussi beaux que la plus belle couture artisanale. Valentino s’est également penché sur la circularité non seulement de la production de la collection, mais aussi du décor. Tous les matériaux utilisés pour construire le décor du défilé Valentino seront réutilisés par la maison et le surplus de textile provenant du défilé et de la production de la collection bénéficiera à des étudiants locaux.
Chez CFCL, la collection intitulée « Vol.6 » était axée sur la fonction. Le défilé était divisé en chapitres et raconté par la voix d’un assistant de mode automatique (imaginez que Siri et Alexa aient eu un bébé, et que ce bébé soit né à la Fashion Week !) qui nous a guidé.e.s à travers les processus de fabrication et les détails de la collection. Pendant ce temps, les mannequins défilaient dans des vêtements extrêmement fonctionnels mais extrêmement bien construits pour un maximum de praticité, de confort et bien sûr de style. La technologie était au cœur du défilé Anrealage, où les mannequins ont défilé sur la scène du théâtre de la Madeleine dans des tenues entièrement blanches qui, une fois positionnées et scannées par un rayon de lumière UV fourni par des machines très futuristes, ont fait apparaître des couleurs, faisant briller des imprimés et des détails colorés, de la pure magie de la mode ! Impossible de parler technologie et magie de la mode sans mentionner Stella McCartney. La créatrice britannique, dont la spécialité est le développement technologique de tissus respectueux de l’environnement et de nouvelles façons de faire de la mode, n’a pas manqué d’étonner le public avec un défilé qui avait pour toile de fond un spectacle équestre. Une collection délicate qui offre tellement de matériaux alternatifs à la reproduction de textiles de luxe qu’on peut en faire un jeu façon “Devinez en quoi cette robe est vraiment faite” et, bien sûr, la toute première ligne d’accessoires produite avec du MIRUM, une alternative circulaire au cuir animal, sans plastique et à base de plantes. L’avenir est là !