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Meet Jude Ferrari, créatrice de “l’absurde chic” de Maison J.Simone

Mi-kitsch, mi-chic, la griffe Maison J.Simone capture une femme aussi androgyne qu’excentrique. Rencontre avec sa créatrice, Jude Ferrari, qui te dit tout sur cette marque à suivre d’urgence !

“Kitsch, chic, colorful, bling bling, made in France” : voici tous les mots-clés nécessaires pour définir la nouvelle griffe pépite de la mode, Maison J.Simone. Lancée par Jude Ferrari, cette marque lie l’absurde et l’humour à la mode pour un ADN kitsch chic. “I don’t like boring fashion”, martèle la créatrice sur son site web… Et nous non plus ! Rencontre.

 

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Quel est ton cursus ?

J’ai 26 ans, j’ai fait la Central Saint Martins (la plus prestigieuse des écoles d’art de Londres, ndlr) et avant, j’avais fait une prépa à LISAA – où je suis prof actuellement.

Pourquoi désirais-tu particulièrement étudier à la Central Saint Martins ?

Parce que cette école n’a pas d’équivalent dans le monde, surtout en France où les écoles sont très commerciales. Là-bas, ils te poussent tellement et c’est juste… C’est Poudlard quoi ! Si t’as l’occasion de la visiter, fais-le, c’est juste géant !

Et Londres, c’est un endroit où l’on ne te juge pas, où tu peux être tellement libre. Il y a beaucoup de gens qui me disent “J’adore ce que tu portes mais je ne pourrais pas” et cette phrase me rend folle. Mais c’est normal : à Paris, tout le monde se juge et se regarde – et c’est un peu triste. A Londres, c’est trop cool d’avoir cette liberté. Tu peux avoir les cheveux roses et c’est normal.

Peux-tu me parler de ton parcours avant de créer Maison J.Simone ?

Au lycée, je voulais devenir animatrice télé et j’ai même fait prépa Sciences Po. Il faut savoir qu’on est sept frères et sœurs à la maison, mon père est major d’Harvard et HEC. Moi, je suis la dernière et je me suis mis la pression pour faire une belle école. C’est mon père qui m’a demandé pourquoi je ne travaillais pas dans la mode alors que je prenais ça pour un hobby.

C’est pour ça que j’ai fait une prépa LISAA pour préparer un bachelor à la Saint Martins. C’était très difficile car ils ne prennent que cinq personnes dans toute l’Europe sur 2 469, donc c’était juste dingue. Entre ma deuxième et troisième année d’études, j’ai travaillé chez Jacquemus, Zara, et aussi au Japon chez ​​writtenafterwards. J’ai présenté ma final collection à mon retour à l’école et j’ai eu un sponsor de Swarovski et un award d’Inditex qui a financé ma collection. C’était un joli tremplin et la presse a commencé à s’intéresser à mon travail.

Quand je suis rentrée à Paris, j’ai voulu développer ma marque mais il y a eu le Covid. Du coup, j’ai travaillé chez Undiz pour ne pas perdre la main – pour moi, toutes les expériences sont intéressantes. Avant de monter sa marque, je trouve ça essentiel de travailler dans plusieurs endroits.

Avec tes mots, pourrais-tu me décrire l’ADN de ta marque ?

Ma marque est comme un “cronut” : un mix entre l’élégance d’un croissant parisien et l’excentricité d’un donut coloré. J’essaie de rendre l’absurde chic. Quand on parle de mode et de luxe, on voit beaucoup de pièces noires, simples, et moi, je voulais toujours le côté structuré et élégant – mais pourquoi pas mettre des paillettes et de l’humour ? Je m’ennuie si je ne prends pas plaisir à m’habiller et à habiller les autres.

Qu’est-ce que tu veux transmettre avec ta marque ? Comment veux-tu que les gens se sentent en portant tes vêtements ?

Je veux rendre la femme macho – d’où les références aux cow-boys dans mes collections. Je veux que la femme, elle chique du tabac comme ça dans sa tête, qu’elle se sente powerful, qu’elle n’ait pas peur qu’on la voie. Je veux que la personne se sente forte comme quand t’as une nouvelle playlist dans les oreilles et que tu marches dans la rue.

Pourquoi souhaites-tu rendre la femme macho ?

Quand on parle d’élégance, on pense toujours à une femme poupée dans des vêtements qui montrent beaucoup de peau. Moins il y a de peau, moins c’est féminin. Mais pour moi, il ne faut pas forcément montrer pour être féminine et belle. Yves Saint Laurent l’a très bien montré en mettant une femme en tailleur, c’était la plus sexy de la planète. En fait, c’est un peu ça : j’ai envie de faire du Saint Laurent mais en mode J.Simone. L’absurde-chic, c’est vraiment ça.

Tu parlais dans une interview de ta volonté d’apporter une pointe d’humour à ta marque : en 2022, la mode se prend encore trop au sérieux ?

Oui, je pense, car, en France, on a tendance à tourner en dérision les gens à la Fashion Week – comme Quotidien, qui est une émission que j’adore, mais pour eux, ce sont des déguisements. Dès que tu sors un peu de l’ordinaire ou que tu portes simplement des chaussettes jaunes, on te regarde mal dans le métro. La mode se prend au sérieux un peu partout et c’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre car c’est quelque chose de léger. Depuis la guerre en Ukraine, on s’en rend bien compte, ce n’est pas si important, donc il ne faut pas la sacraliser.

Qui serait la muse idéale de Maison J.Simone ?

Quelqu’un de connu je ne saurais pas te dire car ce sont très souvent des ami.e.s au final. Je dirais quelqu’un qui s’assume et d’assez androgyne car j’adore ça chez la femme.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la mode ? As-tu été particulièrement inspirée par des créateur.rice.s ?

La genèse de tout, c’est que je viens de Neuilly-sur-Seine et que là-bas, on te juge encore plus qu’à Paris. On m’appelait “La fille qui s’habille bizarre” au lycée. J’aimais bien ce côté je me distingue. J’ai toujours été créative et ma sœur, qui s’habillait avec d’anciennes pièces Courrèges, du Galliano et du Moschino, était une de mes inspirations… Avec Jean-Paul Gaultier !

30 à 40 % de mes collections sont composées de pièces upcyclées. Tous mes boutons et zips viennent de chez Emmaüs

Chez NYLON, on adore parler de pop culture : est-ce qu’il y a des acteur.rice.s, chanteur.se.s, des films ou des musiques qui t’ont construite en tant que créatrice ?

Je suis absolument amoureuse du travail du photographe anglais Martin Parr et je pense m’en être beaucoup inspirée, même inconsciemment. Dans ma communication, il y a beaucoup de twists d’humour et dans tout ce qu’il fait aussi.

En parlant d’inspiration : pourquoi ce logo inspiré de Ferrari ?

C’est un peu une douce provocation envers la marque. Ferrari, malgré tout, c’est mon nom, mais du coup, il est déposé pour tout et n’importe quoi, c’est assez dingue – même les fruits et légumes ! J’ai voulu les narguer de cette manière. Mais d’un autre côté, ma coque de téléphone, c’est Ferrari, et je suis tatouée de ce logo : bref, je m’autosponsorise grâce à une marque avec laquelle je n’ai aucun lien. (Rire.)

Quelle est ta plus grande fierté depuis le lancement de ta marque ?

Je crois que c’est percer au Japon – je trouve ça assez dingue. J’ai toujours rêvé de ce pays, j’ai même l’impression d’avoir vécu une vie antérieure là-bas… Le fait d’avoir de plus en plus de monde aux défilés et de plus en plus de retours, ça fait aussi partie de mes fiertés. Ça me donne tellement de force de savoir que des gens croient en moi, c’est dingue !

En quoi ta marque est-elle écoresponsable ?

30 à 40 % de mes collections sont composées de pièces upcyclées. Tous mes boutons et zips viennent de chez Emmaüs. Les tissus viennent de La Réserve des arts, une association qui récupère des rouleaux de grandes maisons pour les revendre au poids et reverse les bénéfices à d’autres assos !

As-tu un goal ultime pour Maison J.Simone ?

Oui. J’aimerais que ma marque soit aussi connue que Jacquemus, Marine Serre etc.. Je veux une sorte de pérennité. Et mon rêve ultime, ce serait qu’on me débauche pour devenir DA de Gucci et garder Maison J.Simone à côté. (Rire.)

Quel est le meilleur conseil que tu pourrais donner à celleux qui voudraient lancer leur marque comme toi ?

Ne pas baisser les bras, c’est bête mais c’est si vrai. Il y a des journées vraiment compliquées mais il ne faut pas abandonner et se rappeler des gens qui croient en toi, et surtout te souvenir de toutes ces choses qui font que tu as commencé ce projet.

 

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