Courir sur la colline
Il fallait un œil affûté pour pressentir le rôle que Kate Bush pouvait jouer dans cette histoire… Tout ce que cette grande dame avait à dire aux jeunes d’aujourd’hui qui, comme elle, aspirent à être et à créer en totale liberté.
Quarante ans plus tard, son héritage est intact, porté par une lignée entière de femmes auteures, compositrices et interprètes qui ont choisi, comme elle, de ne faire aucun compromis. En plus de signer elle-même la composition de ses titres, elle était la première à se servir d’un micro-casque pour avoir la liberté de performer. Après elle viendront Madonna et Björk, qui fonderont les deux dynasties principales de son héritage. D’un côté, l’école des pop stars et du grand spectacle ; de l’autre, celle des “sorcières du son”. De Beyoncé à Billie Eilish, de Grimes à FKA twigs : ces deux écoles semblent aujourd’hui se rejoindre pour n’en former plus qu’une. Comment ne pas voir, dans leurs quêtes d’équilibre entre authenticité et popularité, l’ombre du génie de Kate Bush ? Son retour en bonne grâce n’était pas seulement inévitable : il était nécessaire.
Longtemps réservée aux curieux.ses qui vibraient pour son anachronisme, sa musique s’offre enfin aux oreilles de tous.tes grâce à Stranger Things. Depuis 2016, n’est-ce pas ce qui a d’ailleurs fait le succès de la série ? Sa détermination à nous remémorer de beaux souvenirs : le goût doux et amer de la nostalgie… Avec ses références 80’s et ses personnages hauts en couleur, Stranger Things a toujours été une célébration de ce que le passé et l’avenir ont de plus beau en commun.
À l’origine, “Running Up That Hill” était un hymne de réconciliation entre le féminin et le masculin : “It doesn’t hurt me / Do you want to feel how it feels ? / Do you want to know, know that it doesn’t hurt me ? / Do you want to hear about the deal that I’m making ? / You, it’s you and me.” Un message qui résonne d’autant plus aujourd’hui alors que les normes liées aux genres commencent enfin à être remises en question. À présent, Kate Bush rapproche aussi les générations… Serions-nous enfin prêt.e.s à courir sur la colline ?