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Paris Fashion Week : tout ce qu’il faut retenir pour l’été prochain

Le marathon de la Fashion Week est désormais terminé ! Entre nostalgie des années 2010 et looks dignes des super-vilains les plus stylés, voici tout ce qu'il faut savoir des défilés parisiens de la saison printemps-été 2024.

Une mode faussement sérieuse

Cette saison à Paris a clairement montré que les créateur.ices en général sont passé.e.s à autre chose que la mode meme, et que la priorité était de regarder à nouveau les vêtements eux-mêmes, et ce sans pour autant négliger une touche humoristique et décalée. Jonathan Anderson est d’ailleurs l’un des maîtres de l’art de penser la mode d’une manière décalée, tout en restant tout à fait portable et désirable. Chez Loewe, il a présenté une collection un peu plus mature que les saisons précédentes, mais toujours très ludique et pleine de sens. Les cardigans tricotés de la tête aux pieds avec des boutons surdimensionnés, les pantalons extrêmement hauts — déjà vus sur le défilé homme de Loewe en juin dernier – et les shorts et robes retenus par une épingle surdimensionnée ont fait passer le message : la mode est une affaire sérieuse, oui, mais pas si sérieuse que ça ! La même chose s’est produite dans l’esprit de Dries Van Noten qui a également joué avec ses propres codes cette saison, mais en ramenant un sentiment de nostalgie du côté ludique de la mode des années 2010 avec des polos surdimensionnés, des bermudas en denim brut, des paillettes et des couleurs vives. 

Pour sa première fois à Paris, Peter Do s’est concentré sur la présentation de ce en quoi sa marque excelle le plus : des vêtements très bien coupés, des tailleurs sérieux, des juxtapositions toujours accompagnées d’éléments ludiques qui rendent ses collections si attrayantes. Marie Adam-Leenaerdt, qui a ouvert le calendrier des défilés parisiens de cette saison, a également misé sur une collection dévoilant un savoir-faire qui lui est propre : de coupes audacieuses ornées d’éléments ludiques ; de la robe cocon à la fin du défilé aux sacs XXL qui semblaient presque devenir de plus en plus grands à chaque coup d’œil. Pour ce qui est de jouer avec le côté trop sérieux de la mode et de lui ôter complètement son sérieux, Christian Cowan a su donner le ton comme personne d’autre. Pour son premier défilé dans la capitale française, le créateur britannique basé aux États-Unis, a emmené ses invité.es à l’église — la cathédrale américaine de Paris pour être plus exact. Ce n’était non pas pour prier mais pour assister à un spectacle de mode joyeusement chaotique, le tout orné d’une performance spéciale de Sam Smith sur une plateforme rotative en fourrure noire, accompagnée par des mannequins qui ont défilé dans des robes en forme de boules géantes. Bravo également à Cowan pour le casting body inclusive, une denrée rare cette saison à Paris. 

Duran Lantink, qui a remporté le prix spécial de l’ANDAM cette année, a clôturé la semaine de la mode avec une collection qui s’est démarquée et dont tu te souviendras certainement !. L’accent a été mis sur des volumes scandaleux qui ont recréé des silhouettes de la vie quotidienne d’une manière si inattendue qu’elles étaient in fine étonnamment flatteuses. Qui aurait pensé qu’un sac fourre-tout pourrait se transformer en une veste aussi géniale? Rei Kawakubo de Comme des Garçons, la grande prêtresse de la mode tout aussi luxueuse que conceptuelle, a une fois de plus créé la surprise. Et alors que la plupart du temps, les collections de Comme des Garçons peuvent parfois sembler trop conceptuelles pour les foules, cette fois Kawakubo a surpris avec une collection qui était tout simplement amusante et accessible et qui a donc donné une toute nouvelle tournure au thème de la saison « Florals for Spring ». Bien sûr, elle n’a pas négligé sa créativité hors du commun, mais cette fois-ci, ses robes colorées en forme de boule ont insufflé un sentiment de légèreté accessible par tous.tes. Une envie d’aller à contre-courant de la frénésie de la Fashion Week qui nous a tous fait un bien fou !

La surprise de la saison est venue de Rochas qui n’a pas fait de défilé mais a présenté sa collection par le biais d’une vidéo numérique et d’un lookbook dévoilant une collection tout aussi sérieuse que ludique. Des looks full denim, des volumes exagérés sur les tops des robes, un côté ludique avec des jupes portées sur des pantalons de tailleur, des applications de plumes et du tailoring impeccable ; la collection de cette saison a été conçue par l’atelier de la Maison. Chez Yohji Yamamoto, l’ambiance s’est également éclaircie puisque cette saison, le maître de la construction a fait défiler une collection qui semblait optimiste, amusante et, si j’ose dire, même un peu sexy ! Tout cela sans laisser de côté la poésie qui fait que ce que fait Yohji Yamamoto est si grand et si important. Les minutes d’applaudissements non-stop à la fin du défilé parlaient d’elles-mêmes. 

 

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Entering my villain era

Cette saison, certaines Maisons ont décidé d’explorer et d’exprimer les looks fantasmés d’un anti-héro. En ce sens, chez Junya Watanabe, la collection variait à travers des looks construits en denim, en cuir et en tweed qui semblaient déconstruire tout ce que tu avais jamais vu en matière de codes de mode classiques et se transformer en constructions architecturales exagérées qui étaient fascinantes à regarder, tout en forçant le respect ! Tu parles d’un « power dressing » ! En termes d’empowerment, Mugler est bien évidemment une référence et Casey Cadwallader n’a pas déçu ses fans cette fois-ci encore, avec un casting surprenant comprenant Paris Hilton — qui avait annoncé plus tôt le même jour qu’elle défilerait — Angela Bassett, Fan BingBing et bien d’autres qui ont défilé dévoilant une série de looks corsetés qui faisaient un clin d’œil spécial aux collections de Couture de Thierry Mugler de la fin des années 90. 

Francesco Risso, quant à lui, a présenté sa nouvelle collection pour Marni à Paris pour la première fois, et a lui aussi rêvé de à quoi pourrait ressembler son look favori d’anti-héro. On a pu avoir un aperçu de ses intentions stylistiques digne de la garde-robe d’un super-vilain avant même que le défilé ne commence grâce aux outfits portés en front row par les stars, dont Usher, Erykah Badu, Aya Nakamura, Quavo et Joshua de Seventeen, qui portaient tous les imprimés colorés à pois et à carreaux de la collection. Kiko Kostadinov a également présenté une collection qui mélangeait une palette de couleurs vilain-isante similaire mais avec une proposition différente où la touche digne d’un anti-héro venait des épaules pointues, des silhouettes allongées et bien sûr des cardigans avec des queues tricotées, décontractés mais parfaits pour l’entrée dramatique du méchant dans un film. Chez Weinsanto, les silhouettes dévoilées sur le runway offraient des corsets pointus combinés aux looks majestueux de type couture, parfait pour ma garde-robe de super-vilain imaginaire, tout comme les looks upcyclés ultra-colorés et ultra-extra de Kevin Germanier qui ont été construits à la perfection et dont la fabulousness était palpable. 

Chez Anrealage, la performance des vêtements était aussi monumentale que les vêtements eux-mêmes. En dévoilant une version plus développée de leur technologie de lumière UV qui permet aux vêtements de changer de couleur instantanément — une technologie qui fait également partie du Renaissance World Tour de Beyoncé, lui aussi monumental — le spectacle a immédiatement transporté les spectateur.ices dans un monde futuriste dans lequel tout est possible, y compris le fait d’avoir des superpouvoirs et donc de changer ta garde-robe de super-héro ou de super-vilain à ta guise ! Dans un univers créatif complètement différent, Julien Dossena chez Rabanne a proposé sa propre narration d’une mode pleine de pouvoirs avec des silhouettes inspirées par des éléments gladiateurs, avec beaucoup looks forts type à-maille-de-chaîne, de détails de plumes et de franges, le tout taillé pour une vrai guerrière. Rick Owens, alias le roi de l’anti-héro, a cette fois surpris avec une collection qui s’ouvrait sur des looks plus simplistes qui se sont ensuite transformés en constructions magistrales, comme celles que nous aimons et attendons de lui ! Depuis quelques saisons maintenant, Rick aborde ses collections avec un regard visiblement plus optimiste — par opposition à l’ambiance plus apocalyptique à laquelle tu es probablement plus habituée de sa part — et chaque nouvelle collection est aussi fascinante que magnétisante. Le même magnétisme et la même puissance envoutante étaient également présents lors du défilé de Noir Kei Ninomiya, où les looks de la collection dévoilaient des coupes et constructions époustouflantes qui semblent presque avoir leur propre vie. Le tout fut sublimé par une mise en beauté particulièrement dystopique des mannequins à travers un maquillage métallique couvrant la moitié de leurs visages.

 

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Douce nostalgie

Comme tu le sais, la mode vit dans le présent tout en regardant vers l’avenir et en se rappelant du passé. Ainsi, cette saison, un délicieux sentiment de nostalgie s’est emparé de certains défilés. L’émotion était au rendez-vous chez Alexander McQueen, où Sarah Burton — qui a travaillé pour la maison pendant plus de 14 ans — a présenté sa dernière collection en tant que directrice artistique de la maison et ce fut une célébration des sens. Pour son dernier acte, Burton s’est tournée vers ses archives et a montré ce qu’elle sait faire de mieux : de la confection à la créativité, en passant par sa propre interprétation de l’esprit McQueen, chaque look a été pensé et réalisé avec soin et respect de l’héritage de la McQueen ; une volonté que la créatrice a toujours portée en elle depuis qu’elle a repris les rênes de la Maison après le décès tragique de son fondateur. Andreas Kronthaler a également abordé sa collection printemps-été 2024 pour Vivienne Westwood de la même manière ; cette fois-ci, l’inspiration est venue de la garde-robe personnelle de Westwood. L’ambiance intime du défilé et le fait de voir la collection qui rappelle les meilleures looks de la créatrice donnaient l’impression d’assister à la rédaction d’une lettre d’amour pleine de poésie. 

Sur une note plus légère, mais toujours nostalgique, le défilé Miu Miu printemps-été 2024 de Miuccia Prada a célébré les pièces iconiques de la Maison. Des succès récents comme les mini-jupes et les silhouettes à taille bass, en passant par ceux plus anciens comme les manteaux dorés en brocart et les robes transparentes brodées, ainsi qu’un clin d’œil à la ligne de vêtements pour hommes éteinte mais néanmoins emblématique, la marque italienne, qui a désormais soufflé ses 30 bougies et qui demeure toujours dans le top 5 des marques de mode les plus pertinentes au monde selon l’indice Lyst, a plus d’une raison pour faire la fête ! En revenant sur sa propre trajectoire dans le monde de la mode, Demna a présenté pour Balenciaga une collection qui semblait nostalgique de ses 8 années passées au sein de la Maison. Le casting du défilé — le plus personnel de Demna jusqu’à présent —  allait de sa propre mère qui a défilé en premier à la journaliste de mode Cathy Horyn. Ce savant mélange semblait profondément personnel semblait retracer l’histoire personnelle du créateur au sein de la maison, tandis que la collection était un hommage à Cristobal Balenciaga, mais aussi à la réinterprétation par Demna de ce qu’est Balenciaga aujourd’hui au sein de la pop culture. Daniel Roseberry chez Schiaparelli s’est également penché sur le travail d’Elsa Schiaparelli pour façonner la collection du printemps-été prochain, faisant référence aux icônes de la Maison comme la robe homard, les imprimés poissons, la robe à clous et bien sûr beaucoup d’éléments qui puisait dans le surréalisme. 

Sur une toute autre note nostalgique, chez Coperni, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant se sont inspirés des années 90, tout en étant résolument tournés vers l’avenir. Des caméras actionnées par une technologie d’intelligence artificielle faisaient guide de broches et décoraient ainsi les silhouettes minimalistes tout en prenant des photos du défilé en temps réel, et bien sûr, le fameux sac en forme de lecteur-CD a été dévoilé pendant le défilé, et a pris possession de ton feed Insta depuis. Chez Issey Miyake et Ann Demeulemeester, la nostalgie a également pris le dessus, propulsant les styles emblématiques des deux marques sur le devant de la scène. Chez Ann Demeulemeester, Stefano Gallici a profité de l’occasion pour rétablir l’ADN de Ann dans toute sa splendeur.  Désir, légèreté et maturité étaient à l’honneur et certains look ont même fait revivre ses archives, comme celui avec le pantalon en velours et le haut transparent sans manches, quasi identique à un look de la collection printemps-été 1998 de la créatrice belge. La même chose s’est produite chez Issey MiyakeSatoshi Kondo, à travers une collection où Satoshi, en hommage à Issey, a ouvert le défilé avec une série de robes en tricot qui semblaient tout droit sorties des archives des années 90 de la marque. Le reste de la collection présentait également tout ce que tu connais et aimes chez Miyake : des constructions incroyables et de la légèreté. 

It’s a party in 2010 !

En parlant de nostalgie, je me dois de t’annoncer la tendance de la saison : nous sommes officiellement entrés dans l’ère post-Y2K de la mode. Et tout ce que cela signifie, c’est que nous sommes passés à la décennie suivante : les années 2010. La nouvelle collection de AZ Factory, créée cette saison par Norman De Vera et Peter Movrin, alias « THEM », était une délicieuse démonstration des années 2010 vues à travers un prisme éclectique. Les robes courtes type ballon, les tops à franges, les rouges à lèvres néon, tout y était et j’entendais déjà « Starships » de Nicki Minaj jouer dans ma tête ! Idem chez Vaquera qui a non seulement ressuscité les volumes et longueurs folles des années 2010 mais aussi l’iconique casquette « Comme des Fuckdown ». The Tumblr kids are shaking ! Olivier Rousteing a également fait un clin d’œil à cette époque iconique chez Balmain cette saison. Ses inspirations cette fois-ci étaient plus fleuries et moins militaires que d’habitude et rappelons-nous surtout que ses collections pour Balmain sont parmi celles qui ont défini l’era 2010 dans la culture pop et dans la mode. 

Isabel Marant, qui a également contribué à définir le style des années 2010, avait elle aussi l’esprit tourné vers le passé pour l’été prochain. Shorts et pantalons cargo, bodys et legging imprimés, robes type bodycon et type ballons, le défilé était une véritable summer party de 2010 à laquelle on aurait tous.tes voulu assister ! Christa Bösch et Cosima Gadient d’Ottolinger ont également continué la tendance 2010 : le défilé s’est ouvert sur des pantalons capri qui ont évolué vers des tricots déconstruits portés avec des shorts cargo et bien sûr, suite au succès immédiat de la saison dernière, une toute nouvelle collaboration avec Puma a également été dévoilée et se trouve désormais dans ma shopping wishlist de l’été 2024. Je parie que les tops costume & cravate façon trompe-l’œil seront partout sur ton feed Insta l’été prochain. Chez Zimmermann, l’ambiance était également nostalgique et romantique, tout en étant légère mais extrêmement cool — comme le sont généralement les filles Zimmermann. Les robes courtes volumineuses, les silhouettes fluides, les denims et les détails en dentelle sont tout ce que ton moi intérieur de 2010 aurait voulu avoir à l’époque, sauf que la version Zimmerman de l’era 2010 est encore plus cool que celle dans tes souvenirs ! Comme Paris Hilton me l’a dit brièvement après le défilé : « C’était une collection tellement magnifique, j’ai hâte de tout porter ! ». Je te comprends, Paris !

 

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