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How to be so extra au quotidien ?

Extra comme extraordinary ! Voilà comment ce mindset sur les réseaux sociaux m’aide à être gloriously over the top au quotidien.

De manière générale, lorsque je m’habille au quotidien, je mets un pull, un pantalon, des baskets ou des bottes. Je me permets quelques petites fantaisies en ajoutant deux trois bijoux, jamais plus de trois couleurs et tu y trouveras presque toujours du noir. Ma signature, c’est mon petit collier de perles et mon tote bag. Ça, c’est moi. Moi quand je vais au travail, moi quand je vais faire les courses, moi quand je vais chez mes parents, moi quand je vais me balader.

Et puis il y a l’extra-moi. Qui est-ce ? C’est moi version ++. Le petit collier de perles devient énorme et s’accumule à d’autres. Le pull est plus coloré, plus court, plus troué. Le pantalon est en cuir, les baskets ou les bottes débarquent version plateformes ou talons. Le tote bag devient it-bag. J’y ajoute des chaînes, des strass, des clous ou des poils. Pour ce qui est du noir, soit il est statement, soit il n’existe pas. Extra-moi va mettre des bottes à talons pointues, un pantalon ultra-large violet, un haut dos nu transparent, un sac qui matche avec le pantalon “et des kilos de bijoux” comme le dit Bilal Hassani dans “Basic”. Je me sens extra à la Fashion Week, en boîte de nuit, en soirée avec mes BFF. Extra-moi se balade avec l’émoji sparkle autour de lui ; comme l’expression, “✨so extra✨” sur TikTok

À toi de jouer : Extra-toi, c’est toi mais plus dramatique, plus drôle, plus théâtral.e. Ce n’est pas qu’une question de mode, c’est une question d’attitude. C’est être toi-même, mais tu “add a little bit of spice”. Le hashtag comptabilise 69,8 millions de vues sur TikTok. Les créateur.rice.s de contenus extra sont celleux qui sont les plus dramatiques, plus bruyants et surtout qui le sont dans des contextes et des situations quotidiennes. Un joyeux anniversaire digne de Mariah Carey est extra, manger des coquillettes dans de la vaisselle en cristal est extra ; parler en langage soutenu à tes ami.e.s est extra. Everything can be extra and fabulous. “On n’a qu’une vie, autant qu’elle soit fabuleuse” : pourquoi ne pas faire comme cet.te illustre anonyme cité.e par Loïc Prigent ? Diane Pernet, papesse de la mode au look de black widow sicilienne, approuve ce message, elle qui est toujours over the top everyday sur son compte Instagram @asvof.   

 

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Extra on the web

Instagram est THE place to be extra – l’extraworld. Généralement, tes ami.e.s te hypent comme jamais sous tes posts, si tu ne deviens pas trop viral.e, les commentaires sont souvent positifs et remplis de bienveillance, en particulier si tu es en privé. Ainsi, ton Instagram devient un espace onirique de bienveillance, ouvert à tes tentatives et à tes créations. Si tu es plus réservé.e, tes stories privées peuvent devenir ton extraworld plus restreint : tu peux par exemple demander à tes ami.e.s à travers un sondage si tu dois sortir avec cette tenue ou pas ? Sinon, il y a ce paradis nommé Pinterest. Qui a déjà vu des gens s’insulter sur Pinterest ? Personne ! Donc ose et tu pourras inspirer d’autres à devenir extra aussi. Comme your favorite nepo baby Kendall Jenner, qui est sortie un jour avec son soutien-gorge par-dessus son t-shirt et a inspiré des millions de jeunes filles à faire de même. Ou Michelle Elie, qui porte les créations les plus extravagantes de Comme Des Garçons, impress everyone et en fait même sa marque de fabrique jusqu’à monter une exposition intitulée Life Doesn’t Frighten Me. Quant à Mariana Benenge, elle porte des tenues full 70’s packed with color blocking dans la rue en slo-mo et les poste sur Instagram. Et n’oublie pas la grande dame d’Instagram Léna Situations, qui a sorti une vidéo “Je ne porte que de la haute couture pendant une semaine” où on peut la voir en robe à traîne dans le métro ou chez le dentiste. Le lieu compte beaucoup : rien de plus drôle que le décalage total entre la tenue, le lieu et l’activité ! Comme une robe de bal en sequin… sur la ligne 9. Et ça rejoint une véritable fonction philo et psycho, believe it or not.

Extra as a function

Le philosophe Hegel comme le psychanalyste Lacan explorent l’idée de “surplus”, d’un plaisir qui apparaît au moment où une action ou une chose “déborde” de sa fonction initiale. C’est cette dimension d’excès qu’Allison Bancroft, fashion theorist, ramène à la joie intense de s’habiller : so extra, c’est le basculement entre se vêtir et se looker, entre le “vêtement” et la “mode”.

Extra-toi, c’est se réjouir donc de ce “trop” qui permet de questionner l’identité, le désir, les interactions et les structures normatives qui les encadrent au quotidien. Célébrer certaines facettes de soi, en libérer d’autres, lutter sequin par sequin contre des préjudices quotidiens.

Extra en se sentant safe

Evidemment, cette démarche reste en grande partie une utopie. Au quotidien, où sont les espaces non numériques où tu peux être extra librement ? Ce sont évidemment des safe spaces, des endroits où tu te sens libre d’être toi-même, dénués de jugements, de harcèlement, de violence. Google Trends montre que les recherches autour de l’appellation “What is safe space” sont en augmentation depuis 2015. Le safe space, c’est une base, car si tu n’arrives pas à être toi-même quelque part, comment pourrais-tu être plus que toi-même ? Quels sont les endroits où tu peux te dépasser en termes de fantaisie ? Ce sont des espaces de joie, de plaisir et de réinvention. Chez toi, si tu vis seul.e, ta chambre est le lieu de toutes tes expériences, c’est THE place où tu peux tenter et créer des choses que tu n’oserais pas à l’extérieur. Cela peut aussi être chez tes ami.e.s si tu oses plus, ou alors dans un lieu intracommunautaire où tu ne te sentiras pas jugé.e. Dans ces cas-là, tu seras extra pour toi et c’est très important. Si tu es encore plus courageux.se, tu peux être extra comme sur les réseaux sociaux et mettre ta mini-robe à paillettes dans le RER à 8h du matin – c’est ton audace qui se traduit dans ton look. Pour être extra, il faudra que tu surmontes tes peurs.

Imagine un monde où ce n’est pas audacieux de s’habiller comme tu le souhaites. Dans ce monde, tu as les moyens de mettre ce que tu veux, où tu veux, quand tu veux. Est-ce que tu serais tenté.e de pousser ta créativité jusqu’au bout ? Personnellement, je serais extra tous les jours. Dans une constante envie d’évoluer et de briser mes propres barrières, je ferais de toutes mes journées des soirées déguisées, je me procurerais une water-dress d’Iris van Herpen pour aller à l’aquarium, je m’habillerais en roi pour aller au musée. Je porterais des bijoux yeux Schiaparelli chez l’ophtalmologue, ma tête se parerait des sublimes chapeaux d’Harris Reed pour prendre plusieurs places dans le métro, je mettrais du full Rick Owens quand il fait gris, du Valentino Couture rose quand il fait beau et le manteau cœur en fourrure Saint Laurent pour la Saint-Valentin. Dans ce safe space fantasmé, on peut aller chez belle-maman en tenue SM, dans un meeting important en lingerie sexy (avec des Crocs) et à Disneyland en combinaison en cuir. 

 

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Extra chez NYLON

Comme ce safe space fantasmé peut libérer l’imagination, j’ai demandé aux membres de la rédaction de me dire ce qu’iels porteraient dans ce monde où tout le monde est richissime et où personne ne se juge. How to be extra dans un espace fantasmé ? Welcome to safe space world. 

Lucas, notre managing editor, me répond “des vêtements couture en métal Balmain, du Schiaparelli, les leggings Balenciaga de Beyoncé” en me filant une photo de Beyoncé en 2007 aux BET Awards dans ce legging doré absolument iconique. Une tenue de scène qui est extra, de la couleur à sa valeur exceptionnelle (100 000 dollars), qui serait encore plus extra à porter dans la queue de la laverie. 

Alice, notre executive editor, la jouerait full fantasy : “Si c’était safe et pas un danger public, je mettrais une robe de mariée couverte de faux sang avec une traîne allant de la cuisine à la salle de réunion NYLON, une couronne de ronces en diamants Swarovski, des lentilles bleu lagon et un monocle œil de chat”.

Noïra, notre assistante éditoriale, rêve d’une couronne et de gros colliers drip sertis de diamants (les mêmes que les rappeurs US). Quant à Emma, notre community manager, elle s’imagine avec des tenues grandioses, genre “une traîne en dentelle noire immense”.

Enfin, pour notre digital editor, Manon, ce sera “une jupe beaucoup trop courte”, et pour Noa, notre digital content strategist, “encore plus de trucs transparents et je serais torse nu l’été”.

Je remarque que plus je demande aux gens leur manière d’être extra, plus je m’entends répondre qu’iels ont envie de se dénuder. J’ai voulu savoir si c’était propre à la team NYLON, donc j’ai demandé à ma meilleure amie qui m’a répondu… “Je serais nue”. Est-ce qu’on n’aurait pas trouvé le summum de l’extra ?

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