Selon toi, qu’est-ce qu’il y a de plus beau et de plus triste dans la fête ?
La fête réunit les gens ; il y a quelque chose d’enfantin dans ce déni total de responsabilité. Partager une danse avec un.e inconnu.e, sentir le monde autour de soi… Cette sensation où tout peut arriver, c’est magique. Mais il faut savoir partir avant que toute la magie ait quitté la pièce. Quand on abuse de la fête, je crois qu’on en perd tous les bénéfices.
L’industrie musicale a-t-elle beaucoup changé depuis ton départ ?
Tout a changé ! Le streaming a absolument tout changé. Nous avions plus de temps pour apprécier la musique il y a vingt ans. Aujourd’hui, il n’y a vraiment aucune raison d’enregistrer un album si ce n’est d’offrir une expérience complète à tes fans. Tellement de morceaux sont publiés chaque semaine… C’est très difficile de faire exister un album dans ces conditions. D’un autre côté, j’entends de plus en plus d’artistes produire des choses que l’on n’avait jamais entendues auparavant. Aujourd’hui, les genres musicaux n’ont plus aucun sens, ce qui permet aux artistes de faire ce qui leur plaît.
En ce moment, tu tournes aux côtés de Sega Bodega. C’est comment de retrouver la scène ?
Là, tout de suite, je suis tellement fatiguée ! (Elle rit.) En vrai, c’est tellement cool de reprendre les concerts. Le public n’est plus le même, les foules sont inspirantes. Mais j’avais oublié à quel point c’est fatigant : peu importe l’heure à laquelle tu t’es couchée, tu dois tout recommencer le lendemain. Ce que je préfère, c’est partager ces moments avec des personnes que j’aime comme Sega. C’est un peu comme un summer camp, les liens se resserrent vraiment en tournée.
J’ai entendu que tu travaillais déjà sur de nouveaux titres avec Sega Bodega. Tu es de retour pour de bon alors ?
Pour de bon : prête à rattraper le temps perdu !