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La désinfluence : quand les influenceur.se.s t’encouragent à consommer moins

Après des années à t’encourager à acheter plus, le monde de l’influence fait un virage à 180 degrés… Focus sur cette nouvelle trend born on TikTok.

Des plats trop beaux trop sains, un lifestyle de rêve, des tenues iconiques, archi tendance ou ultra rock… Sur les réseaux, il y a forcément un.e influenceur.se à qui tu aimerais ressembler. Et comme tu suis sa vie à coups de stories, est-ce que tu ne te procurerais pas le truc qu’iel t’a proposé ou qu’iel adore ? C’est l’idée derrière le phénomène du haul, ces vidéos dans lesquelles une personnalité présente ses dernières acquisitions. Ça te pousse à consommer un peu plus, et même si tu ne vas pas l’acheter direct, il t’est peut-être arrivé de te dire “Ah tiens, c’est le produit de Machin”, et comme tu aimes bien et qu’il est devant toi, tu le prends. Machin t’a “influencé.e” à l’acheter en faisant passer l’idée que l’accès à un “nouveau toi” passe par le shopping – qui ne sera jamais rassasié.

Mais ces derniers temps, différentes crises, sanitaire, économique et climatique, ont permis des prises de conscience de la part de quelques influenceur.se.s ainsi que des consommateur.rice.s, un mouvement anticonsumériste qui se traduit aujourd’hui dans le hashtag #deinfluencing sur TikTok, cumulant déjà plus de 300 millions de vues. A l’origine, il y a un scandale lié à l’influenceuse @mikaylanogueira, aka la boss des revues make-up sur TikTok, accusée d’avoir promu un mascara en portant des faux cils. L’affaire a entraîné l’éclosion de comptes de “désinfluenceur.se.s”, avec des vidéos qui déconseillent des produits, en réaction aux créateur.rice.s de contenus jugé.e.s malhonnêtes.

Ce mouvement arrive alors que les hauls de marques de fast fashion ou d’ultra-fast fashion comme Shein se sont multipliés ces derniers temps, certain.e.s influenceur.se.s montrant des dizaines de vêtements à leurs abonné.e.s pour des budgets de plus en plus éloignés de ceux des consommateur.rice.s et de leurs valeurs. Tu as peut-être toujours envie des produits de tes influenceur.se.s préféré.e.s, mais tu te rends compte qu’iels polluent beaucoup et que les marques dont iels parlent ne sont pas toutes clean. Peut-être que tu fais partie de ces abonné.e.s qui ont demandé aux influenceur.se.s de reproduire des make-up avec des produits que l’on a déjà, ou avec des produits moins chers, menant certain.e.s à prendre conscience de leur impact éthique et environnemental.

Quelques influenceur.se.s ont fait leur mea culpa ces derniers temps, comme @thenavarose sur TikTok, qui a fait une vidéo dans laquelle elle s’excuse du mal qu’elle a pu engendrer. La créatrice de contenu @sandrea avoue elle aussi qu’elle a pris conscience de ce qu’elle poussait ses abonnés à faire et du rythme de vie qu’elle menait, qui était assez éloigné de la réalité des gens.

Les différents types de désinfluence

Sur le réseau social, le #deinfluencing prend de l’ampleur et différentes formes :

Les anti-hauls : Ces vidéos où des influenceur.se.s listent les articles qu’iels ne vont pas acheter et te rappellent parfois l’inutilité d’un produit sont très populaires. Et c’est vrai, pourquoi acheter ce produit alors que tu vivais très bien sans ? Iels listent aussi les produits qu’iels n’aiment pas, pour différentes raisons, économiques ou éthiques, en rappelant par exemple qu’il n’y a pas que Zara qui bénéficie de l’esclavage des Ouïghours.

Dupes : Sur les réseaux sociaux, il y a les produits populaires, envoyés à une longue liste d’influenceur.se.s, et les produits qui font le buzz grâce à leur efficacité. Si ceux-là sont trop chers, certains comptes s’échinent à trouver pour toi la version moins chère. Ce sont les dupes, des produits équivalents mais moins chers. Un fond de teint Dior au prix E.L.F. ? Tu en rêves et ça existe ! Un look Saint Laurent pour un budget Zara voire Shein ? Ça existe aussi !  Les 795 millions de vues sur le hashtag #dupemakeup le prouvent. Les dupes déco sont moins populaires et si tu veux de la high fashion décoration, cherche plutôt du côté des DIY.

Les DIY: Le DIY, c’est l’anticonsumérisme par excellence. Pourquoi acheter quelque chose quand on peut le faire soi-même ? C’est ludique, et surtout ça coûte moins cher. Je pense notamment au challenge #HarryStylesCardigan qui a buzzé en 2020. L’idée était de refaire soi-même le cardigan JW Anderson à 1 560 dollars que portait le chanteur. La marque avait mis en ligne le tutoriel pour reproduire la pièce sur son site, toujours dispo en 2023 . Cette trend DIY a incité les fans de JW Anderson à… ne pas acheter du JW Anderson.

@jw_anderson The ‘Harry Styles’ #Cardigan Pattern. Available now on our Instagram. #harrystyles @emmaeatsrawbeef @90harrystl @r0lliep0lliee ♬ dont believe by vashti bunyan – mak

Tous.tes des désinfluenceur.se.s

Alors ? Toi aussi, tu veux devenir un désinfluenceur.se et combattre le consumérisme au quotidien ? Tu penses qu’on arrive au point où on a tellement forcé sur le capitalisme qu’on est en train de le dépasser, comme le prédit le penseur anglais Nick Land ? C’est peut-être ce qu’annonce cette nouvelle trend TikTok, qui va à l’encontre de l’ADN ultra-conso de la plateforme, ainsi que la promesse de nouveaux modes de vie tournés vers l’échange, la circulation, le ralentissement, et plus généralement la décroissance. Perso, si j’ai besoin d’être désinfluencé, j’ai juste à appeler ma tante : elle n’aime rien, tout est moche et tous les commerçants la détestent. La OG du #deinfluencing.

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