Culture & Lifestyle

Paola Locatteli – Reine des cœurs

We met Paola Locatelli, la créatrice de contenus qui fait ses débuts prometteurs dans le cinéma. À 18 ans, elle interprète le premier rôle dans le remake du roman Les Liaisons dangereuses.

Photographe : Ellen Von Unwerth
Stylistes : Léa Salaün & Enes Rolland

Bagues et bracelets TIFFANY T1 TIFFANY & CO.
Robe, shorty et culotte CHRISTIAN DIOR
Chaussures COPERNI

Elisabeta Tudor / 24 juin, 2022

Tête d’affiche du premier film de Rachel Suissa, Paola Locatelli a fait ses premiers pas d’actrice en décrochant le premier rôle dans Les Liaisons dangereuses, un remake puissant de l’iconique roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos publié en 1782. Et à en croire le scénario du film, des antichambres du XVIII^e siècle aux cours de lycée du XXI^e, il n’y a qu’un pas. Le script aussi mordant qu’inattendu revisite la trame scandaleuse du roman original sous le soleil du Biarritz d’aujourd’hui. Le tout sur fond de surf, sea, sex and sun – et intrigues 2.0 à volonté. Cela dit, cette nouvelle adaptation est loin d’être un énième film d’ado futile : abordant des sujets complexes tels que le deuil, le cyberharcèlement, la trahison et la toxicité masculine, Rachel Suissa détourne le scénario original avec brio pour l’ancrer dans un imaginaire de pop culture accessible à toutes et à tous. Et qui mieux que Paola Locatelli pour incarner ce renouveau osé des Liaisons dangereuses ? Entre deux séances avec la photographe star Ellen von Unwerth, Paola se confie sur ses premiers émois face à la caméra, les défis qu’elle a dû surmonter et sa nouvelle vocation d’actrice. Rendez-vous sur Netflix à partir du 8 juillet pour se délecter. Attention, spoiler alert.

Bracelets et bagues TIFFANY T1 TIFFANY & CO./ Robe LANVIN

Est-ce que tu as aimé ton expérience NYLON on set avec Ellen von Unwerth ? Ça fait quoi d’être face à l’objectif d’une photographe aussi respectée ?

Les tenues, le cadre et l’énergie d’Ellen, j’ai tellement adoré. De toute façon, c’est une photographe que je suis depuis longtemps. J’adore ce qu’elle fait, elle est iconique !

En parlant d’icônes, qu’est-ce que ça te fait d’avoir décroché ton tout premier rôle en tant qu’actrice dans une interprétation française des Liaisons dangereuses, et ce sur Netflix ? En plus d’être basée sur le roman du XVIII^e siècle, cette adaptation renvoie à d’autres films tout aussi mémorables, Les Liaisons dangereuses avec Michelle Pfeiffer en 1988 ou encore Sexe Intentions avec Sarah Michelle Gellar et Ryan Phillippe en 1999…

Tu sais que, pour moi, c’est encore un peu un rêve, surtout que le tournage s’est passé comme une grande colonie de vacances, où l’on s’est tous.tes rencontré.e.s en devenant très proches. C’était un véritable plaisir de tourner ! Rachel Suissa, notre réalisatrice, était géniale et hyper bienveillante. C’était son premier film en tant que réalisatrice, donc pour moi, c’était un honneur d’en faire partie. C’était mon premier film en tant qu’actrice aussi, donc il y a eu une véritable alchimie entre elle et moi. On s’est vite comprises, on a voulu s’allier pour s’élever vers le haut et pour faire un bon film dès le départ. Il n’y a jamais eu de problème majeur sur le tournage et du coup, c’était un véritable plaisir de tourner sous sa direction. En tout cas, c’est un réel honneur aujourd’hui de faire partie de la legacy des Liaisons dangereuses dans un cadre moderne et réadapté pour la nouvelle génération.

En parlant de cette alchimie on set, quels sont les meilleurs moments que tu retiens du tournage ? As-tu des souvenirs et moments forts que tu souhaites partager ?

Pendant deux mois, avec l’ensemble du cast, on était dans une bulle : on était collé.e.s tout le temps les un.e.s aux autres, comme dans une colonie de vacances. On faisait des soirées tous les week-ends car on avait un petit appartement sur Biarritz avec un rooftop et c’était un peu notre QG. Tous les soirs, après les sets, on allait en haut, on prenait des verres et on regardait le coucher du soleil. C’était notre petit rituel à nous et c’était hyper émouvant. Le tournage est tombé pendant la période de mon bac et pendant deux mois, je ne suis pas allée à l’école. J’avais l’impression que j’étais complètement déconnectée de ma vie à Paris quand je suis rentrée, et je n’avais qu’une envie, c’était de retourner sur le tournage. Comme quand on passe une trop bonne soirée et qu’on ne veut pas que ça se termine. C’était la même chose.

Et comment s’est passé ton tout premier casting pour le rôle principal de Célène ? Tu as eu un peu le trac ou pas du tout ?

J’ai été convoquée alors que j’avais fait zéro casting de ma vie, donc je n’avais pas beaucoup d’espoir de décrocher le rôle, mais je me suis dit « Qui ne tente rien n’a rien ». J’y étais donc allée en mode hyper chill, pas stressée, parce que je savais que je n’allais pas avoir ce rôle. J’ai vu mes premiers essais d’ailleurs a posteriori : c’était une catastrophe ! Sauf que Rachel a vu quelque chose en moi. Elle m’a rappelée, on a fait plein d’essais, puis j’ai passé deux semaines chez elle à Biarritz pour qu’elle me coache, sans pour autant être sûre d’avoir le rôle à l’issue de cette période.

Comment s’est passée ta première immersion dans le métier d’actrice ?

Rachel m’a appris plein de choses. Je sais que j’ai encore plein de choses à apprendre, évidemment, mais elle m’a permis d’avoir des bases solides. Elle m’a appris à gérer mes émotions et à les faire sortir de moi, elle m’a appris à cultiver une émotion auditive – c’est-à-dire faire monter les larmes en écoutant une certaine musique, par exemple –, à contrôler ta respiration pendant que tu tournes, à te maîtriser quand tu joues des scènes de colère pour ne pas que ça fasse fake, pour ne pas que ça fasse surjoué. Et elle m’a préparé à l’expérience même d’un tournage, parce que ça peut être très violent à vivre au quotidien quand on n’a pas l’habitude. Pour quelqu’un qui ne connaît pas les tournages de cinéma, c’est hyper intense : on tourne tous les jours de la semaine et souvent jusqu’au petit matin, et dans des conditions qui te mettent au défi, donc je suis vraiment chanceuse d’avoir eu cette période de préparation avec Rachel.

Parle-nous un peu de ton rôle : Célène, cette jeune fille au destin chamboulé.

Du haut de ses 17 ans, mon personnage traverse énormément de hauts et de bas. Quand Célène arrive à Biarritz, elle vient de perdre sa mère, elle est en couple et encore amoureuse de son fiancé qui, lui, est resté à Paris, mais à Biarritz, elle rencontre Tristan et elle finit par tomber amoureuse de lui. Il y a énormément de rebondissements que je ne souhaite pas spoiler, mais à la base, ce qui a été dur, c’était de jouer une fille de 17 ans qui est perdue, triste, déboussolée, car elle vient de perdre sa mère et doit recommencer une nouvelle vie dans une nouvelle ville, tout en s’occupant de son père et en prenant ses responsabilités. Quand tu es jeune, quand tu n’as pas ou plus de figure maternelle et que tu dois faire face à tes problèmes tout.e seul.e, quand tu tombes amoureux.se alors que tu ne connais rien à l’amour et que tu ne sais pas comment te protéger de ses parts d’ombre, ça peut être très dur à vivre. Je pense que beaucoup de gens vont se reconnaître dans ce rôle.

Bracelets TIFFANY T1 TIFFANY & CO. / Robe CAROLINA HERRERA / Bottines LOUIS VUITTON

Il faut savoir rester authentique, montrer ta vraie personnalité et surtout, il faut apprendre à ne pas se soucier du regard des autres, même si c’est plus facile à dire qu’à faire.

Et toi, comment te reconnais-tu en elle ? Avez-vous des points en commun ?

C’était compliqué à jouer puisque c’est un rôle qui est très différent de moi, de la vraie Paola. Là où je nous trouve des similitudes, c’est que c’est une fille qui est assez naïve, qui ne comprend pas tout, qui arrive dans un monde qu’elle ne maîtrise pas et auquel elle doit s’adapter. C’est un peu ce qui m’est arrivé quand je me suis lancée sur les réseaux sociaux, quand j’ai commencé à créer du contenu. Comme Célène, j’étais jeune, naïve, recroquevillée sur moi-même, et je suis arrivée dans un monde de grands où j’ai dû m’adapter très vite pour ne pas me faire marcher dessus, pour ne pas que les gens se disent que je ne suis pas légitime de faire partie de leur monde. On a un peu fait le même bout de chemin elle et moi.

Quelle scène t’a le plus marquée ?

Sans trop dévoiler la fin du film, je dirais qu’il y a un vrai beau message de fin qu’on retient. Un message en lien avec notre rapport aux réseaux sociaux et notre rapport à la vie en général. Au final, on comprend que dans la vie, on s’en sort toujours, que même quand on subit le pire chagrin d’amour et la pire trahison, on trouve toujours assez de force en soi pour se relever, parce que la vie est faite comme ça : il faut avoir mal pour se sentir vivre aussi. C’est en jouant dans des scènes extrêmes qui m’ont mise au défi que je me suis dit : « C’est ce métier que je veux faire parce que je veux ressentir ces émotions-là ! Je veux vivre ce genre d’expérience, je veux me noyer dans l’océan à Biarritz à 2 heures du matin, je veux le faire ! » C’est dans ce genre de moment que tu as une révélation où tu te dis : « Je crois que j’ai trouvé ma voie, je crois que je sais ce que je veux faire du restant de ma vie ; j’ai trouvé la raison pour laquelle je vais me battre tous les jours pour réussir. » Je sais que c’est une énorme chance d’avoir eu cette révélation.

Une scène dans laquelle tu te sentais particulièrement vulnérable ?

Ma scène d’amour avec Simon (Rérolle, qui joue le rôle de Tristan, ndlr). Cette scène-là a été un peu difficile à jouer parce qu’on s’est tous les deux livrés à 100 %. C’était ma première scène nue, sans pour autant être nue car j’avais des cache-tétons et on portait des culottes spéciales. On avait également une coordinatrice d’intimité qui était avec nous sur le tournage. Elle était là pour nous aiguiller, pour nous aider à être à l’aise, pour nous aider à respecter la chorégraphie mise en place. J’ai eu de la chance d’avoir Simon à mes côtés, qui est quelqu’un d’hyper bienveillant, qui me disait à chaque fois : « Si tu n’es pas à l’aise, t’inquiètes, prends ton souffle, on refait après, on s’en fout s’il y a du retard, le plus important, c’est toi. » C’est une scène très bienveillante.

Il y a une analogie intéressante entre la bienveillance de Célène et son envie de déconstruire la notion de popularité au sein de son lycée, et aussi la bienveillance que toi tu as vis-à-vis de ta communauté sur les réseaux sociaux et ta manière de déconstruire l’image élitiste de l’influence. Toi aussi, tu as été confrontée aux conséquences de la notoriété sur les réseaux sociaux. Comment est-ce que tu l’as vécue à tes débuts ?

Quand j’ai commencé à être connue sur les réseaux sociaux à 14 ans, je me faisais critiquer et harceler, et je l’ai donc très mal vécu. Je me suis recroquevillée énormément sur moi-même parce que c’était dur pour moi sur les réseaux mais aussi à l’école. Avec l’âge, je me suis rendue compte que, de toute façon, toute ta vie tu vas te faire critiquer, peu importe ce que tu fais. C’est comme ça, c’est la vie, et il faut l’accepter. Si tu arrêtes de te battre pour faire ce que tu aimes à chaque remarque négative, tu n’arriveras jamais au bout de tes rêves, et c’est horrible de vivre dans le regret. Avec le temps, je me suis fait des potes aussi dans le milieu de l’influence et on a pu se tirer vers le haut, tous.tes ensemble. Célène a un rapport bienveillant avec sa communauté, dans lequel je me reconnais. Parfois, il faut avoir de l’empathie et savoir pardonner les gens qui te font du mal, parce qu’eux-mêmes ne s’aiment pas et ont besoin d’exister à travers le regard des autres, et en faisant du mal à d’autres personnes. Ce sont souvent des gens qui ont eux-mêmes vécu des traumatismes et c’est leur manière d’extérioriser leurs sentiments. Il faut toujours savoir se mettre à la place de l’autre. Je trouve que le film illustre très bien ce propos.

Bagues TIFFANY T1 TIFFANY & CO. / Robe MARINE SERRE / Shorty et culotte CHRISTIAN DIOR / Chaussures GUCCI

@nylonfrance She blooms but never fades 🌸 notre cover star @Paolalct couverte de bijoux @Tiffany&Co. 💍 #paolalocatelli #nylonfrance #tiffanyandco #tiffany ♬ original sound – NYLON France

Avec l’expérience, comment vis-tu la notoriété aujourd’hui ?

Aujourd’hui, j’en ai fait une force. Quand je croise des followers dans la rue, c’est un plaisir pour moi de leur dire bonjour, de leur parler, de faire des photos avec eux. Je sais que, dans l’influence, dans le cinéma et même dans la création de contenus sur les réseaux sociaux, j’ai encore beaucoup de choses à découvrir, beaucoup de choses à faire, et c’est pour cela que j’écoute les conseils de ma communauté qui me guide dans la création de mes contenus. Et quand iels en ont besoin, iels m’envoient des messages pour me demander des conseils : « J’ai ce chagrin d’amour… », « Il y a ce mec qui me dit ça… », « A l’école, ça ne va pas… », « Ma mère m’empêche de faire ça… » Je suis un peu une grande sœur pour eux, donc je leur partage mon vécu et leur explique comment j’ai réagi à des situations similaires à celles qu’iels sont en train de vivre. J’ai un groupe de conversation sur Instagram avec les gens de ma communauté qui me sont proches et on discute régulièrement ensemble. Ce partage, cette générosité et cette bienveillance sont une véritable force pour moi au quotidien.

Comme mot de la fin : quels conseils donnerais-tu à un.e influenceur.se en herbe ?

Ne te lance jamais sur les réseaux avec comme seul et unique but de devenir connu.e, mais parce que tu as quelque chose à dire, quelque chose à entreprendre. Il faut savoir rester authentique et montrer ta vraie personnalité et surtout, il faut apprendre à ne pas se soucier du regard des autres, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Et il faut persévérer même si le succès n’est pas au rendez-vous et qu’on fait des erreurs.

Justement, tomber, ce n’est pas régresser, tomber, ce n’est pas un échec : tomber, c’est une force car cela t’apprend à te relever, à grandir. C’est hyper important d’échouer pour réussir après. Je pense que l’échec, ça fait partie de la réussite : des fois, il faut se prendre des portes dans le nez, des multitudes de « non » pour apprécier la valeur d’un seul « oui ». Et surtout, il faut oser ! On n’a qu’une vie, il n’y a rien qui est une honte. Tant que tu es fidèle à toi-même, à tes valeurs, à tes principes, et que tu n’es pas problématique, raciste, homophobe, antisémite… Je veux dire que tu es sain d’esprit et que tu es bienveillant vis-à-vis des autres, vas-y, fonce, lance-toi et fais de ton mieux. Il faut oser croire en soi, parce que personne ne croira mieux en toi que toi-même. C’est tout ce que j’ai à donner comme conseil.

Allô Paola ?

Nos questions de fan à l’iconique Paola Locatelli.

Ta première réaction après avoir rencontré Rihanna ?

J’ai fait un malaise ! (Rire.) Je l’ai vue, on s’est parlé, on s’est fait un câlin, on a fait une photo ensemble – et puis elle est partie et j’ai fait un malaise.

Quelle est ta routine du matin ?

Mon manque de ponctualité ? (Rire.) Je me lève toujours dix secondes avant de devoir sortir de chez moi. Admettons que je doive partir de chez moi à 10h : ça signifie que je mets mon réveil à 9h53, pour finalement me réveiller à ’55, ce qui me donne à peine le temps de me brosser les dents, de prendre une douche en trois secondes chrono et de m’habiller à la va- vite. Vraiment, si tu me vois le matin à 10h, c’est que je viens de me réveiller il y a trois minutes !

Avec quelle star rêverais-tu de partager le grand écran ?

Viola Davis. Parce que c’est mon actrice préférée, mais aussi parce que je m’identifie aux valeurs, principes et engagements qu’elle défend. Et elle est surtout une merveilleuse actrice.

La chanson que tu peux écouter en boucle pour toute la vie ?

Loveeeeeee Song de Rihanna en feat. avec Future. Je l’écoutais en boucle le dernier jour du tournage des Liaisons dangereuses et je pleurais. Du coup, ce morceau me rend nostalgique et me rappelle de bons souvenirs

Avec qui t’isolerais-tu sur une île déserte ?

Je pense Jules, mon meilleur pote. Ou Alex Tamburini, c’est un autre meilleur pote à moi. Quelqu’un d’agréable, facile à vivre.

Bracelets et bagues TIFFANY T1 TIFFANY & CO./ Robe ERDEM / Lunettes de soleil BALENCIAGA / Chaussures VALENTINO

Un moment fort et mémorable que tu as vécu sur les réseaux sociaux ?

Quand je me suis engagée auprès de l’association Aïda, une association de jeunes qui soutient d’autres jeunes ayant un cancer… J’ai fait l’annonce que j’étais marraine de l’association et qu’on cherchait des bénévoles, qu’on voulait que les gens se mobilisent, aillent sur le terrain, à l’hôpital. On ne voulait même pas forcément que les gens donnent de l’argent, parce qu’on sait que quand tu es jeune, quand tu as 18 ans ou moins, tu n’as pas forcément le porte- monnaie qui dépasse, du coup tu ne peux pas te permettre de donner 50 € toutes les deux minutes ; par contre, tu peux aider et agir avec tes propres moyens. On voulait juste que les gens s’engagent, donnent un peu de leur temps, partagent, soient sensibles à ça. Et en une heure, on a eu 800 bénévoles en plus dans toute la France, c’était incroyable ! Je me suis rendue compte que j’avais une communauté qui était hyper forte et engagée, qui veut faire bouger les choses, qui communique et qui se bat pour ses convictions, pour ses envies, pour ses principes. Cela m’a particulièrement touchée !

Couverture Paola Locatelli pour NYLON France

Collier CITY HARDWEAR et bague TIFFANY T1 TIFFANY & CO./ Corset MIAOU / Robe portée en jupe PACO RABANNE / Gants VAILLANT STUDIO / Lunettes de soleil et chaussures LOEWE

Journaliste : Elisabeta Tudor
Photographe : Ellen Von Unwerth
Assistants Photographe : Fred Barlet, Iggy Duveau & Charles Hardouin
Studio Managers : Marina Ancevski & Clara Rea
Digital Tech : Jérôme Viver
Vidéaste : Laurène Vanacker
Stylistes : Léa Salaün & Enes Rolland
Assistante Styliste : Hélène Guillaumes
Coiffeur : Simon Chossier
Maquilleuse : Carole Lasnier
Manucure : Adrienne
Set Design : Marie Labarre & Lou Saveria

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Paola Locatteli - Reine des cœurs

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