Les dix moments les plus fous du livre qui a inspiré “House of Gucci”
Lady Gaga, Adam Driver, et Ridley Scott. Ça, c’est non négociable.
Lady Gaga, Adam Driver, et Ridley Scott. Ça, c’est non négociable.
C’est le 29 juillet 2021 que nous avons entendu ces mots pour la première fois : “Father, son and house of Gucci”. Une phrase lancée par Lady Gaga à un Jared Leto chargé de prothèses dans la bande-annonce du dernier film de Ridley Scott. Au cours de la semaine suivante, j’ai répété en boucle cette phrase, mon petit ami a fait de même et nos colocataires ont gracieusement caché leur agacement jusqu’au quatrième jour de nos vacances. L’ère culturelle de Patrizia Reggiani par Lady Gaga était lancée.
Bien que j’ai hâte de voir House of Gucci – qui retrace l’histoire de l’empire Gucci et le meurtre tristement célèbre de son président controversé –, j’ai l’impression qu’il s’agit d’un événement inévitable de la vie, qui se profile dans le calendrier avec une impatience certaine, comme Noël ou un anniversaire. Je vais le voir avec mes amis proches le week-end de l’avant-première. Il sera le principal sujet de discussion lors des fêtes et des dîners des semaines suivantes, et un élément essentiel des stories Instagram que je regarderai jusqu’au milieu du printemps 2022. Nous étions tous là pour A Star Is Born – on sait comment ça se passe.
Pour me préparer à ce moment culturel imminent, j’ai décidé de faire le sale travail et de lire moi-même le texte qui a inspiré l’adaptation cinématographique. The House of Gucci : A Sensational Story of Murder, Madness, Glamour, and Greed (La Maison de Gucci : une histoire sensationnelle de meurtre, de folie, de glamour et de cupidité) de Sara Gay Forden porte bien son nom. Tout au long de ce livre, l’obsession du statut et de l’argent au sein de la famille Gucci est portée à des extrêmes dont même moi (qui ai bossé dans des restos ultra-huppés), je n’avais jamais été témoin auparavant.
Chaque fois qu’un livre est adapté au cinéma, une question se pose : qu’est-ce qui sera retenu, et qu’est-ce qui sera retiré dans la salle de montage ? J’ai donc dressé une liste que vous trouverez ci-dessous. Ce sont les moments que je souhaite voir inclus dans le montage final. S’ils le sont, je supporterai ce film pendant toute la période des fêtes avec passion et fureur. S’ils ne le sont pas, pendant six mois, toute ma personnalité consistera à dire aux gens pourquoi ce film était une occasion manquée. Let’s begin.
Ce qui suit contient de potentiels spoilers du film House of Gucci, en salles le 24 novembre.
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1. Les présentations entre Maurizio et Patrizia
Pour faire simple, Maurizio (Adam Driver) est un jeune homme riche de 22 ans qui participe à une fête sur une plage de Ligurie avec d’autres jeunes riches de 20 ans lorsqu’il rencontre sa future femme, Patrizia (Lady Gaga). Il trouve le courage de l’aborder et, après une rapide présentation, lui lance : “On t’a déjà dit que tu ressemblais à Elizabeth Taylor ?” À ce moment-là, Patrizia aurait ri, battu des cils et dit : “Je peux vous assurer que je suis bien meilleure.” Si Gaga ne nous donne pas cette réplique, je sors immédiatement du cinéma.
2. La magie
Il y a peu de choses qui m’obsèdent plus dans ce livre que la magie. Maurizio et Patrizia sont tous deux vicieusement superstitieux. Lorsque Maurizio achète un bateau, ils passent une nuit folle sur celui-ci avec un médium qui l’exorcise des mauvais esprits. Lorsque (alerte spoiler) leur mariage tourne au vinaigre, Patrizia paie des médiums pour qu’ils envoient des malédictions à Maurizio, et ce dernier engage à son tour des médiums pour installer des talismans dans ses maisons et bureaux afin de bloquer les sorts. On ne peut pas s’attendre à ce que je regarde ce film sans pitreries magiques dignes de Charmed, alors que je sais pertinemment que le livre de base l’exige. Si ce n’est pas dans le film, je m’en vais.
3. Les armes Gucci
La famille Gucci se bat constamment dans ce livre. Lorsque les choses deviennent violentes, l’arme de choix de chacun semble être l’article Gucci le plus proche. Il y a un moment emblématique où les employés de Gucci viennent travailler au bureau de design de Florence et découvrent que la pelouse est jonchée de sacs Gucci qui ont traversé une fenêtre ouverte après avoir été lancés sur un Gucci en colère par un autre Gucci en colère. Lorsque Paolo, le fils d’Aldo Gucci, le trahit, le premier geste d’Aldo est de lancer un cendrier Gucci à la tête de Paolo, si fort qu’il se brise contre le mur derrière lui. Si un seul objet inanimé est utilisé de manière violente au cours de ce film, et que cet objet n’est pas clairement marqué de l’insigne Gucci, je demanderai à mes amis de quitter la salle avec moi.
4. Le magasin le plus grossier de New York
Celui-ci devrait être facile. Dans les années 70, les magasins Gucci étaient connus pour avoir le personnel le plus grossier de tout New York. Aldo Gucci engageait les enfants des grandes familles italiennes en leur promettant une vie luxueuse à New York, puis les faisait travailler de longues heures pour un salaire dérisoire au service de l’élite new-yorkaise. Je pense qu’il n’est que juste d’exiger que ce film comprenne une seule et simple scène de cinq lignes mettant en scène une femme amère, en colère et qui ne veut pas se laisser faire.
5. Le divorce par Valium
Ce moment est peut-être l’élément le plus important de cette liste. Après des années de mariage et deux enfants, Maurizio quitte Patrizia sans aucun avertissement. Maurizio décide que la meilleure façon de communiquer à sa femme cette décision qui change sa vie est d’envoyer son ami médecin à sa porte le lendemain pour lui dire que son mari est parti et ne reviendra pas, de lui donner une bouteille de Valium et de partir. Si une seule modification est apportée à cette scène, si je n’ai pas l’occasion de voir Stefani Joanne Angelina Germanotta vivre ce moment à un niveau d’émotion de 10, je resterai dans la salle de cinéma – seulement parce que je serai en train de sangloter et de crier dans les airs tout comme Patrizia.
6. La question du prêt mystérieux
Ici, j’ai besoin que le film réponde à certaines questions pour moi. À un moment de sa vie, Maurizio se retrouve à court d’argent (40 millions de dollars de dettes personnelles !) et pour payer sa pension alimentaire à Patrizia, il emprunte 6 500 dollars à son chauffeur, Luigi. L’auteure déclare avec désinvolture que l’argent prêté par Luigi a été “pris dans la tirelire de son fils”. Pardon ? Qui est ce fils ? Est-ce un enfant avec une tirelire contenant 6 500 dollars ? Est-il un adulte avec des économies saines qu’il choisit de garder dans une tirelire ? Luigi est-il le genre de personne qui appelle un compte bancaire officiel une “tirelire” ? Est-ce que ce genre de personne existe ? Il faut que le film comporte une scène décrivant clairement l’affectation de ces fonds, sinon je devrai m’éclipser dans le hall d’entrée pour le reste du film afin d’essayer de trouver moi-même des réponses.
7. Les 18 ans d’Alessandra
Dans le but d’apprendre à sa fille Alessandra la valeur de l’argent, Maurizio lui offre 93 000 dollars pour son 18e anniversaire, en lui expliquant que c’est sa fortune personnelle qu’elle doit gérer. Patrizia prend immédiatement l’argent de sa fille, s’achète un nouveau nez et Alessandra de nouveaux seins, puis organise une fête d’anniversaire si somptueuse qu’elle dépense le reste de l’argent ainsi que 30 000 dollars supplémentaires. Perso, c’est là que je m’inquiète en me disant que ce n’est qu’un film et pas une mini-série. On pourrait y consacrer un épisode entier ! Je n’ai aucune idée de la façon dont chaque moment et chaque détail de cette épreuve vont tenir dans une fenêtre de deux heures avec tant d’autres choses à couvrir. Si c’est laissé de côté ? Je serai en train de proposer une nouvelle émission à Netflix avant la fin du film.
8. Patrizia est une icône
C’est ma partie préférée du livre. C’est propre, c’est simple, c’est iconique. Devant tout un dîner, Patrizia se tourne vers son avocat et demande à voix haute : “Que se passerait-il si je tuais mon mari ?” Cette femme a annoncé son projet de meurtre à toute une assemblée, et l’a quand même réalisé. Elle le demande si sérieusement que son avocat ne veut plus d’elle comme cliente. Incluez cette scène dans le film ou je fais grève !
9. Le Gucci des années 90
Rien dans le livre n’est plus délicieux que les descriptions des années 90, l’ère Tom Ford de Gucci. Les lèvres brillantes, les couleurs vives, les mannequins, les strings, les strings, les strings, et bien sûr, les strings. Ford a d’ailleurs organisé une soirée de charité pour lutter contre le sida sponsorisée par Gucci dans un hangar de l’aéroport de Santa Monica, qui aurait réuni pas moins de 40 go-go dancers, tous vêtus de strings Gucci. Cette partie du bouquin n’a littéralement rien à voir avec le meurtre, mais je soutiens que l’apport à l’économie de Los Angeles que représente le fait de payer 40 danseur.se.s au tarif syndical est plus que suffisant pour l’inclure dans ce film. Si ce n’est pas le cas, je serais moralement obligé d’appeler au boycott.
10. Les petites menottes
À la fin du livre (encore une fois, alerte spoiler), Patrizia est reconnue coupable d’avoir facilité le meurtre de son ex-mari et ancien dirigeant de Gucci, Maurizio. La semaine où Patrizia a été reconnue coupable et condamnée, une paire de menottes étincelantes en argent sterling est apparue dans la vitrine de tous les magasins Gucci du monde. J’ai eu le souffle coupé quand j’ai lu les mots. De toute ma vie, je n’ai jamais vu un aussi bel exemple de mesquinerie silencieuse, garce et riche. Ce sera déjà assez difficile pour moi d’apprécier ce film malgré le stress que je vais ressentir en m’inquiétant qu’ils puissent couper ce moment de l’écran. Ce devrait être le plan final, et si ce n’est pas le cas, je partirai avec tous les autres à la fin du film, mais j’engagerai un médium pour envoyer une malédiction à Ridley. C’est ce que Patrizia et Maurizio auraient voulu.