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MATTHIAS DANDOIS : Let’s ride !

Du BMX à la mode, il n’y a qu’un pas : pour ce fanzine, NYLON t’invite à rider avec Matthias Dandois, champion du monde de BMX et ambassadeur Dockers.

Photographes : Alex Brunet & Olga Varova
Styliste : Nicolas Dureau

Neuf fois champion du monde de BMX Flatland, Matthias Dandois est considéré comme un pro rider légendaire. Il a su transformer sa passion en métier et son attrait pour la créativité dans tous les domaines artistiques lui a permis d’explorer ses divers talents, dont sa fibre de designer en collaboration avec Dockers, la marque iconique de khakis et de chinos. Depuis un an déjà, Matthias Dandois est l’ambassadeur de Dockers en Europe : loin d’être une simple effigie, il a pensé et co-signé une collection de vêtements avec la marque. Faite pour rider mais pas seulement, cette collection de pièces est une combinaison audacieuse entre l’art de vivre californien, l’univers sportif du BMX et la nostalgie des 90’s avec un twist résolument contemporain. NYLON a rencontré pour toi cette icône du BMX pour parler de sa carrière, de sa vie de pro rider et de sa collaboration avec Dockers, fraîchement sortie en boutique et sur l’e-shop de la marque. Enjoy !

Veste et pantalon en denim DOCKERS

Comment réagit-on quand on devient champion du monde pour la neuvième fois ? 

C’est toujours une grande joie ! C’est relativement “facile” dans un sport d’être champion du monde une fois. Ça peut être un jour de grâce ou un jour de chance, mais c’est très dur de durer dans le temps. J’ai gagné ce neuvième titre de champion du monde en 2021, sachant que j’ai remporté le premier en 2008. Il y a un gap entre les deux. C’est vraiment une fierté d’avoir pu durer aussi longtemps. J’étais presque plus content du neuvième que du premier ; et maintenant, faut atteindre le dixième ! 

Tu as commencé le BMX à 12 ans. Qu’est-ce qui a animé cette passion à un si jeune âge ?

Je viens d’une famille sportive et mon père était principalement dans le foot, donc j’ai commencé le foot très jeune. Je voulais devenir professionnel comme plein de petits garçons de 8 ans et je jouais dans un club, le Sporting Club d’Epinay-sur-Orge en banlieue parisienne. Le coach pensait qu’il entraînait le PSG, il criait à longueur de journée. (Rire.) Après cinq six ans à me faire crier dessus, j’en pouvais plus, j’avais 12 ans, je devenais adolescent donc je commençais un peu à me rebeller. Et j’ai vu quelqu’un qui faisait du BMX dans l’émission C’est mon choix. En le regardant, je me disais qu’il avait l’air d’être vraiment libre et qu’il n’avait pas de coach qui lui criait dessus. J’ai voulu absolument essayer et j’ai demandé à mes parents de m’offrir un BMX pour Noël – que j’ai toujours d’ailleurs. À cette époque, j’avais cinq six potes qui pratiquaient le foot avec moi et qui ont un peu pris le même tournant, en faisant du skate, du roller ou du BMX. C’était l’époque de l’émission Jackass sur MTV, on s’était fait notre petit crew, on était les riders d’Epinay-sur-Orge.

Comment le BMX a-t-il influencé ton lifestyle ? Ta manière de t’habiller, mais aussi la façon dont tu abordes ta vie au quotidien ?

Le lifestyle d’un pro rider en BMX, c’est énormément de voyages. Vu qu’il y a beaucoup de compétitions à travers le monde, des démos et des shoots, tu voyages tout le temps. Et, forcément, comme tu rencontres de nouvelles cultures, de nouvelles personnes, ça influence la manière dont tu t’habilles et dont tu vois le monde. En BMX, on n’a pas d’uniforme, on n’a pas de maillot, tout le monde s’habille comme il veut. Tu peux mettre des protège-tibias dessous, mais si tu veux rider en jean, tu rides en jean, si tu veux rider en chino, tu rides en chino. Et du coup, tout le monde fait un peu son style comme ça. Il faut juste que ce soit un minimum confortable, mais globalement, tu rides avec ce que tu portes dans la vie de tous les jours. C’est pour ça que la mode est aussi importante dans le BMX. Un joueur de foot ne va pas avoir d’influence sur le maillot qu’il porte, les maillots sont dessinés pour toute l’équipe alors que moi, je peux décider de A à Z ce que je porte sur mon BMX et c’est trop bien ! 

T-shirt blanc sans-manches DOCKERS

T-shirt orange sans-manches DOCKERS

Hormis le sport de haut niveau, quels sont les autres domaines artistiques qui t’inspirent au quotidien ? Apparemment, tu es un grand passionné de musique, et de vinyles.

Le premier domaine artistique qui m’a intéressé, c’est la photographie. J’ai eu la chance de beaucoup voyager dès que j’ai eu 16 ans, donc je me suis dit que c’était cool de photographier les choses que je voyais pour garder des petits souvenirs. J’ai donc appris les bases avec des photographes qui me prenaient en photo et qui m’ont expliqué les ISO, l’ouverture, la vitesse, et je me suis vite intéressé à ça. Pour les tatoos, ça fait complètement partie du lifestyle du BMX, tous les pro riders, quand j’ai commencé, avaient des tatouages, alors forcément, quand tu es gamin, tu as envie de leur ressembler. J’ai fait mon premier tatouage un peu par mimicking, pour faire comme les autres. Et petit à petit, c’est devenu des souvenirs de voyage. En fait, à chaque fois que je faisais un voyage qui me plaisait, je faisais un tatouage pour m’en souvenir – comme sur un passeport. Chaque tatoo me rappelle un bon moment, ou mauvais d’ailleurs, ça forme une petite map de ce que j’ai fait dans ma vie. Sinon, j’ai eu la chance de faire du cinéma avec le film MILF d’Axelle Laffont. C’était trop cool d’apprendre à jouer et de voir comment se faisait un film.

J’essaie vraiment de sortir le plus possible du monde du BMX, qui est un tout petit monde, parce que sinon, tu finis comme un gros poisson dans une petite mare. Donc dès que j’ai l’occasion de voir un défilé de mode ou d’aller dans une galerie, regarder une expo, un truc comme ça, j’y cours. Il y a beaucoup de sports qui demandent de s’entraîner tous les jours, mais dans ma discipline, il y a beaucoup plus de créativité. Il faut faire autre chose que juste rider pour pouvoir être créatif tous les jours. A chaque fois que je vais m’entraîner, j’écoute de la musique, du coup, il me faut tout le temps de la nouvelle musique. Ça me motive vraiment à aller rider car comme tout le monde, parfois, je n’ai pas envie d’aller travailler – même si mon travail, c’est rider. Mais il suffit que je trouve une musique qui me motive, et c’est bon. Je me dis que je vais l’écouter en ridant, ça m’a sauvé plein de sessions. J’ai aussi pas mal de vinyles. Là, je suis à fond sur le dernier album de La Femme en espagnol, Teatro Lúcido, que je trouve très réussi, je n’écoute que ça en ce moment et je l’ai acheté en vinyle ! 

Tu as expliqué dans des interviews que tu te blessais quasiment à chaque entraînement, que tu avais beaucoup d’égratignures. Récemment, tu as subi une infection plus grave, juste avant ta participation au FISE (Festival international des sports extrêmes) de Montpellier. Peux-tu nous en parler ? 

Les blessures, ça fait partie intégrante de la carrière d’un pro en BMX. Il n’y a personne qui les évite, ça fait partie du jeu ! Je déteste me blesser mais si tu veux vraiment repousser les limites de ta discipline, il faut tenter des trucs, et souvent, ça ne marche pas. Le plus important, c’est de remonter sur son vélo à la fin. Cette infection, c’était chiant parce que le FISE est la plus grosse compétition en France et c’est arrivé à un timing pourri. Je me suis donc retrouvé avec une infection au pied. J’ai quand même pu faire la compétition mais très mal préparé, donc ce n’était pas dingue. 

Ensuite, en septembre, je me suis cassé la malléole interne à la cheville et ça, c’était vraiment chiant. Ça prend du temps pour revenir sur le vélo, il y a tout un procédé avec la physiothérapie… En vrai, tu ne peux rien faire pendant trois mois. C’est long quand tu es coincé sur son canapé ! En même temps, ma copine était en fin de grossesse, on a eu un petit bébé à ce moment-là, c’était trop bien car j’ai pu être avec elle et avoir mon fils près de moi. Et pour les égratignures, je trouve ça cool de les mettre en avant aujourd’hui sur le shoot parce que ça fait partie intégrante de ma vie. J’ai des marques sur la tête, sur les bras, sur les tibias, qui vont rester à vie, comme des petits tatouages. Et d’ailleurs ils s’entremêlent. J’ai des espèces de tatouages qui ont été faits par des chutes.

Oui d’ailleurs, félicitations ! Comment gères-tu cette nouvelle casquette de papa ? 

Il faut une bonne nounou ! (Rire.) C’est vrai que je suis pro rider, j’ai une boîte de production vidéo, j’aide des athlètes avec leurs réseaux sociaux, j’ai dessiné ma première ligne de vêtements pour Dockers… Les journées sont bien remplies mais j’adore ça, j’aime pas du tout rester calé sur mon canapé à regarder des séries. Plus je fais de choses, plus je suis heureux ! Avoir un enfant, ça change la donne parce que j’ai envie de passer du temps avec lui mais ça donne tellement d’énergie. Et puis il dort la nuit, on a de la chance !

Veste en denim DOCKERS

C’est fou de pouvoir collaborer avec une grosse marque qui me laisse carte blanche. On voulait faire une collection qui plaira au plus grand nombre.

T-shirt orange sans-manches et short beige à bords francs DOCKERS

Parlons un peu de mode : ça fait quoi de devenir l’ambassadeur de Dockers, qui est une marque emblématique ? Quelle est l’histoire derrière cette collection, et quelles inspirations y a-t-il dans ces designs ? 

Franchement, c’est une chance de fou, surtout que la marque m’a donné la possibilité de dessiner ma propre collection. Comme je le disais, en BMX, on n’a pas d’uniforme et on ride avec les fringues qu’on porte. Là, j’ai pu dessiner des vêtements qui conviennent parfaitement à mon lifestyle, à ce que je fais sur mon vélo, confortables, stylés et dans lesquels je me sens bien. Je me suis surtout inspiré de la culture BMX des années 80 et 90 que j’adore, avec des uniformes un peu fluos. C’est pour ça qu’on retrouve des couleurs orange dans la collab avec des logos qu’on a spécialement créés pour la capsule. Dockers, c’est une marque légendaire qui est née en 1986 et c’est bien de lui avoir mis un coup de frais avec ce nouveau logo et ces nouvelles formes. J’ai habité cinq ans en Californie, c’est le lieu de naissance de Dockers mais aussi du BMX. Tout s’entrecroise, et pour moi, c’est une chance de pouvoir m’associer à une marque légendaire.

Comment cette collaboration avec Dockers a-t-elle vu le jour ?

C’est venu de Johann Bondu, qui est aujourd’hui le directeur marketing global de Dockers. A l’époque, il venait de signer chez Dockers et il m’a dit : “On relance la marque, j’aimerais trop t’avoir comme ambassadeur.” Je n’avais pas de deal apparel parce que je voulais être libre mais il m’a dit que j’avais la possibilité de porter ce que je voulais. Et franchement, on s’amuse trop, il me donne énormément de liberté. C’est fou de pouvoir collaborer avec une grosse marque qui me laisse carte blanche. On voulait faire une collection qui plaira au plus grand nombre. Je ne voulais pas un truc trop bizarre, ce ne sont pas des fringues que pour rider mais ce sont des vêtements qui le permettent. Ils sont hyper résistants et stylés. Je trouve que la forme des pantalons, des t-shirts, des vestes, rend vraiment bien quand tu es en mouvement sur le bike, c’était important pour moi. J’y pensais tout au long du processus. 

C’était surtout hyper intéressant d’arriver au bureau Dockers en Californie et de me poser avec le styliste. Il me disait : “Bon, tu veux faire quoi ?” Iels n’avaient encore rien fait, iels attendaient de savoir ce que je voulais ! Je me suis posé avec le styliste qui était avec son sketchbook et il a dessiné mes idées au crayon. C’était fou, je voyais mes idées qui prenaient forme devant moi. Six mois après, on a reçu les premiers prototypes, je proposais des modifications et on recommençait. C’était un nouveau processus pour moi, encore plus créatif que d’habitude. C’était tellement intéressant.

Quelle est ta pièce favorite dans la collection ?

Je trouve la veste en jean très cool. En fait, j’aime bien la shape, ça reste une veste en jean, mais j’adore la couleur un peu vintage qui se marie bien avec l’orange ; et le zipper, c’est trop cool ! Il y a peu de vestes en jean avec un zipper, à chaque fois, c’est avec des boutons et je trouve ça trop fun !

Sweat blanc et short beige à bords francs DOCKERS

Qui est pour toi le ou la meilleur.e “style icon” de tous les temps, et pourquoi ?

Franchement, je suis un peu biaisé là, je viens de voir Babylon et Brad Pitt est incroyable. Et puis Fight Club quand  même ! Iconique quoi ! Dans le sport, l’icône, c’est Roger Federer. Il n’y a pas plus élégant et stylé que Roger Federer. Voilà : Brad Pitt et Roger Federer. Pas très original mais ça a le mérite d’être honnête.

On a donc vu Matthias photographe, Matthias mannequin, Matthias acteur… Quelle est la prochaine étape ?

J’ai toujours plein de projets, c’est très important. J’ai monté ma boîte de production vidéo avec mon agent avec laquelle on crée plein de contenus pour les athlètes dont il s’occupe. Je trouve ça très intéressant d’associer une marque avec un athlète et de trouver un truc à raconter entre les deux. Ça sera principalement ce projet sur les prochaines années : produire du contenu pour les athlètes et les aider à développer leurs réseaux sociaux. Je pense que les sportif.ve.s pourraient devenir de meilleur.e.s influenceur.se.s, il y a toujours une histoire de ouf à raconter, et je veux vraiment les aider à atteindre ce niveau de partage avec leur communauté. En plus, on fait vraiment de tout, on fait de la pub, des portraits inspirationnels, des podcasts… A part ça, il y a une partie de la collection qui sort le 15 mai au Citadium à Paris et dans tous les shops Dockers. La deuxième partie arrivera en septembre prochain et on est en train de dessiner la suite. Côté BMX, je participe aux X Games au Japon le 14 mai et la semaine d’après, je retourne au FISE Montpellier qui commence le 18 mai. Il y a aussi les championnats du monde à Glasgow en août. Et évidemment les Jeux olympiques à Paris en 2024. Ça va être très cool !

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite devenir pro en BMX ?

Il ne faut jamais oublier pourquoi on le fait à la base. Moi, je faisais du BMX pour m’amuser et c’est devenu mon métier, mais ce n’est pas pour autant que je ne m’amuse plus aujourd’hui quand je vais rider. Il m’est arrivé de l’oublier sur de grosses compétitions donc j’essaie toujours de me souvenir que c’est une passion avant tout ! Il y a tellement de sportif.ve.s de haut niveau qui sont déprimé.e.s parce qu’ils ou elles ont perdu leur passion d’enfant. 

Le deuxième conseil hyper important, c’est qu’il faut s’y mettre à 100 % pour ne rien regretter. Il ne faut pas y aller petit à petit et voir comment ça se passe. Moi, pendant deux ans, je me suis dit “Vas-y je tente ma chance et je ne fais que ça”, et si ça foire, tant pis ! Dans le sport ou dans la vie, il faut trouver un truc qui te fait kiffer et te donner les moyens. Je vois plein de gens de mon âge qui font des métiers qui ne les intéressent pas trop et je trouve ça tellement dommage. On n’est pas là pour l’éternité donc autant faire un truc qui fait kiffer. 

T-shirt blanc sans-manches et short beige à bords francs DOCKERS

Talent : Matthias DANDOIS

Journaliste : Théo SAUSSARD
Photographes : Alex BRUNET & Olga VAROVA
Assistant photographe : Tobi STAMPFLI
Styliste : Nicolas DUREAU
Vidéastes : Bérangère PORTELLA, Dorian PONCET & Anne-Cécile PAIN pour Amanite Paris
Coiffeuse et Maquilleuse : Orystella VITI
Assistante glam : Lucie MARTY
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