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Stop hating les ballerines – elles sont officiellement de retour

Vues sur les défilés, sur ton feed TikTok mais aussi dans la rue aux pieds des cool kids, les ballerines pourtant ultra-clivantes font leur retour pour t’aider à avoir du style (oui, oui). Alors exit ton mépris pour ces souliers et dis-moi plutôt pour quel modèle tu vas succomber !

BB Brunes dans les oreilles, bagues transparentes sur mes dents, mèche XXL sur mon front pour cacher mon acné naissante, slim ultra moulax à arrêter ma circulation sanguine : voici une idée de mon starter pack de 2007 à mon arrivée au collège. À mes pieds pour séduire un BG mécheux ? Des ballerines rouge vif ornées d’une boucle argentée. Le comble du style pour sublimer les petons à l’orée des années 2010.

Mes inspirations stylistiques à 11 ans ? Les icônes londoniennes et rock – qui ornent mes murs tapissés de pages de magazines déchirés – j’ai nommé Kate Moss, Amy Winehouse ou encore Alexa Chung. Ces It-girls du moment utilisaient les ballerines pour créer leurs looks où s’entrecroisent les références rebelle-chic et femmes-enfant… Comment ne pas vouloir leur ressembler ?

Bon allez, j’arrête mon moment nostalgie de boomeuse pour revenir en 2022. Cette année, les ballet flats prennent d’assaut les runway mais aussi et surtout les moodboards Pinterest et les comptes fashion TikTok. Après une décennie de réputation controversée, la ballerine prend sa revanche et prouve qu’elle est plus intemporelle que jamais… Et surtout so now.

 

La ballerine n’est pas si sage qu’on le croit

Avant d’analyser ce come-back inattendu de la ballerine, on va faire un peu d’Histoire. Oui, oui, ça va, ne râle pas. Tu vas voir c’est plus intéressant que tu l’imagines ! Pour en savoir un peu plus sur le parcours mode de la ballerine, j’ai passé un coup de fil à Charlotte Gaucher, directrice stratégique chez Repetto. 

“Le premier lien avec la ballerine vient avec la danse. La marque naît grâce à Roland Petit et Rose Repetto, c’est la première pierre. Mais si la ballerine est portée en ville c’est grâce à Brigitte Bardot ! Elle était danseuse et a demandé en 1956 à Repetto de faire une paire de ballerines pour son film “Et Dieu… créa la femme”. C’est là qu’est née la ballerine portée dans la rue.” Des souliers rouges flamboyants qui marqueront le début de leur succès dans l’ère Yéyé des Sixties – notamment Françoise Hardy ou France Gall – ou à travers des icônes babydoll comme Audrey Hepburn.

“Un autre grand moment a été le regain d’intérêt pour la ballerine à l’orée des années 2010, avec Kate Moss, une des mannequins les plus adulées au monde qui la portait de manière très rock. Elle et Brigitte Bardot incarnent toutes les deux le côté sulfureux de la marque. Il y a ce parallèle entre l’origine de la ballerine, délicate, liée à la danse et le côté rebelle quand ces personnalités se la sont appropriée.(…) La ballerine n’a jamais été sage finalement.”

Une chaussure élégante et confortable portée par des icônes de style : mais pourquoi est-elle devenue une des pièces les plus haïes de la mode ? Et comment renaît-elle de ses cendres aujourd’hui ?

[…] Le côté disruptif des ballerines en rend ses porteur.euse.s immédiatement pointus – pour la cible qu’iels visent, sachant démêler les hantises de hier et la hype de demain en un clin d’oeil.

 

Ballerine je t’aime, moi non plus

Les années 2010 n’ont pas été un long fleuve tranquille pour la ballerine. Après le succès de la panoplie slim / ballet flat, au tour du pantalon large / baskets de prendre le relais… Laissant aux oubliettes le soulier de danse. Pire, la moindre personne osant en porter pendant cette décennie était susceptible de se faire lyncher sur place publique. Sur Facebook, LE réseau social phare en cette période, un événement appelé “Journée internationale contre la ballerine” comptait même des dizaines de milliers de participants énervés contre cette paire – qui finalement n’avait fait de mal à personne.

But why ? Comme le théorise le sociologue Pierre Bourdieu dans son ouvrage “La Distinction”, lorsque “les masses” s’emparent d’une tendance arborée de prime abord par les strates les plus aisées de la société, ces mêmes classes sociales supérieures la délaisse soudainement – pour conserver leur fameuse “distinction” par l’esthétique hors du populaire. Le processus est à peu près le même avec la ballerine. Du comble du cool preppy brandi par les élites, à la possibilité d’appropriation de cette pièce par le plus grand nombre en fast fashion, la fin de la tendance est marquée par son accessibilité. 

Vues comme peu flatteuses voire d’antithèse du désirable par la génération millennials, il semblait jusqu’à très peu de temps très compliqué de voir les ballerines réappropriées comme must-have. Et pourtant…

 

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Balletcore et défilés : la ballerine is stronger than yesterday

Vues le plus récemment chez Miu Miu, Gucci ou Chanel, les ballerines sont vraiment partout sur les podiums les plus suivis, qui ne cessent de les réinventer.

Et oui, la ballerine est bel et bien de retour aux pieds des fans de mode. Alors, si son succès est encore timide aux vues de son passé et ne convainc pas encore tout le monde,  les chiffres sont pourtant là. Chez Repetto, comme me le confirme Charlotte Gaucher, les ventes augmentent en flèche depuis 2021. La raison selon elle ? “Les client.e.s cherchent vraiment une chaussure qui a un lien avec la danse. C’est d’ailleurs un véritable phénomène, un dénominateur commun entre tous les réseaux sociaux.”

Avec TikTok qui a popularisé les chorés pendant le confinement, se déhancher est devenu l’obsession de tellement d’utilisateur.rice.s – chaussure d’intérieur comme d’extérieur – qui se prête aussi au va et vient entre la sphère publique et privée propre au monde Covidé sous restrictions. La trend ballet core ne fait d’ailleurs que confirmer cette tendance et incite même les fans de ce mouvement à adopter la ballerine. De la créatrice de contenus @mvtiangue qui demande à ses abonnés quelle paire elle a choisi entre un modèle rouge carmin et à paillettes, à Harry Styles qui en portent sur la pochette de son dernier album en passant par @maoui2saintdenis qui craque pour la version Tabi de Margiela : le côté disruptif des ballerines en rend ses porteur.euse.s immédiatement pointus – pour la cible qu’iels visent, sachant démêler les hantises de hier et la hype de demain en un clin d’oeil.

“Si ça crée de la controverse au démarrage, on est très contents” confie Charlotte Gaucher. Moi aussi je veux créer la controverse, choquer, outrer car au final quoi de plus stylé que nos looks fassent jaser ?

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