D’où vient cette obsession pour les sirènes ?
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une sirène ? La réponse à cette question est complexe et varie en fonction de la personne à qui tu la poses. La figure de la sirène ou du triton est présente dans de nombreuses cultures à travers le monde. La Syrie, la Grèce antique, l’Europe médiévale, la Corée, le Japon, l’Inde, le folklore africain et l’Amérique latine : les sirènes prennent des formes, des significations et des sens différents, mais leur présence a toujours quelque chose en commun ; cette figure vit dans un espace au-delà des limites humaines et représente un personnage puissant qui vit dans l’eau et possède des qualités surhumaines, un pouvoir de séduction, son chant ou tout simplement sa beauté.
Mais pourquoi est-on si obsédé.e.s par les sirènes ? Il y a plusieurs réponses, mais essentiellement, dans les sociétés occidentales, c’est pour la même raison qu’on adule les célébrités et les pop stars : parce qu’elles sont puissantes, belles et inaccessibles. Mais suivant les endroits et les époques, il existe de nombreuses variantes de la sirène, de la femme-objet à la méchante sorcière des mers. Par exemple, en tant que Brésilien, on m’a inculqué une image de la sirène qui n’est pas très éloignée de l’Ariel hollywoodienne qu’on connait et qu’on aime tous.tes. Ma première référence à une sirène a été Iara, la sirène du folklore brésilien, souvent appelée “mãe d’água” (“mère de l’eau”), dont la légende dit qu’elle a le pouvoir de chanter et d’hypnotiser les hommes jusqu’aux profondeurs de la mer. Puis – bien qu’elle ne soit pas une sirène, elle est parfois représentée comme telle –, il y a eu Iemanjá, une figure apparue chez les Yorubas, la mère de tous les orishas et un esprit de l’eau vénéré par de nombreuses personnes au Brésil et en Amérique latine dans le cadre des religions héritées de l’Afrique, le candomblé, l’umbanda et la santería.
Ensuite, il y a eu bien sûr Ariel du classique de Disney de 1989 La Petite Sirène, puis la série australienne pour adolescent.e.s qui obsédait tout le monde, ma sœur aînée et moi : H2O : Just Add Water. Au pic de mon adolescence, les sirènes étaient gravées dans mon esprit comme jamais, et c’est alors qu’Internet m’a donné une nouvelle raison d’adopter le lifestyle des seven seas : la tendance seapunk.