Liberté, créativité, sororité
Avec ce titre débutant par quelques lignes en français, mutines comme une chanson yé-yé, qui s’explosent contre une production hyperpop, Lolo conçoit un single à son image, brisant les frontières. Questionnée sur ses inspirations, elle cite le titre 100 % en français qui clôturait son premier album, “Beaucoup”, et la pop française des 60’s, et puis, pêle-mêle, Shygirl, Charli XCX, Rina Sawayama, et évidemment la productrice SOPHIE. Pour Lolo, lorsque l’on parle de femmes dans l’industrie musicale, plus question de comparaison et de jalousie mal placées : “C’est bien plus sain de regarder les autres artistes féminines comme si elles étaient des amies plutôt qu’avec envie. Il faut que l’on s’admire mutuellement, soyons fières les unes des autres !”
Des femmes et beaucoup de liberté dans la sororité, un thème qui se répète dans notre entretien, pour un titre “très féministe sans même l’avoir fait exprès. Le message, c’est : oui, je te montre mon corps, mais ce n’est pas pour autant que tu peux le posséder.” Consciente de la complexité de sa construction, loin d’un standard couplet-refrain-pont, la voix de la chanteuse balade l’auditeur et le surprend de bout en bout. Un travail d’orfèvre en studio que Lolo qualifie de “mathématique”, fruit de plus d’une trentaine de versions. “À la première écoute, ça ne me surprendrait pas que l’on se dise que c’est difficilement compréhensible”, conclut-elle avec sagesse. “Mais la plupart des bons titres sont ceux que tu as besoin de réécouter pour totalement les comprendre.”
Refusant le conformisme, celle qui veut “faire ce que personne n’avait fait” présente ses deux albums comme un diptyque : “Le premier était une forme d’introduction, je me présentais au monde par des biais très intimes. Le second présentera d’autres facettes de ma personnalité : mon côté drôle, un peu silly parfois, mais aussi confiante, sexy, voire sexuelle.” Interrogée sur la place de la vulnérabilité dans sa création artistique, elle rassure : “Bien sûr qu’il y en aura dans ce projet, pour comprendre mon cheminement. Mais c’est surtout l’exploration de mon moi extérieur. Creuser en profondeur pour aller déterrer toute ma tristesse, je l’ai déjà assez fait.”