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MELVIN BOOMER : LA MENTALITÉ DU BREAKER

A l’occasion de la sortie du film Sage-homme, NYLON a interviewé l’acteur Melvin Boomer afin d’en apprendre plus sur cette étoile montante du cinéma français. 

Photographe : Alex Brunet & Olga Varova
Styliste : Nicolas Dureau
Maquillage : Lucie Marty
Production : Helen Kim Amiri

Si tu es fan de cinéma français, Melvin Boomer est l’un des talents du moment à garder dans ton viseur. Après avoir interprété le rôle de JoeyStarr dans la série Le Monde de demain, l’acteur de 22 ans est aujourd’hui à l’affiche de Sage-homme, aux côtés de Karin Viard. Un long-métrage dans lequel il interprète le personnage de Léopold qui, après avoir raté le concours d’entrée en médecine, entame une formation de sage-femme, des préjugés plein la tête et la pression de sa famille sur les épaules.

Pour la sortie de ce film dont tu as peut-être aperçu l’affiche full pink sur un bus ou dans le métro, NYLON est parti à la rencontre de Melvin Boomer. De son premier casting aux coulisses de Sage-homme, l’acteur a répondu à toutes nos questions rien que pour toi.

Ensemble BLURMARBLE / Collier en argent MM6 MAISON MARGIELA / Sabot CROCS

Après le rôle de JoeyStarr dans Le Monde de demain, tu continues ton chemin d’acteur avec ce rôle dans Sage-homme. Comment tu t’es retrouvé dans le monde de l’acting ?

Ça s’est fait totalement par hasard. Étant danseur avant, j’allais à mes petits cours de danse et un jour, je suis tombé sur un message Instagram d’Elise Vogel, la directrice de casting du Monde de demain, qui m’a dit : “Ton profil nous intéresse. Est-ce que tu peux passer les essais ?”

Comment t’as réagi ?

J’ai eu pas mal de réactions qui sont venues crescendo. Au début, je me suis dit “Pourquoi pas ?”. Après je me suis demandé pourquoi moi, je le ferais alors qu’il y a des gens qui travaillent l’acting depuis dix ans. En quoi je suis légitime pour faire ce casting-là ? Donc, à un moment, je n’étais pas trop chaud et c’est mon père qui m’a dit : “Tente ! Au pire tu n’es pas pris. Mais ça, c’est un gros projet.”

J’ai surtaffé pour ce rôle. Vu que j’avais cette impression d’être illégitime, j’avais toujours cette pression de me dire “OK, j’ai cette chance unique que très peu de gens ont, mais si je la foire, il n’y en aura pas deux.” En plus de ça, je représente un mec qui est bien vivant, qui est tout le temps en déplacement pour venir me voir et me conseiller. Donc je n’avais pas intérêt à mal faire.

C’est vrai que ça devait te mettre la pression.

Il y avait une petite pression mais c’est comme la danse. Ce que l’on apprend le plus dans la danse, c’est la rigueur et le travail. Pareil pour l’acting, ton casting, tu vas l’avoir si tu donnes tout.

Et pour Sage-homme, comment as-tu obtenu le rôle de Léopold ? 

Je sais que Jennifer [Devoldere, la réalisatrice] a vu plus de 200 personnes. Vu que j’étais dans les premiers, mon casting a été super long. On n’arrêtait pas de me rappeler mais sans me dire que ça allait être moi. Je me donnais à fond sur chaque prestation parce que ce rôle, il était important pour moi. J’entendais souvent “Tu vas être catalogué vu que tu as fait Joey” ; “Ce rôle va peut-être te coller toute la vie”. En lisant le scénario de Sage-homme, je me suis dit que c’était tellement aux antipodes du Monde de demain qu’il fallait que je le fasse. C’est mon moyen de ne pas être catalogué, ma manière de montrer une autre couleur de jeu.

Top AMI PARIS / Pantalon, veste et boots DIOR HOMME / Collier en argent MM6 MAISON MARGIELA

Est-ce qu’il y a un point sur lequel tu t’identifies à Léopold ?

Je me retrouve chez Léopold sur l’idée que l’échec n’est pas définitif. Ce côté où il loupe médecine et il ne pense pas être à sa place mais en réalité, il l’est. Il s’en rend compte après grâce à des personnes qui arrivent dans sa vie et qui lui permettent d’ouvrir les yeux.

Personnellement, je suis un grand dyslexique ; j’ai eu des années scolaires catastrophiques où j’avais l’impression que j’étais un peu bon à rien. En plus, quand je disais que je voulais être danseur, ça rigolait, on me disait que ce n’était pas un métier. Mais j’ai eu des gens comme mes parents qui m’ont énormément soutenu, comme ce prof de théâtre qui m’a dit de foncer. Un peu comme le personnage de Nathalie, ils ont été des mentors qui m’ont permis de prendre confiance en moi et de me dire “Ouais, j’ai une difficulté quelque part mais je suis bon ailleurs”. Léopold, il a ce truc de “Je ne suis peut-être pas fait pour être médecin mais en fait, le taf de sage-femme me correspond totalement”.

As-tu suivi une formation particulière pour interpréter le rôle d’un étudiant sage-femme ?

Je dis souvent que tu ne peux pas exactement reproduire une émotion que tu n’as pas connue. Moi, je suis obligé de passer par l’apprentissage de ce que la personne a vécu pour pouvoir la transmettre. Je l’avais beaucoup fait pour Joey et c’est ce que j’ai fait avec Léopold via un stage. Avec Karin Viard et Jennifer, on a fait un stage à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris. J’ai donc assisté à deux accouchements. C’était assez dingue. Quand tu te retrouves avec un placenta sous le nez, c’est assez fou. C’est à la fois terrifiant et incroyable.

Au niveau de la technique, il faut savoir que chaque rôle joue son propre rôle. C’est-à-dire qu’on avait du personnel médical. Les sages-femmes qu’on voit dans le film en figuration sont des vrai.e.s sages-femmes. Les médecins sont des vrai.e.s médecins. Iels nous permettaient d’être plus crédibles à l’image. Iels n’hésitaient pas à venir nous dire “Attends, ça se passe plutôt comme ça” ou “Fais plutôt comme ça”. C’était assez intéressant.

Ensemble Marine Serre / Collier en argent MM6 MAISON MARGIELA

Comment c’était de donner la réplique à Karin Viard ?

Karin Viard, c’est quelqu’un ! Il n’y avait pas forcément de stress parce que j’ai beaucoup travaillé et qu’on s’est très vite bien entendu. Elle a un peu eu ce truc d’accompagnante. Elle ne s’imposait pas à moi en disant “Moi, j’ai une grande carrière donc je sais”. C’était pas du tout ça. C’était plus un truc de transmission. Quand elle voyait que j’étais en galère, elle venait me donner deux ou trois tips.

On était une réelle équipe, du début à la fin. Ce qui est bien aussi, c’est que le film a été tourné à peu près dans l’ordre. J’ai donc appris à connaître Karin Viard en même temps que Léopold apprenait à connaître Nathalie. 

Au début du film, Léopold est décrit comme un étudiant nonchalant et qui manque de sérieux. Et toi, quel genre d’élève étais-tu ? 

J’étais un élève qui essayait. (Rire.) Mais je n’ai pas la même logique que les autres. Ce qui veut dire que je passe par des chemins différents dans ma tête. Je prends donc trois fois plus de temps. J’avais beau essayer d’être bon élève, je n’y arrivais pas. Forcément, quand tu as travaillé un devoir pendant quatre cinq heures, que tu vas le rendre tout fier de toi et que tu te prends un 5, c’est compliqué.

Si tu devais raconter un de tes meilleurs souvenirs sur le tournage ?

Est-ce que je peux le dire ? (Rire.) Je pense que les meilleurs moments, ça a été avec Theodort. Parce que c’est un mec que je ne connaissais pas très bien et qui s’est retrouvé à jouer mon petit frère. Donc, un soir après un tournage, on s’est dit “Viens on sort en boîte et on apprend à se connaître”. Franchement, c’était le meilleur moment de tout le tournage. On a fait la fête comme des oufs. On est sorti de la boîte à 7h du matin, le pick-up est arrivé et là, on s’est regardé et on s’est dit “OK, il va falloir assurer parce qu’on est quand même là pour bosser”. On n’avait pas dormi mais on a fait le taf.

En interprétant le rôle de Léopold, est-ce qu’il y a un message en particulier que tu souhaitais passer ? 

Je pense que le film parle de lui-même. Sur l’affiche, c’est écrit “Un film qui fait aimer la vie” et c’est totalement ça. Va de l’avant ! Un échec, ce n’est pas définitif. Ce n’est pas parce que tu tombes une fois que tu ne peux pas te relever.

Pull ISABEL MARANT / Jeans et collier en argent MM6 MAISON MARGIELA / Sabot CROCS

As-tu dû déconstruire des préjugés pour ce rôle ?

Je n’avais aucun préjugé, au contraire, j’avais tout à apprendre. Comme, je pense, tous.tes les acteur.rice.s qui étaient là. On avait tout à apprendre de ce métier. Ce projet m’a fait énormément grandir. J’ai vraiment appris ce que c’était d’être sage-femme. C’est beaucoup plus que juste faire accoucher. Être sage-femme, c’est avant, pendant et après. Tu mets ta vie entre parenthèses pour ce métier. C’est un truc où il y a un accompagnement de la femme tout au long de l’accouchement. Il y a un aspect hyper psychologique. Tu as 10 000 casquettes.

Quels sont tes prochains projets ?

Normalement, en mai, il y a la série 66-5 d’Anne Landois sur Canal+. C’est une série judiciaire sur une avocate qui a deux affaires dont celle de Rudy Mondésir, qui est le personnage que j’interprète et qui est à l’opposé de Léopold. Pour le coup, j’ai enchaîné avec un projet qui n’a vraiment rien à voir. Après, j’ai un autre projet mais c’est confidentiel.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Des bons projets ! (Rire.) 

Et c’est quoi un bon projet pour toi ? 

C’est un projet où l’on ne m’attend pas. J’appelle ça la “mental’ du breaker” : tu sais que tu n’es pas numéro 1, mais tu fais tout pour. Tu fais tout pour être numéro 1, tout pour choquer les gens, tout pour que les gens se disent : “Lui, c’est le cheval sur lequel on doit miser.”

Remerciements à AMI PARIS, BLUEMARBLE, CROCS, DIOR HOMME, ISABEL MARANT, LOEWE, MAISON MARGIELA, MARINE SERRE, RIMOWA, VALENTINO.

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