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Pourquoi Star Wars peut remplacer ton prof de philo ?

Star Wars fourmille de références philosophiques : je t'en ai isolé quelques-unes afin que tu puisses réviser ton bac en toute tranquillité.

Oui, la philo, ça peut parfois paraître prise de tête mais lorsqu’elle est illustrée par la pop culture, elle devient tout de suite plus digeste, voire passionnante. En ce jour de Star Wars Day, quoi de mieux que d’aborder certains grands concepts philosophiques qui prennent chair dans la saga ? Que la Force soit avec toi ! 

Le Bien, le Mal : tu vas comprendre le manichéisme

Dans le trilogie originelle de Star Wars (épisode 4,5,6), tout est easy : d’une part, il y a les gentils (Luke, Han Solo, Obi-Wan Kenobi, la Princesse Leia, la résistance…) et les vilains (Dark Vador, Dark Sidious, l’Empire…). Cette opposition est symbolisée par la mystérieuse « Force », qui a soit un côté lumineux, soit un côté obscur. Cette manière binaire de penser le monde a été formulée au 3e siècle par le philosophe perse Mani, et s’appelle par extension le manichéisme. Selon lui, le monde est divisé entre les ténèbres gouvernées par Satan et la lumière, dirigée par Dieu. Et entre les deux, pas de nuances possibles, pas de zones grises, une action est bonne ou mauvaise et basta ! Aujourd’hui, dire de quelqu’un qu’il est manichéen est souvent péjoratif : cela signifie que son approche de la vie est trop simpliste et n’embrasse pas toutes les gammes de subtilités du réel. Et oui, dans le monde, tout n’est pas noir ou blanc…  

En fait, la Force est plus compliquée qu’on ne le croit : une approche du panthéisme

Bon, comme vu précédemment, il y a une forte opposition entre le Bien et le Mal, la Force obscure et la Force lumineuse. Tout ça, c’est facile à capter. Mais la notion de « Force » va peu à peu se complexifier au fil des épisodes de la saga. Pour bien cerner ce qu’est la force dans Star Wars, disons qu’il s’agit d’un champ d’énergie qui relie tous les êtres dans l’univers, c’est un principe vital auquel on peut se connecter et maîtriser la puissance en travaillant bien ses cours. OK. En allant plus loin, on peut même dire que la Force est un élément divin, et que tout l’univers baigne dedans. 

Ainsi, dans Star Wars, Dieu n’est pas hors de la réalité, coupé du monde, mais DANS la réalité, et imprègne chaque chose qui le constitue. C’est là en substance tout le concept du panthéisme (en grec, pan signifie « tout » et « théos » Dieu, « tout est Dieu ») développé par le génial philosophe hollandais Baruch Spinoza au 17e siècle. On pige mieux alors son célèbre « Deus, sive Natura », « Dieu, c’est la nature ». Autre chose intéressante : dans The Last Jedi (épisode 8), Luke Skywalker, vieillissant et plein de sagesse, explique à Rey qu’au fond la Force est indifférente au Bien et au Mal, qu’elle transcende nos catégories morales. La Force est donc ainsi ce qu’on en fait. 

On retrouve cette idée dans le concept de « Volonté de Puissance » élaboré par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche, celle-ci étant un principe qui anime toute forme de vie. Tu me suis toujours ?  

Dans The Last Jedi , Luke Skywalker, vieillissant et plein de sagesse, explique à Rey qu’au fond la Force est indifférente au Bien et au Mal, qu’elle transcende nos catégories morales. La Force est donc ainsi ce qu’on en fait. 

Avec Yoda le stoïcisme tu pratiqueras 

S’il y a un bien un personnage qui est éminemment philosophique dans Star Wars, c’est Yoda ! Ce petit nain vert aux grandes oreilles âgé de 900 ans a l’art de désarçonner son auditoire avec ses phrases lapidaires à la syntaxe si particulière. Sage par les sages, ce maître Jedi apparaît dans le 2e épisode de la trilogie et forme le jeune Luke à la philosophie de la Force (version lumineuse). On retiendra cette fameuse phrase assénée à son disciple : « La peur est la voie qui mène au côté obscur. La peur conduit à la colère. La colère à la haine. La haine à la souffrance ». Ce conseil peut ressembler au détachement bouddhiste, il nous renvoie aussi directement aux préceptes du Stoïcisme, une école philosophique grecque qui a vu le jour à la fin du 5e siècle avant J.-C. En effet, des philosophes comme Zenon de Kition, ou plus tard Sénèque et Epictète pensaient que pour être heureux, il fallait accepter le moment tel qu’il se présente, et éviter de se faire contrôler par le désir du plaisir et la peur de la douleur. Rester zen en toutes situations quoi, en contrôlant ses émotions et ne se laissant pas déborder par les excès. Facile à dire, plus difficile à exécuter… 

« Luke, je suis ton père » : bonjour le complexe d’oedipe 

Et si finalement la saga Star Wars n’était qu’une immense fresque familiale, celles de Skywalker. Entre Leia, Luke, Dark Vador, Han Solo et Ben Solo, les rapports sont tortueux, et qui dit famille, dit forcément névrose et psychanalyse. Il paraît que la phrase « Luke, je suis ton père » est l’une des plus iconiques de la pop culture mondiale et illustre parfaitement la relation père/fils (également valable pour la relation mère/fille) théorisée par le psychanalyste autrichien Sigmund Freud au début du 20e siècle. Mais avant d’aborder Freud, replaçons cette phrase dans son contexte : À la fin de L’Empire contre-attaque (épisode 5), elle est dite lors d’un combat au sabre laser (phallique?) entre Luke et Dark Vador, et ce dernier lui révèle qu’il est en fait son daron. Luke pète un plomb et comprend alors que son pire ennemi est son paternel, et que pour accomplir sa destinée, il devra d’une manière ou d’une autre le supprimer. Tout cela reprend ce qu’appelle Freud « le complexe d’Oedipe » : il existe inconsciemment une agressivité envers le parent du même sexe afin de s’affirmer en tant qu’individu. Ce complexe est donc, pour tenter de simplifier son analyse, un mélange de peur et de rivalité envers son père. On ne peut devenir un homme sans « tuer le père », de manière au moins symbolique. Coucou la mifa !  

Quand les méga riches dirigent le monde et illustrent la lutte des classe de Marx 

Non seulement, Star Wars touche à des problématiques métaphysiques, psychanalytiques mais aussi de philosophie politique. L’exemple le plus prégnant a lieu lors de l’épisode 8 – Les Derniers Jedi –, lorsque Rose et Finn font une excursion dans la ville-casino de Canto Bight, afin de rencontrer le « Maître briseur de codes », incarné par Benicio del Toro. Canto Bight (et les méga riches qui y jouent) représentent l’hégémonie galactique amorale de l’univers Star Wars : une force économique basée sur la cruauté et la brutalité conduit irrémédiablement vers une oppression systémique des plus faibles. En d’autres termes, Canto Bight montre qu’un marché en plein essor n’assure pas une amélioration générale du niveau de vie, bien au contraire, il creuse les inégalités entre les riches et les pauvres. Comment ne pas voir ici un clin d’oeil à la critique du capitalisme effectuée par le philosophe allemand Karl Max au 19e siècle ? Avec son fameux concept de « Lutte des classes » façonné dans son ouvrage le Manifeste du parti communiste, Marx identifie en effet que dans une société capitaliste, le classe dominante (la bourgeoisie, celle qui possède les moyens de productions et le capital) exerce une pression malsaine sur la classe prolétaire (ceux qui doivent se soumettre au travail salarié). Pour lui, il existe donc une lutte entre ces deux classes (la bourgeoisie tente de conserver son capital et de l’accroitre, le prolétariat veut accéder à son autonomie et à la liberté) qui conduit fatalement à une révolution et à une prise de pouvoir des opprimés sur les oppresseurs. Disney serait-il un brin marxiste ? Mmmmm… 

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