Pourrais-tu me parler des inspirations pour ta dernière collection ?
Mon credo a toujours été de donner une place à la jeunesse. L’avenir, ce sont les nouvelles générations, et il est important de rester à leur écoute et de prendre en compte leurs questionnements qui paraissent de plus en plus intenses. Le vêtement devient pour le designer un moyen d’apporter un plus, une sorte de réponse.
En quelques mots, comment définirais-tu le style Xuly Bët ?
Le confort, la légèreté, la jeunesse… Un vêtement qui permet de s’amuser en restant abordable. J’aime voir mes vêtements dans la rue, sur des gens du quotidien.
En effet, beaucoup de tes pièces sont marquées par un certain confort, permettant la liberté de mouvement. Quel message souhaites-tu faire passer ?
La mobilité est quelque chose de fondamental. C’est une bataille ! Chez Xuly Bët, on habille de vraies femmes qui font du vélo, qui travaillent. Il faut que le vêtement leur permette d’être libres de leurs mouvements.
L’upcycling est une de tes signatures depuis le lancement de la marque en 1992. Pourquoi avoir fait ce choix à l’époque ? Que penses-tu de la vague upcyling actuelle ?
Cette question n’est pas nouvelle il me semble, et traverse de nombreuses générations. Pendant longtemps, on a constaté une sorte de déni de l’impact environnemental de l’industrie et des inégalités qu’il entraîne. Dans la mode, le gaspillage et les invendus m’ont extrêmement frappé à mes débuts. Alors je me suis naturellement tourné vers l’upcycling : pas pour faire passer un message particulier mais car c’était pour moi la seule option. J’adorais les vieux vêtements, explorer leurs histoires et leur donner une nouvelle vie en les dotant de nouvelles fonctions. À mes débuts, je me suis beaucoup amusé avec le jogging qu’on ne voyait que sur les hommes. Je l’ai remodelé pour les femmes, prouvant qu’un vêtement pouvait remplir plusieurs partitions.
Aujourd’hui, la question de l’environnement est plus présente dans l’industrie de la mode – on le voit chez Koché ou Marine Serre. Mais en termes de logistique, tout est encore compliqué. Des stocks à la distribution, il reste encore des progrès à faire, en particulier pour accompagner les marques faisant de l’upcyling.