Vêtements féminins et vêtements masculins : pourquoi la mode est-elle si lente à s’adapter ?
Il est également faux de dire qu’aucun progrès n’a été fait jusqu’aujourd’hui. La mode devient lentement mais sûrement un sujet de conversation plus inclusif, mais, comme par le passé, les progrès réalisés jusqu’à présent se sont concentrés sur la mode féminine et ont laissé la mode masculine à la traîne. Que nous le voulions ou non, la mode fonctionne toujours selon un système binaire de genres. Le prêt-à-porter féminin et son pendant masculin se croisent et dialoguent parfois ; cependant, en termes de structure, il s’agit toujours de sphères complètement distinctes chez les marques, et il y a donc un fort sentiment de liberté et de créativité du côté féminin, car il représente une cible plus lucrative que le prêt-à-porter masculin. Le corps des femmes, avec l’aide de la mode, a également été beaucoup plus scruté et jugé par la société que celui des hommes, ce qui est fou mais aussi l’une des raisons pour lesquelles ce segment de la mode féminine ne pouvait pas être complètement ignoré plus longtemps. C’est pourquoi, lorsque l’on évoque les changements dans les principales institutions de la mode (magazines, marques et agences), qui, soyons honnêtes, ne sont pas si nombreuses, elles sont toutes focus sur la mode féminine.
Aujourd’hui, heureusement, on peut voir des mannequins comme Paloma Elsesser, Precious Lee, Jill Kortleve et même l’activiste body positive Ashley Graham sur les podiums des plus grandes marques et les couvertures des plus grands magazines, mais pour les garçons… Il n’y a quasiment rien. En fait, en analysant les défilés de la dernière Semaine de la mode masculine à Paris, un total de zéro (oui, tu as bien lu) d’entre eux avait un modèle masculin grande taille sur la piste, malgré les pressions de journalistes, modèles et activistes à gauche et à droite.