Un siècle d’innovations skincare
Prendre soin de sa peau a toujours été central dans l’histoire de la beauté : remember les bains au lait d’ânesse de Cléopâtre ou les nombreuses recettes de grand-mère qui circulent depuis l’Antiquité. Les progrès et la démocratisation du skincare ont accéléré à partir du XXe siècle avec la fondation de grandes compagnies de cosmétiques telles que L’Oréal mais aussi la naissance de la publicité et l’émergence du cinéma et de la photographie, obligeant à poser un nouveau regard sur sa peau et celle des autres.
Back in the 20’s, les actrices de cinéma sont les premières ambassadrices des produits de soin : véritables icônes, elles présentent une peau parfaitement lisse alors que les caméras capturent les moindres grains du visage. De leur côté, les gammes grand public s’appuient sur les rêves stellaires hollywoodiens et lancent leurs propres produits – L’Oréal, Elizabeth Arden ou Maybelline en tête. Les limites : l’idéal du visage ferme et propre est aussi celui d’un visage blanc. Dans l’après-guerre, le mouvement continue alors que les tendances make-up évoluent entre over make-up et no make-up. Peu importe : il faut nettoyer sa peau, que ce soit dans l’idéal de la jeunesse avec les baby-boomers des années 1960 ou le retour à la nature avec les contre-cultures hippies des années 1970.
En termes d’innovations techniques, le véritable bond en avant du skincare arrive dans les années 1980, ère où le corps blanc et musclé est au centre des images et des discours : pense aérobic et explosion des magazines féminins. Véritables vaisseaux de la réussite dans un monde où les femmes ne sont plus coincées dans l’espace privé, les formules pour le corps des néo-entrepreneurs of the world sont un success goal. Le corps est simultanément un outil de travail, un outil de séduction et un outil du capitalisme.
Les produits anti-âge se popularisent et sont en vente libre, à base de collagène pour atténuer l’apparence des rides. Le grand mot de l’époque : trétinoïne, un puissant produit de soin de la peau délivré sur ordonnance et reconnu pour son efficacité dans le traitement du vieillissement. Dans les 90’s, les innovations mettent en avant le rôle des vitamines (A, C, E et B) ; les antioxydants et les ingrédients naturels ont remplacé les ingrédients hormonaux et stéroïdiens, et les bienfaits naturels des vitamines et des acides sont enfin mis en avant.
D’année en année, les formules s’affinent et se démocratisent alors que nos visages font face à un nombre d’écrans et de techniques de mise en image grandissant. “La peau n’échappe pas à la surveillance sociale puisqu’elle devrait être comme le reste : contrôlée, parfaite, saine, sans aspérités”, estime l’historien Georges Vigarello, qui décrit un système où la peau parfaite est vécue comme une injonction. Alors les stars et leurs formules skincare enveloppées dans un joli marketing nous emprisonnent-elles ? Ou leurs produits nous enseignent-ils vraiment à prendre soin de nous ?