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Seapunk is not dead

Qui n'a jamais rêvé d'être une sirène ? Selon les fashion trends - hello le mermaidcore - c'est l'été ou jamais pour en devenir une. J'ai enquêté sur les raisons pour lesquelles la société est obsédée par les sirènes et pourquoi un retour du seapunk fait complètement sens.

Parlons franchement : qui n’a jamais rêvé d’être une sirène ? Je suis sûr que si j’interrogeais toutes les personnes que je connais, environ 90 % des réponses seraient positives. Les sirènes sont des êtres qui vivent dans cette délicieuse ligne de nage, entre beauté extrême et pouvoir. Tantôt jeune femme innocente poursuivant ses rêves et cherchant le grand amour comme dans La Petite Sirène, tantôt sorcière aux pouvoirs illimités et aux mauvaises intentions comme dans le folklore britannique : le concept et l’imagerie de la sirène captivent les êtres humains depuis la Grèce antique. Avec ça en tête, et la perf d’Halle Bailey dans La Petite Sirène qui m’a enchanté cette semaine au cinéma, je me suis demandé pourquoi on est si obsédé.e.s par ces êtres mythiques, et pourquoi la tendance Internet la plus mermaid – alias le seapunk – mérite son come-back.

D’où vient cette obsession pour les sirènes ?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’une sirène ? La réponse à cette question est complexe et varie en fonction de la personne à qui tu la poses. La figure de la sirène ou du triton est présente dans de nombreuses cultures à travers le monde. La Syrie, la Grèce antique, l’Europe médiévale, la Corée, le Japon, l’Inde, le folklore africain et l’Amérique latine : les sirènes prennent des formes, des significations et des sens différents, mais leur présence a toujours quelque chose en commun ; cette figure vit dans un espace au-delà des limites humaines et représente un personnage puissant qui vit dans l’eau et possède des qualités surhumaines, un pouvoir de séduction, son chant ou tout simplement sa beauté.

Mais pourquoi est-on si obsédé.e.s par les sirènes ? Il y a plusieurs réponses, mais essentiellement, dans les sociétés occidentales, c’est pour la même raison qu’on adule les célébrités et les pop stars : parce qu’elles sont puissantes, belles et inaccessibles. Mais suivant les endroits et les époques, il existe de nombreuses variantes de la sirène, de la femme-objet à la méchante sorcière des mers. Par exemple, en tant que Brésilien, on m’a inculqué une image de la sirène qui n’est pas très éloignée de l’Ariel hollywoodienne qu’on connait et qu’on aime tous.tes. Ma première référence à une sirène a été Iara, la sirène du folklore brésilien, souvent appelée “mãe d’água” (“mère de l’eau”), dont la légende dit qu’elle a le pouvoir de chanter et d’hypnotiser les hommes jusqu’aux profondeurs de la mer. Puis – bien qu’elle ne soit pas une sirène, elle est parfois représentée comme telle –, il y a eu Iemanjá, une figure apparue chez les Yorubas, la mère de tous les orishas et un esprit de l’eau vénéré par de nombreuses personnes au Brésil et en Amérique latine dans le cadre des religions héritées de l’Afrique, le candomblé, l’umbanda et la santería.

Ensuite, il y a eu bien sûr Ariel du classique de Disney de 1989 La Petite Sirène, puis la série australienne pour adolescent.e.s qui obsédait tout le monde, ma sœur aînée et moi : H2O : Just Add Water. Au pic de mon adolescence, les sirènes étaient gravées dans mon esprit comme jamais, et c’est alors qu’Internet m’a donné une nouvelle raison d’adopter le lifestyle des seven seas : la tendance seapunk.

Avant le mermaidcore, il y avait le seapunk

Pour celles et ceux qui étaient trop jeunes ou qui ne connaissent pas cette sous-culture spécifique de Tumblr, le seapunk était une révolution. Qu’est-ce qui l’a rendu si révolutionnaire ? Eh bien, le seapunk est décrit par beaucoup comme la première véritable tendance 100 % en ligne qui a été rattrapée IRL. Tout a commencé par un tweet du DJ Lil Internet, basé à Brooklyn, le 1er juin 2011, qui racontait un de ses rêves : “SEAPUNK LEATHER JACKET WITH BARNACLES WHERE THE STUDS USED TO BE” (“Veste en cuir de punk des mers avec des crustacés à la place des clous”). Les gens ont commencé à répondre et à citer le tweet avec leurs propres interprétations de ce que ce message signifiait. #Seapunk est alors devenu un hashtag – un big deal sur Twitter en 2011 – qui est ensuite arrivé sur Tumblr où les cool kids l’ont transformé en une esthétique à part entière – à partir de là, history was made.

Le seapunk s’est répandu comme une traînée de poudre et était partout à l’époque. Dans la musique, c’était the rise of Azealia Banks, qui est probablement le meilleur symbole de l’apogée de l’esthétique seapunk – check son clip “Atlantis” pour un cours accéléré sur le seapunk. Grimes, Brooke Candy, Unicorn Kid et bien sûr Lil Internet lui-même étaient les noms qui incarnaient le mieux l’esthétique de Tumblr dans la vie réelle, lui donnant la validation nécessaire pour que même tes parents se demandent ce que c’était. De grandes icônes de la pop comme Rihanna, Gaga et Nicki Minaj ont également été aperçues en train d’incorporer quelques éléments de la tendance dans leur esthétique, puis la mode, bien sûr, a rattrapé son retard, et quelques collections de l’époque ont été nommées sur Tumblr comme des “collections seapunk” en raison de leur inspiration évidente et du nombre de vues de ces images sur la plateforme. Les collections Printemps/Été 2012 de Versace, Automne/Hiver 2012 de Jeremy Scott et Cruise 2012/13 de Chanel sont quelques-unes des collections considérées comme le panthéon officieux du seapunk dans la mode.

Bien sûr, l’esthétique du seapunk n’a pas été inventée de toutes pièces, comme tout ce qui se fait sur Internet, c’est un grand méli-mélo d’éléments provenant principalement de la scène rave des années 90, des références Y2K et un peu du mood Skins/SuperSuper Magazine qui était l’esthétique à la mode en 2008-2009. Ajoute à cela une musique qu’on pourrait décrire comme les origines de l’hyperpop, des tas de paillettes et de strass, des figurines de sirènes et de dauphins partout, des cheveux bleus ou verts, des plateformes XXL, une envie de vivre au fond des océans avec une panoplie Urban Outfitters sur le dos : c’était le rêve seapunk dans toute sa gloire.

Pourquoi il est temps pour le come-back seapunk

C’est le moment de plaider ma cause. Je pense qu’en tant que société, on n’a jamais été autant obsédé.e.s par les sirènes et la vie en mer. Oui, on a le mermaidcore, mais j’ai l’impression qu’aucune autre tendance n’a embrassé la bizarrerie et l’aspect camp du monde des sirènes. Le seapunk n’était pas juste une tendance mode, c’était un mouvement et un test de la puissance des réseaux sociaux.

En 2012, toutes les plateformes étaient récentes et la limite entre le numérique et le réel était encore explorée quotidiennement par la première génération véritablement digital native. C’était une révolution qui a modelé la façon dont les tendances naissent aujourd’hui. Le seapunk était une étude de cas montrant comment un tweet totalement dépourvu de sérieux, publié à 5 heures du matin, pouvait être rapidement digéré par Internet au point que son influence se retrouvait dans un défilé Chanel au château de Versailles moins d’un an plus tard. Le seapunk, c’est un morceau d’histoire et une vraie révolution !

For real, je suis peut-être seul dans mon trip mais le seapunk m’apporte la nostalgie d’une époque où l’on ne se prenait pas trop la tête avec la mode. C’était aussi une des premières fois de ma vie que j’ai expérimenté une tendance qui n’était pas centrée à 100 % sur la beauté standardisée, mais dans l’expression libre et l’interprétation de ses codes comme tu en avais envie. Le seapunk était radical, innovant et complètement dépourvu de sérieux, ce qui, à mon avis, est une chose que les tendances mode devraient toujours porter dans leur ADN. En 2023, les sirènes et toutes les créatures marines font leur retour dans la mode et la pop culture – en grande partie grâce à la sortie du live action de La Petite Sirène qu’on attendait depuis des années ! J’ai l’impression que c’est vraiment le moment de vivre le summer of seapunk. En tout cas, je me teins à nouveau les cheveux en bleu and I’ll see you at the beach !

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