Hello Andréa, j’ai cru comprendre que tu t’étais lancé sur un coup de tête. Comment en es-tu arrivé à la mode, alors que ce n’était pas du tout ton domaine à la base ?
J’étais plutôt passionné par les sciences, les maths. À 17 ans, après avoir bousculé mes parents, j’ai décidé de tout envoyer valser et de me lancer dans la mode. Je ne savais rien, je n’avais jamais touché à un pinceau ou à une machine à coudre, mais je voulais juste me prouver que je pouvais réussir. En cherchant des écoles à Paris, je suis tombé sur l’IFM et, contre toute attente, j’ai été accepté dans toutes les écoles que je voulais. C’était un pari risqué, mais ça a payé.
Tu n’avais donc aucune référence dans la mode ?
Non, et c’était justement ça qui m’a permis de ne pas être influencé. Je ne voulais pas suivre un chemin tracé, je voulais vraiment marquer une rupture. Au début, j’ai tout fait à l’instinct. Pas de couture parfaite, pas de dessins raffinés, mais une vision brute et pure. C’était comme un cri visuel pour signifier : « je peux aussi créer, mais à ma manière ».
Et comment as-tu commencé à intégrer la réalité virtuelle dans ta démarche créative ?
Au départ, ce n’était pas vraiment une démarche artistique. C’était plus un choix stratégique. Je me suis mis à creuser l’idée de la mode digitale et de la réalité augmentée. Les possibilités semblaient infinies. J’ai vu une occasion de fusionner la mode traditionnelle avec le virtuel. J’imaginais des vêtements qui ne se contentent pas de se porter, mais qui prennent vie, qui interagissent, qui s’ouvrent sur un autre monde. J’ai compris qu’on pouvait réinventer le vêtement pour qu’il devienne un objet de désir encore plus puissant en y ajoutant une dimension immersive. C’est là que Arntreal a pris forme.
Ta marque Arntreal est devenue un terrain d’expérimentation. Quel rôle joue la réalité augmentée dans ce processus ?
C’est simple : je ne voulais pas juste répliquer un vêtement en version numérique. Je voulais créer une expérience. L’idée de la réalité augmentée n’était pas seulement d’ajouter une couche virtuelle sur un objet, mais d’enrichir l’expérience utilisateur, de créer quelque chose
d’impossible à toucher dans la réalité. Par exemple, je crée des looks qui, une fois en réalité augmentée, deviennent plus grands que nature, mais aussi des ailes qui surgissent, des motifs … Le virtuel devient un complément, une sorte d’extension magique du réel. Ce n’est pas seulement un vêtement, c’est un portail vers une autre réalité. Le virtuel complète et magnifie nos hoodies.