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Jean-Paul Gaultier par Olivier Rousteing : 5 refs à ne pas rater

Pop culture, hyperféminité, sous-cultures : retour sur la rencontre entre l’enfant terrible de la mode et son wonder boy dans une collection hommage présentée pendant la FW haute couture automne 2022-23.

Ce mercredi 6 juillet, l’enfant terrible Jean-Paul Gaultier ouvrait les portes de son siège au wonder boy Olivier Rousteing. Les deux personnages m’ont montré au fil des années une autre image de la mode en affirmant tout au long de leur carrière leur amour sans complexe pour la culture populaire. Jean-Paul habillait Nabilla pendant qu’Olivier imaginait des tenues pour Kim. L’un se confiait sur sa vie, s’engageait dans la lutte contre le sida quand il n’était pas sur les plateaux de télévision avec Antoine de Caunes ou pour commenter l’Eurovision. L’autre, une génération plus tard, faisait des réseaux sociaux un outil pour créer du lien avec une communauté de fans (8 millions sur Instagram) et se confiait sur la recherche de sa mère biologique dans le film Wonder Boy, Olivier Rousteing, né sous X quand il n’était pas aux côtés de ses muses Rihanna ou Beyoncé.

Tous deux fans et icônes de la pop, ils ont décloisonné in their own way la notion si classiste de “vulgaire” et sont devenus des personnages adulés par le grand public. Dans ce défilé anniversaire pour la haute couture automne 2022-23, un dialogue évident se tisse à travers un habile exercice de déconstruction des codes de la couture mené par Rousteing.

Tout en flash-back sur bande-son pop, entre humour et désinvolture, on share avec toi les références les plus iconiques.

La collection Les Tatouages, printemps-été 1994

Pour ouvrir le show, Olivier Rousteing décloisonne l’exercice couture historiquement lié au féminin avec des silhouettes masculines arborant des tenues moulantes ornées de multiples motifs hétéroclites. Billets de banque (vus sur Dua Lipa il y a quelques jours), rayures, vieux jeans découpés et reconstruits : il s’agit ici d’une relecture du défilé Tatouages de 1994. Jeux de transparence, trompe-l’œil, imprimés et bijoux opulents, Gaultier fait référence à différents pays, un certain multiculturalisme qu’il réinjecte dans une culture punk arrivant alors tout juste en France dans laquelle le tartan se mélange à des vêtements de travail déconstruits et s’orne de multiples piercings.

Pour l’anecdote : la collection citée sera le premier défilé de Laetitia Casta. Et vingt-huit ans plus tard, cette collection continue d’être en une des recherches sur Depop et Vinted !

Le flacon du parfum Le Mâle, 1995

C’est sur le tube “Sans contrefaçon” de Mylène Farmer, ultime icône Jean Paul Gaultier, que s’ouvre la seconde partie du show. Si les paroles de la chanson explorent la question de la performance de genre, Rousteing les traduit ici à sa manière en transformant le flacon du premier parfum de Gaultier – Le Mâle, it mondial – en robe haute couture. Au-delà du jeu entre couture féminine et parfum viril, c’est un moyen de rendre hommage à un flacon acheté par des millions de personnes sur un podium couture. Une manière de boucler la boucle et de remettre la vie quotidienne au centre du show.

Madonna au gala de l’amfAR, 1993

Une robe tailleur moulante laissant la poitrine découverte habille la mannequin Lara Stone sur le podium mais aussi Kim Kardashian au premier rang : ici, Olivier Rousteing rend hommage à la collection prêt-à-porter hiver 1992-1993. À l’époque inspiré par les techniques filmiques – on retrouve des pieds d’appareil photo et des spots transformés en accessoires –, Jean-Paul Gaultier imaginait alors une robe seins nus, portée par Eva Herzigová sur le podium, avec cache-tétons étoilés. Quelques mois plus tard, c’est sur Madonna que la pièce devient iconique. Exit les cache-tétons, celle qui vient de publier son livre SEX s’expose poitrine nue à l’occasion du gala de l’amfAR pour financer la lutte contre l’épidémie du sida, à l’époque dévastatrice.

La collection Point G, printemps-été 2010

Piercing au nez et micro-lunettes à la Mad Max (nom de la collection de 1995), Rousteing présente le corps maternel avec un accent futuriste. À l’heure où le corps des femmes est à nouveau au centre des débats, l’exposition des courbes maternelles est une première dans un défilé couture. Gaultier s’était exercé en 2010 dans sa collection Point G (G pour Gaultier sans doute). Jourdan Dunn y apparaissait enceinte, le ventre protégé d’un corset armure, les seins coniques, pointus comme des armes. Anecdote : Katy Perry et Rihanna étaient déjà en front row à l’époque !

Les iconiques corsets de 1982

Instrument cloisonnant la silhouette féminine, le corset possède une longue histoire racontant les idéaux projetés sur le corps féminin. Gaultier et Vivienne Westwood s’amuseront à le détourner dans les années 1980, le transformant en symbole d’émancipation pour les power girls de l’époque. Porté par Madonna ou Mylène Farmer, ce dessous s’impose dès les collections Jean Paul Gaultier de 1982 et ne le quittera plus. Il surmonte les robes de femmes futuristes dans les années 1990, se tisse en jean ou avec des branches de verdure en 2002 et quelques épis de blé en 2006. Gaultier le glisse également dans le vestiaire qu’il imagine pour Hermès entre 2004 et 2010. Ce sous-vêtement porté en armure de jour trouve sens dans la grammaire d’Olivier Rousteing qui a développé des silhouettes aux larges épaules carrées dans sa Balmain Army.

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