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Usher, RnB Royalty

Entre sa nouvelle résidence à Las Vegas et son prochain album – dont la date de sortie encore confidentielle fait jaser – Usher a le vent en poupe, et il n’est pas encore prêt à se reposer sur ses lauriers, bien au contraire. Rencontre exclusive avec le King du RnB.

Photographe : Alex McDonell
Styliste : Sonia Bedere


Chemise, gilet et pantalon LOUIS VUITTON
Bague en or et boucle d’oreille JACQUIE AICHE
Montre HUBLOT

Depuis Los Angeles, Usher me rejoint par Zoom pour une interview courte mais intense : une introspection sur ses débuts, son présent et son avenir proche. L’interprète du best-seller 8701 est égal à lui-même, charismatique et débordant d’énergie. La richesse de sa carrière, qui s’étend désormais sur presque trois décennies, ne semble pas avoir eu raison de son humilité : au contraire, plus ancré et accompli que jamais, il estime être enfin arrivé à un point de sa vie où il peut pleinement savourer sa liberté créative et explorer ses rêves sans devoir faire aucune concession. Et il a de quoi savourer : depuis la sortie de son premier album éponyme en 1994, Usher a enchaîné une panoplie de featurings de renom (Mariah Carey, P. Diddy, Alicia Keys, will.i.am, pour n’en citer que quelques-un.e.s), huit albums à succès – la date de sortie de son 9e album tant attendu est encore secrète au moment où je lui parle – une pluie de Grammy Awards, et, last but not least, un tout nouveau show à Las Vegas. Cette liberté créative pour laquelle il a durement travaillé (et qu’il chérit désormais) est le fil conducteur de Usher : The Vegas Residency, son premier show à Las Vegas, dont il vient de terminer la première partie fin août.

Las Vegas est un point culminant de son parcours, un véritable milestone, comme il le dit lui-même. C’est dans la ville que l’on surnomme “Sin City” qu’il a pu réaliser un de ses plus grands rêves : une résidence artistique conceptualisée sur mesure dont il tire entièrement les ficelles. Un show qui lui permet non seulement de célébrer ses acquis, mais aussi de s’épanouir artistiquement en enfilant une double casquette de metteur en scène et de directeur artistique, tout en s’appuyant sur le soutien et la collaboration de créatifs proches de lui depuis ses débuts. Pour NYLON, Usher livre les clés de son succès, revient sur les moments forts de sa carrière et présente les coulisses de son nouveau spectacle.

Veste, pantalon, gants et baskets AMI PARIS
Colliers de perles MIKIMOTO COMME DES GARÇONS

Ton premier album éponyme est sorti en 1994. Vingt-sept ans, neuf albums à succès et plusieurs Grammy Awards plus tard, tu viens de terminer la première partie de ta nouvelle résidence à Las Vegas. Félicitations pour ces presque trois décennies de succès ! Que penses-tu de ton propre parcours, lorsque tu regardes en arrière ?

Trente années, c’est toute une vie. À ce stade, je me souviens de plus de jours à faire ce métier que d’avoir vécu ma vie. Je suis très fier de mon parcours jusqu’à présent, d’autant plus parce que j’ai pu évoluer avec mes fans tout en étant capable d’en rencontrer de nouveaux en cours de route. Je suis très heureux du fait que mes fans ont grandi avec moi.

Quels sont tes principes de base pour maintenir un succès aussi constant au fil du temps ?

Travailler sans relâche, s’efforcer d’être créatif, collaborer avec les autres. En ce qui me concerne, j’ai toujours trouvé très important de travailler avec différents styles de musique et d’avoir des approches différentes dans la façon de raconter mes histoires, ou même de les interpréter. Et le reste, c’est le destin qui s’en charge. Une chanson doit être le reflet de l’honnêteté et de la vulnérabilité que tu dois manifester en tant qu’artiste. Et les collaborations sont primordiales : il faut être prêt à évoluer avec d’autres artistes, car elles ou ils traversent probablement des situations similaires à celles que tu évoques toi-même dans tes chansons. Donc, si j’avais quelque chose à dire, que ce soit aux fans ou aux personnes qui aspirent à avoir une carrière musicale qui s’inscrit dans la longévité, ce serait : soyez honnêtes, ouverts d’esprit et collaborez.

Chemise, béret, collier, bague, boucles d’oreille lion et médaillon DIOR HOMME
Boucle d’oreille en diamant JACQUIE AICHE
Collier de perles MIKIMOTO COMME DES GARÇONS
Bague DAVID YURMAN

Dis-nous en plus sur The Vegas Residency. Que préfères-tu dans le fait d’être le cerveau d’un si grand show ? 

Quand j’étais jeune, Las Vegas a toujours été un endroit où j’ai rêvé de me produire. J’ai toujours eu ces idées pour un grand show que j’ai rassemblées au fil des années, jusqu’à ce que je puisse enfin me produire à Las Vegas. S’il y a une chose pour laquelle j’ai probablement été particulièrement doué, c’est de me mêler des affaires de tous mes collaborateurs (rire). J’ai engagé une tonne de personnes pour travailler sur mon show à Las Vegas. Je suis impliqué dans tout : de la mode à la garde-robe, de l’éclairage à la narration, car c’est un show très théâtral. L’idée est d’initier mon public à un voyage musical qui s’imprègne de mon évolution. Le spectacle commence avec la chanson “My Way“, qui est extraite de mon deuxième album, My Way. Si l’on pense à cette chanson, à son titre, l’inspiration vient clairement du “My Way“ de Frank Sinatra. Mais j’avais 17 ans quand j’ai créé cet album. J’ai toujours pensé à mon avenir en me disant : “OK, un jour, je vais faire un show de A à Z, à ma façon (my way).” J’ai finalement eu la chance de lefaire à Las Vegas.

Combinaison, manteau, cagoule, bottes BALMAIN
Bague poing américain HOORSENBUHS
Bague en or avec émeraude JACQUIE AICHE

Si seulement le show pouvait avoir lieu en France…

J’ai une exclu pour toi : nous avons tourné un documentaire en même temps que le show à Las Vegas. Je voulais vraiment documenter toute la genèse de ce show et partager toutes les émotions pour expliquer ce que cela signifie de monter un spectacle d’une telle ampleur tout en essayant de vivre une vie normale, en supportant les défis et les moments parfois douloureux qui vont avec. Je me focalise sur toutes ces facettes dans mon documentaire.

Tu t’es imposé comme l’un des artistes les plus populaires des années 2000, notamment grâce à tes albums 8701 et Confessions, qui ont battu tous les records. Comment ton processus d’écriture a-t-il mûri avec le temps ?

Mon écriture est simplement devenue plus honnête. Quand j’étais plus jeune, j’essayais d’écrire des histoires qui n’étaient pas forcément en rapport avec mon propre vécu. J’étais donc assisté par des producteurs et des auteurs pour m’aider à raconter mon histoire. Parfois, nous racontions des histoires inventées auxquelles nous pensions que les gens pouvaient s’identifier. D’autres fois, nous racontions une histoire authentique d’une manière originale, avec des expressions que moi seul aurais pu avoir. Et c’est devenu un nouveau mantra, le fait d’utiliser mes propres expressions dans mes lyrics, comme dans “Burn“, “U Got It Bad”, ou “You Make Me Wanna…”. Les paroles de ces morceaux sont le reflet de mes expériences personnelles et des choses que j’ai réellement vécues et dites, et nous avons fini par transformer ces expériences et conversations en chansons. Plus j’évoluais, plus je vivais, plus j’apprenais, plus j’avais la capacité de narrer l’histoire d’une personne comme toi et moi qui, en fin de compte, cherche simplement l’amour, la complicité et la passion.

Gilet “Ami De Cœur” AMI PARIS
Casquette LOUIS VUITTON

En parlant de “U Got It Bad“, c’était ma chanson préférée quand j’étais ado. Je l’ai écoutée pendant ma première peine de cœur. J’ai pleuré sur cette chanson !

Et voilà pourquoi tu l’adores : je voulais m’assurer que tu ne comprennes pas seulement les paroles, mais que tu ressentes aussi ce que je ressens pour toi. Je te parlais à toi quand je parlais de moi. “U got it bad, but I got it bad too.” Nous ne nous sommes jamais rencontrés auparavant, mais d’une manière ou d’une autre, grâce à cette chanson, nous étions connectés à ce moment-là de nos vies.

Quelle est ta relation avec tes fans français ?

On a commencé cette aventure ensemble. Si tu remontes le temps jusqu’à My Way, mon deuxième album, il y a une chanson, “Nice & Slow”, sur cet album qui a un lien particulier avec la France. À l’époque, les clips étaient budgétés en millions de dollars. Avec cet argent, nous avons décidé d’aller à Paris et de filmer le clip là-bas, avec des plans sous la tour Eiffel, entre autres. C’était donc le quasi-début de ma carrière, mais aussi le début d’une longue relation avec mes fans français.

Chemise et gilet LOUIS VUITTON
Boucle d’oreille et bague JACQUIE AICHE

En parlant des choses made in France : ton style a vraiment impacté la mode masculine dans la première décennie des années 2000. Pourquoi penses-tu qu’il a trouvé un écho auprès de tant de personnes de différentes générations ?

La mode est essentielle pour moi. Même si la musique parle par elle-même, elle a toujours besoin d’être incarnée par quelque chose qui te permet de dire “Oh, wow, cette époque ressemblait à ça”. Et le moyen d’y parvenir, c’est la mode. La mode et la musique nous ont toujours reliés les uns aux autres. Mon style musical a toujours été amplifié par mon style vestimentaire, et c’est pour cela que tant de personnes différentes ont pu s’identifier avec, car la musique leur parlait à travers le vêtement et vice versa. Et pour moi, il a toujours été important d’aller au-delà de la mode elle-même et d’établir une véritable relation avec les créateurs. C’est pour cela que j’ai fini par travailler avec des créateurs incroyables comme Olivier Rousteing. Je le mentionne spécifiquement parce que nous avons fait la garde-robe de The Vegas Residency ensemble, mais j’ai pu nouer beaucoup de relations avec des créateurs très tôt dans ma carrière. Lorsque j’ai essayé de m’habiller de façon plus formelle, je me suis naturellement tourné vers Armani et Valentino, parce que j’essayais d’être un peu plus mature. Tous ces créateurs avec lesquels j’ai travaillé m’ont beaucoup inspiré, ce qui nous ramène à l’importance des collaborations dont j’ai déjà parlé avant. Même sans forcément être en lien direct avec eux, la mode a toujours correspondu aux sentiments présents dans mes morceaux.

Pull, chemise et pantalon BERLUTI
Boots LOUIS VUITTON
Bracelets en or TIFFANY & CO.
Bagues TOM WOOD chez DOVER STREET MARKET
Montre PURNELL

Je vois une œuvre d’art de l’artiste Hassan Hajjaj, qui se trouve être mon ami, juste derrière toi… Est-ce que l’art contemporain nourrit ta musique ?

Absolument ! En dehors de ma fascination pour le parcours de chaque artiste que j’apprécie, j’ai la chance de pouvoir discuter avec eux afin de comprendre l’étendue de leur œuvre et de leurs intentions. Dans cette œuvre particulière, Hassan parle de la passion et de la fierté des femmes et de leur réalité au Maroc (il s’agit d’une œuvre qui fait partie de la série Kesh Angels d’Hassan Hajjaj, ndlr). J’aime l’énergie que son travail dégage. La musique et l’art contemporain vont de pair pour moi.

Enfin, y a-t-il une chance que tes fans français te revoient prochainement ? Comme Ella Mai le dit si bien en featuring de ta chanson “Don’t Waste My Time“ : “Let’s rendez-vous. Boy, I got plans for you“.

Je viens dès que je peux (rire) ! Quand les frontières seront rouvertes, ce sera un véritable plaisir de pouvoir voyager à Paris et de partager un croque-madame avec toi en terrasse.

Ensemble AZZARO COUTURE

Chemise et gilet LOUIS VUITTON
Boucle d’oreille JACQUIE AICHE

« ALLÔ USHER »

Nos questions de fan à l’iconique Usher.

Les fans : @LEATIK, @KYOU_DAI, @SLIMYAKA, @MARJOLENEA

À l’époque où tu as sorti “You Make Me Wanna…”, pensais-tu que tu allais devenir l’artiste à succès que tu es aujourd’hui ?

En y repensant, ça me rappelle une histoire amusante ; une histoire que je n’oublierai jamais. À l’époque où cette chanson est sortie, je n’avais pas un sou en poche. J’étais complètement fauché. Et je travaillais dur pour réussir, prendre soin de ma famille, tout en aimant ce que je faisais malgré tous les défis auxquels j’étais confronté. Un jour, alors que je roulais en voiture avec un ami, cette chanson, qui est devenue le morceau number one aux US, est passée à la radio. Je me suis alors tourné vers mon pote, et je lui ai dit : “Mec, mon morceau est number one, et je n’ai même pas 20 dollars pour payer l’essence.” C’était fou !

Tu as été samplé énormément de fois par de nombreux artistes et aussi sollicité pour des featurings, notamment par des artistes R&B. Lequel de ces hommages, featurings ou remix préfères-tu ?

Je n’ai pas vraiment de morceau préféré. J’ai vraiment aimé me produire en featuring avec Summer Walker, mais j’apprécie toute forme de considération venant de la part d’autres artistes. La vérité est que, d’une génération à l’autre, la seule façon de perdurer en tant qu’artiste est qu’une nouvelle vague d’artistes apprécient ce que tu as fait par le passé et utilisent ton travail dans leur musique. C’est la seule façon de rester pertinent de son vivant, à moins de créer de nouvelles chansons qui auront autant d’impact que les précédentes. J’ai donc beaucoup de chance et je suis très reconnaissant pour tout type de sample ou collaboration.

Quel est ton meilleur souvenir de tes nombreux voyages en France ?

Colette (la propriétaire de l’ancien concept store éponyme à Paris, ndlr)me manque. Elle et son mari sont de très bons amis à moi. Et les fans de Colette, le concept store, connaissent le plaisir que c’était de passer du temps là-bas et de découvrir autant de trésors ! On y trouvait que des produits désirables, que ce soit une montre à 80 000 dollars, un gadget high-tech, un objet design, ou encore une tenue unique en son genre… Mais c’était surtout un lieu de vie et de culture, pas juste une simple boutique.

Peux-tu nous en dire plus sur les tenues que Balmain a créées pour ta résidence à Las Vegas ?

Elles sont exceptionnelles, époustouflantes… à l’image de la dose de paillettes et de glamour qu’on mérite tous d’avoir dans nos vies ! Olivier (Rousteing, le directeur artistique de Balmain, ndlr) m’a dessiné neuf ou dix tenues incroyables. Je n’ai pas pu toutes les faire confectionner. Donc il y en a encore certaines qui seront réalisées à l’avenir. La tenue en bleu cristal qui ouvre le show a fait remonter tellement d’émotions et de souvenirs que j’ai presque cru revivre une partie de ma jeunesse. De nombreuses idées qu’il a eues pour créer ces tenues étaient des idées que j’avais dans mon mood board d’inspiration quand j’étais plus jeune. Je ne lui ai jamais dit cela d’ailleurs, et il ne le sait toujours pas à ce jour. La tenue bleu cristal était quelque chose que j’adorais dans le clip de Bobby Brown “Rock Wit’cha”. J’ai toujours voulu avoir cette tenue, mais je n’en ai jamais parlé à Olivier. Il a juste eu le bon feeling. Quand on est prêt à s’ouvrir aux autres et à collaborer, des belles choses arrivent comme par magie.

 

 

Veste, pantalon et baskets AMI
Lunettes de soleil LOUIS VUITTON

Journaliste : Elisabeta Tudor
Directeur artistique : Nicolas Aksil
Assistant directeur artistique : CJ Tyson
Photographe : Alex McDonell

Assistant photographe : Kai Cranmore

Styliste : Sonia Bedere
Assistante styliste : Mauricia Henry

Tailleur : Rancho Tailors (Arturo Padilla)
Maquilleur : Cole Patterson

Coiffeur : Shizz
Manucure par Alex Jachno chez Opus Beauty avec les produits Oribe
Production : Producing Love & Early Morning Riot
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