"J'ai toujours eu envie, à travers ma musique de me créer un langage universel."
Rita Ora fait partie de ces personnes dotées d’une faculté très enviable : celle de se sentir chez soi à peu près partout, peu importe la langue parlée ou le nombre d’heures de jet-lag. Née au Kosovo, élevée en Angleterre et lancée par le label américain Roc Nation, la chanteuse et actrice d’origine albanaise a passé une grande partie de sa vie à écumer les scènes du monde entier, interprétant sans relâche les titres de ses deux premiers albums ORA (2012) et Phoenix (2018). Alors qu’elle travaille à la conception de son prochain long format, l’artiste de 30 ans vient de conclure la dixième saison de l’émission The Voice en Australie, à laquelle elle a participé en tant que coach, après avoir tourné un clip en Bulgarie et fait la couverture de magazines indonésien et arabe.
Il semble toutefois que ce soit avec Paris qu’elle entretienne le lien le plus magique, le plus indéfectible. Depuis ses débuts en 2009, Rita Sahatçiu Ora (son matricule à la ville) n’a cessé de venir briller au cœur de la Ville lumière, alternant entre concerts à guichets fermés et photoshoots éclatants. C’est notamment ici que l’interprète de “Let You Love Me” s’est créé ses souvenirs les plus mémorables avec le monde de la mode, elle qui a été repérée et photographiée par le grand Karl Lagerfeld au début des années 2010. Désireuse de couronner ces longues années de collaboration avec la capitale française, la Britannique dévoilera ce 30 septembre un concert en streaming unique, tourné sur le haut de la tour Eiffel. Elle nous en parle depuis sa chambre d’hôtel de Los Angeles, telle l’éternelle et infatigable voyageuse qu’elle est.
Ensemble fait sur mesure pour Rita Ora ALEXANDRE VAULTIER COUTURE
2021 a été une année importante pour toi : tu as sorti l’EP Bang, pour lequel tu as collaboré avec plusieurs artistes ; ton deuxième album Phoenix a été sacré disque multiplatine en Australie ; tu as récemment partagé “You for Me”, un nouveau single créé avec le producteur Sigala… Comment te sens-tu, à l’égard de ces nouveaux succès et collaborations ?
Pour commencer… Je dois dire que ce résumé sonne très bien ! (Rire.) Plus sérieusement, je suis extrêmement reconnaissante d’avoir eu toutes ces opportunités cette année. J’ai adoré travailler avec Imanbek, David Guetta, KHEA et Gunna sur mon EP Bang, EP qui n’était pas vraiment planifié d’ailleurs. C’était juste une idée qui a germé dans ma tête, comme ça. Et le fait de voir tous ces artistes autant impliqués… C’était incroyable ! Collaborer avec Sigala sur le titre “You for Me” était fantastique également, je suis une grande fan de sa musique. Plus récemment, j’ai travaillé avec Diane Warren sur un morceau intitulé “Seaside”, tiré de son nouvel album, qui est paru fin août. J’aime vraiment l’idée d’expérimenter, de tenter de nouveaux sons et de m’essayer à de nouvelles collaborations avec des artistes issus du monde entier. C’est ce que je fais depuis mes débuts, et ça m’éclate vraiment !
Ensemble fait sur mesure pour Rita Ora MIU MIU
Tu as créé l’EP Bang avec le producteur et DJ kazakh Imanbek. Pourrais-tu nous en dire plus sur la genèse de ce projet ?
L’idée de Bang était de créer un EP entièrement dédié à la dance music, un genre que j’affectionne tout particulièrement. J’avais déjà fait quelques morceaux dance par le passé, en collaborant avec des DJ notamment. Mais je n’avais jamais donné vie à un projet entièrement placé sous le signe de la dance. J’avais également en tête de travailler avec un seul et unique producteur, pour donner à l’EP un son cohérent. Et Imanbek m’est apparu comme un choix évident, d’autant qu’il a une super vibe ! On a dû tout faire via Zoom, et utiliser des traducteurs parce qu’on ne parle pas la même langue – ce qui a été un tout petit peu challengeant (rire) ! Mais nous avons eu une superbe connexion musicale, et je suis très fière de ce que nous avons créé ensemble.
Pour illustrer cet EP, tu as partagé un court-métrage filmé en Bulgarie, dans lequel on te voit porter une tenue albanaise traditionnelle. Était-ce un moyen pour toi de rendre hommage à ton héritage culturel ?
Je suis très fière de mes origines, et en effet, j’ai eu envie de souligner cet héritage culturel à travers ce film, via le vêtement plus précisément. Cette tenue à laquelle tu fais référence, j’en suis complètement fan ! Je me suis sentie tellement belle et sûre de moi en la portant. C’était un beau moyen de célébrer ma culture et mon histoire.
Ensemble fait sur mesure pour Rita Ora ALEXANDRE VAULTIER COUTURE
Tu as visiblement passé du temps en Europe cette année : outre la Bulgarie dont on parlait à l’instant, tu étais récemment à Paris pour enregistrer un concert sur la tour Eiffel dans le cadre de la série Iconic People in Iconic Places. Comment cette idée est-elle née ?
Pour commencer, je tiens à dire que j’adore profondément Paris – comme le reste du monde, j’imagine ! Ensuite, j’avais envie de faire quelque chose de visuellement frappant, quelque chose avec un effet “wow”. Et qu’y a-t-il de plus “wow” que la tour Eiffel ? C’est une structure tellement iconique ! Ça a été un immense honneur de pouvoir y performer, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de personnes qui aient eu la chance de le faire par le passé. Le but de ce concert, c’était de créer un moment unique, et mémorable.
Pourrais-tu nous donner plus de détails sur le concert ?
Ouh… Je ne voudrais pas en dire trop ! (Rire.) Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est que je suis vraiment fière de ce show, et que j’ai hâte que mes fans le découvrent. On a tellement mis d’énergie et de travail dans ce concert avec mon équipe… C’est un projet qui réunit à la fois mon amour pour la musique, pour la mode et pour Paris.
Ensemble fait sur mesure pour Rita Ora LANVIN
Quelle est ta relation avec Paris, justement ?
J’ai un lien très fort avec Paris, car tout ce qui concerne mon rapport à la mode me ramène à cette ville. C’est à Paris que j’ai assisté à mon tout premier défilé, dans le cadre de la Fashion Week ; j’y ai également fait l’un de mes shootings photo les plus iconiques, avec Karl Lagerfeld. J’y ai vécu tellement de moments fous ! Paris est une ville vraiment excitante à mes yeux. Il se passe toujours quelque chose et il s’en dégage une énergie folle. Je m’y suis créé des souvenirs incroyables, des souvenirs à la fois personnels et professionnels… Voilà pourquoi faire ce concert à la tour Eiffel faisait sens pour moi.
La rumeur raconte que tu devrais bientôt dévoiler ton troisième album. Est-ce vrai ?
C’est vrai : je travaille actuellement à la conception de mon troisième album, et je suis super fière des morceaux qui ont été réalisés jusqu’ici ! J’ai beaucoup écrit et enregistré au cours de ces trois dernières années, et ce en parallèle de pas mal de projets, dont ma participation en tant que coach à la dernière saison de l’émission The Voice en Australie… Donc honnêtement, je ne peux pas dire quand il sera prêt. Il s’agit de mon troisième album et je n’ai pas envie de précipiter les choses : j’ai envie que ce soit parfait.
Ensemble fait sur mesure pour Rita Ora FENDI
Et tes fans aussi, j’en suis sûre.
Exactement ! Et puis tu sais, c’est un peu une tradition chez moi : mon premier album est paru en 2012, le second en 2018… il faut maintenir cette tradition ! (Rire.)
Que peut-on attendre de ce troisième album ? Tu m’expliquais que pour Bang, tu voulais aller vers la dance. Peut-on s’attendre à quelque chose de similaire ?
L’idée de Bang était de créer une expérience autour de la dance, et de créer un son en collaboration avec d’autres personnes, donc ce n’était pas un projet foncièrement personnel. Cet album, à l’inverse, sera très personnel. Il parlera de mon histoire, de mon parcours… il y aura un storytelling très intime. Je m’ouvrirai sur mes débuts, sur mon enfance ; sur mon amour pour le R&B, la soul, la dance… et la pop, surtout ! J’ai envie de faire un album fondamentalement pop, qui affirme haut et fort : “Oui, je suis une artiste de pop !”. Je pense que c’est un genre incroyable. Il y aura quelques collaborations aussi, car comme je te le disais, travailler avec des artistes issus de genres différents est ce qui nourrit le plus ma créativité. J’aime le fait de pouvoir travailler avec des gens et des sons différents, et ainsi donner vie à une musique spéciale. Je trouve la plupart de mon inspiration en collaborant avec les autres.
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Comment expliques-tu que ce soit si important pour toi de créer avec des artistes issus de cultures et de pays différents ?
Dans mon pays d’origine, l’Albanie, la musique est extrêmement liée à notre culture traditionnelle. Elle est faite de voix puissantes, de guitares complexes, de suites d’accords spécifiques… La notion de culture est donc très importante pour moi. Et j’ai toujours eu envie, à travers ma musique, de créer un langage universel. Quelque chose qui puisse nous lier tous ensemble, peu importe notre pays ou notre culture d’origine. C’est pour cela que j’ai constamment besoin de réunir des artistes issus des quatre coins du globe. Il y a toujours quelque chose de très beau qui émane de ces collaborations.
Comment dirais-tu que ta musique a évolué depuis ton dernier album Phoenix ?
Je dirais que je me sens beaucoup plus à l’aise avec le fait de repousser les limites de ma musique, et de travailler avec de nouvelles sonorités. Faire Bang avec Imanbek a été une expérience révélatrice, parce que je me suis sentie tellement libre dans ma créativité ! Je n’ai jamais eu peur d’essayer de nouvelles choses en créant cet EP. Je me suis juste fait confiance, à moi et à la vision que j’avais. Rien ni personne n’aurait pu se mettre en travers de mon chemin à ce moment-là. Et je ressens cette même liberté en faisant ce nouvel album. J’ai hâte que les gens le découvrent.
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Collants résilles AMINA MUADDI x WOLFORD
Et qu’est-ce qui a le plus changé pour toi, en tant qu’artiste, depuis la sortie de Phoenix ?
Le plus gros changement a sans doute été… hum… cette évolution personnelle que j’ai traversée au cours des deux dernières années. J’ai vécu énormément de nouvelles expériences, et ces expériences ont eu un impact considérable sur ma façon d’écrire.
Nous avons le même âge, et j’ai le sentiment que c’est une vraie période charnière que nous traversons, entre 28 et 30 ans…
Oui ! Je pense que c’est une période extrêmement importante, surtout quand tu es une femme. C’est un moment durant lequel tu t’adaptes au prochain chapitre de ta vie. Ce moment peut parfois être intimidant, parfois excitant… Mais dans tous les cas, tu ne peux pas le stopper, tu dois le vivre ! En ce qui me concerne, comme je te le disais, cette période a beaucoup changé ma façon d’écrire, et c’est pour cela que mon troisième album sera très personnel.
Outre tes projets musicaux, tu as également participé à la dernière saison The Voice Australia en tant que juge. Raconte-nous !
Oh mon Dieu, quelle expérience ! Ce n’est pas la première fois que je participe à un télécrochet musical comme The Voice, je l’ai déjà fait plusieurs fois par le passé, et j’adore travailler sur ce genre d’émissions. Mais pour répondre à ta question, travailler sur cette dernière saison de The Voice Australia a été génial, notamment parce que les autres juges sont fantastiques ! J’adore Keith [Urban], j’adore Guy [Sebastian], j’adore Jessica [Mauboy] ! Nous sommes devenus comme une petite famille sur le plateau. Et puis, le fait de travailler avec les talents, de les regarder grandir, prendre confiance en eux… Ça a été tellement inspirant pour moi ! Voir ces gens naturellement doués se transformer en artistes véritables a été merveilleux, et c’est ultra-gratifiant de me dire que j’ai participé à cette transformation.
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Outre The Voice Australia, ton prochain album et ton concert sur la tour Eiffel, y a-t-il d’autres projets dans les tuyaux ?
Oh, il y en a toujours ! Mais pour le moment, mon équipe et moi sommes très concentrés sur ce concert à la tour Eiffel. Tu sais, en raison de la pandémie, les choses ont été très compliquées à mettre en place. Nous avons passé énormément de temps à travailler sur ce show, à faire des allers-retours… Donc nous avons vraiment super hâte qu’il soit révélé ce 30 septembre ! D’autant qu’il sera dévoilé au moment de la Fashion Week parisienne – pour laquelle je serai naturellement présente (rire). Je suis très excitée à l’idée de voir ce projet prendre vie. Je pense que ce sera une vraie expérience visuelle, et un beau moment.
Pour conclure Rita, j’ai une dernière question pour toi : qu’est-ce que tu as su trouver dans la musique que tu n’as su trouver dans aucune autre forme d’expression artistique ?
Hum… C’est une bonne question. La musique a toujours été mon truc, une sorte de thérapie, et ce peu importe le type d’émotions que j’éprouvais. La musique a toujours été mon principal exutoire émotionnel. J’aime évoluer dans plein de domaines créatifs différents, mais la musique reste l’endroit dans lequel je me sens le plus chez moi, le plus à l’aise. La musique, c’est le refuge dans lequel je me sens le plus moi-même.
« ALLÔ RITA »
NOS QUESTIONS DE FAN À L’ICONIQUE RITA.
Les fans : @DAILYOFRITA, @RITA.SAHATCIU et @RITABOTS_FR
Qu’est-ce que tu préfères dans ta relation avec tes fans ?
Leur soutien sans faille ! Ils sont toujours tellement positifs, gentils… J’ai vraiment les meilleurs fans. Ce sont eux qui me donnent la motivation d’avancer jour après jour.
Est-ce que le fait d’être en tournée te manque ?
Oh, tellement ! Le fait de me produire sur scène, de partir en tournée, d’être avec mon groupe dans le bus… Tout ça me manque terriblement. Sans parler de l’énergie des fans, évidemment ! Honnêtement, il n’y a rien de tel que d’être sur scène et de voir une foule tout entière chanter avec toi.
Prévois-tu d’autres tournées pour le futur ?
Je ne sais pas quand cela arrivera, mais bien sûr, je compte bien faire de nombreuses autres tournées !
Quelles sont les qualités les plus importantes pour toi, en amitié ?
La confiance, la dépendance et l’humour.
Ensemble fait sur mesure pour Rita Ora MIU MIU
Es-tu enthousiaste à l’idée de revenir en France un jour et de te produire devant tes fans ?
Oui ! J’adore la France, et j’ai hâte de pouvoir chanter et danser à nouveau avec vous. Et de porter des vêtements incroyables aussi, car tout le monde se met toujours sur son trente-et-un en France (rire) !
Si tu devais dire quelque chose à ton toi de 15 ans, que te dirais-tu ?
Je me dirais : fais confiance à ton intuition et à ta vision, tu as ça en toi.
Envisages-tu d’être coach une année supplémentaire sur TheVoice ?
J’ai adoré travailler sur The Voice, je me suis tellement amusée ! Donc oui, j’adorerais réitérer l’expérience !
Qui est-ce qui t’inspire le plus en ce moment ?
En ce moment, hum… Je suis très old school, mes parents ont visiblement mis ça dans mon sang. Et récemment, j’ai écouté énormément de jazz des années 1960, dont un album commun entre Duke Ellington and John Coltrane. Mes fans vont se dire : “Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?” (Rire.) Mais voilà à quoi je faisais référence quand je disais que j’écoutais énormément de genres musicaux différents ! Et en ce moment, il se trouve que je suis très inspirée par le jazz.
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