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How to be… maximaliste avec le minimalisme

Le plus perfect des fashion paradoxes : voici comment être over-the-top avec une grammaire épurée. Fabuleux.se et understated, le mood de 2023.

Lors de cette dernière menswear Fashion Week, JW Anderson a présenté un seul vêtement par silhouette sur son catwalk, Prada a shine par son épuration refusant les fioritures, et les créations d’Ackermann chez Gaultier pour la couture ont enfoncé le clou : le minimalisme is coming back en 2023. Le hashtag #minimalist comptabilise déjà 2 milliards de vues sur Tiktok, les French girls minimales comme Mimiarr, Jodie la petite frenchie, Lisa Germaneau ou Wendy Swan explosent sur les réseaux. Et ça peut avoir un impact sur ton vestiaire ! 

En me plongeant dans l’histoire du minimalisme, j’ai redécouvert combien cette approche est une arborescence d’expressions créatives. C’est d’abord un mouvement artistique qui débarque dans les années 60. Les peintres minimalistes cherchent la simplicité et la réduction de l’expression dans leurs œuvres pour n’y dégager que l’essentiel. “Ma peinture est fondée sur le fait que seul s’y trouve ce qui peut y être vu, empêchant le spectateur d’analyser ce qu’il voit, et l’invitant à ne voir que l’efficacité de la forme telle qu’elle est, sans superflu”, expliquait le peintre minimaliste américain Franck Stella, auteur des Black Paintings, des bandes noires séparées de stries blanches. 

Parallèlement naît le minimalisme en sculpture et en architecture avec des artistes comme Donald Judd, qui travaille des formes géométriques répétitives et graphiques, tandis que d’autres architectes puisent dans le début du XXe siècle et le travail du Corbusier. “Less is more”, le concept de l’architecte Ludwig Mies van der Rohe du courant artistique Bauhaus, qui tend vers une volonté d’efficacité et un style au diapason, devient une devise pour de nombreux artistes.

 

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En mode, le minimalisme a une histoire dense et pluriculturelle : il apparaît à la fin des années 80/début des années 90. En Belgique, la génération iconique composée notamment de Martin Margiela, Helmut Lang, Jil Sander ou Ann Demeulemeester utilise le vêtement comme base de déconstruction extrême et de reconstruction radicale. Entre Tokyo et Paris, Rei Kawakubo repousse et critique les codes du beau, des corporalités, et invite l’Europe à se questionner sur ses propres normes occidentalo-centrées. Son compatriote Yohji Yamamoto, lui, use d’un noir quasi absolu et contrastant avec formes et volumes : “Black says this : I don’t bother you, don’t bother me”, aime dire le créateur.

Outre-Atlantique, des marques comme Calvin Klein proposent des lignes aussi simples que luxueuses, des palettes grises, noires, blanches et beiges, des vestiaires inspirés du vêtement de loisir et portables au quotidien. C’est le minimalisme à l’américaine qui éclôt en fin de millénaire, autour de gammes restreintes, du refus du geste frivole, de la fantaisie ou l’apparat, et vers une réinvention d’un vestiaire intemporel.

Mais aujourd’hui, le minimalisme, c’est quoi ? Dans notre ère de surconsommation, peut-on assimiler ce courant avec une forme de décroissance ? “C’est un mode de vie qui valorise les expériences plus que les possessions”, explique Francine Jay, surnommée la Marie Kondō américaine, dans son ouvrage Le bonheur est dans le peu. Cela ne veut pas dire que les possessions sont dénuées de plaisir, mais que je suis peut-être ready pour questionner leur accumulation et “être attentif aux choses que l’on possède” ? Et embrace my inner maximaliste malgré tout ? 

La solution : faire le maximum avec ce que je possède déjà et faire cohabiter maximalisme et minimalisme. Etre fabulous, over-the-top, glow à toute heure, m’exprimer, déborder de playfulness et de clins d’œil, sur une base qui respecte la dimension responsable, pratique, confortable – pour finalement questionner ce que je nomme “fonctionnalité”… Une esthétique avec laquelle jouer ? Un art de vivre à remettre à jour ? Both and more in 2023 !

Des layerings tu abuseras

Oui, tu as bien lu : abuser. La/le maximaliste minimaliste que tu es veut repousser les limites du portable, du raisonnable, du ridicule, pour réveiller ton inner Rei Kawakubo. Alors bien sûr, ton layering d’hiver commencera par une base chauffante : pull et manteau, auxquels tu ajoutes ce que tu veux dessous ou dessus. Tant que tu peux bouger les bras, tu peux rajouter des couches ! Alors pimpe ton col roulé uni avec un sheer top pour donner l’impression d’avoir un col roulé imprimé, par-dessous ton pull, ta robe ou ta chemise, que tu peux resserrer avec un gilet sans manches pour un côté boyish ou un corset pour le côté plus girly, ou les deux ! Si ton manteau est assez large, tu peux rajouter une veste – d’ailleurs tu peux mettre le corset par-dessus le top. On aura deux pièces utiles qui tiennent chaud et quatre uniquement pour le fun et la beauté du look. Pour le bas, tu pourras démesurer ta silhouette en portant un jupon sous ta robe, mettre une jupe par-dessus ton pantalon et couvrir tes jambes de collants fantaisie. N’hésite pas à jouer sur les transparences de ces derniers pour créer des motifs originaux – et bien sûr, on accumule les chaussettes.

Sur la seconde main tu fonceras

Si, en magasin, tu ne trouves rien qui t’arrive à la cheville, évidemment que tu vas fouiller dans les affaires de tes parents pour adopter leurs pièces les plus loufoques. Maman ne veut plus de son top rose à paillettes ? Pique-le ! Elle adore son blazer à épaulettes mais n’ose plus le mettre ? Profites-en ! Sinon, les friperies regorgent de fantaisies, de motifs et de formes uniques et originales à accumuler, et comme tu es un.e minimaliste camp, tu sauras les associer. Et puis la seconde main permet d’être maximaliste à moindre coût. L’influenceuse maximaliste Eve-Lily (@evelilycp) donne des idées de tenues en thrifted vs designer qui prouvent qu’on peut avoir le même résultat avec tous les budgets ! 

 

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Les pièces tu personnaliseras

Le comble pour la légende que tu es, c’est de ressembler à tout le monde. Alors tu peux personnaliser tes pièces. Si, comme moi, tu n’es pas doué.e avec tes mains, tu peux coller des patchs ou des pin’s sur tes pièces classiques. Tu peux aussi dessiner, peindre, couper pour les rendre plus bold. D’un seul coup, la chemise blanche classique peut devenir une statement piece de ton vestiaire. Si tu es agile de tes mains et que tu as une machine à coudre, tu peux transformer une pièce en deux, recoudre, upcycler tes trouvailles, et faire ressortir le Margiela qui sommeille en toi ! L’influenceuse Thalia (@polychrom3) personnalise certaines pièces qu’elle n’aime pas pour créer des looks maximalistes très pointus.

Les accessoires tu accumuleras

Une ceinture, c’est pratique, mais plusieurs, c’est iconique. Tu mets une ceinture pour marquer ta taille, une deuxième pour mettre de la fantaisie, puis une troisième parce que pourquoi pas ! Et à cette ceinture, tu ajoutes des bijoux sur les maillons pour la rendre encore plus iconique. Si tu as une tenue noire avec des touches de beige, alors décline le camaïeu en mettant des accessoires crème, sable, taupe, gris aussi, et comme l’harmonie est chaude, tu peux tenter le doré. Bien sûr, rien ne te stoppe donc tu ajoutes des bijoux argentés. Pense à décorer chaque partie de ton look, des lacets aux guêtres si tu en as, sans oublier les jarretelles si tu as envie, les accumulations de bracelets, les mitaines, les bagues, les boucles d’oreilles, les cache-oreilles, les lunettes. En plus de jouer sur l’accumulation, tu peux utiliser la règle précédente et personnaliser ton ou tes accessoires : chaînes, clous, autocollants, masking tape, paillettes, fais-toi plaisir !

Les mix audacieux tu oseras

La pairing legend que tu es ne s’arrête pas aux règles d’associations de couleurs et de prints. If you feel like wearing des pois et des rayures, do it, et si tu rajoutes un manteau léopard par-dessus, tu deviens plus que légendaire. La fashion icon que tu es sait que toutes les couleurs s’associent avec le noir et blanc, les couleurs minimales de base. La règle des trois couleurs ne t’atteint pas, donc tu ajoutes des pop of color où tu veux – tu as un total look beige, pourquoi pas ajouter cette écharpe multicolore qu’on t’a offerte à Noël, qui va très bien avec ton sac vert ? Tu n’hésites pas entre le cuir et la dentelle, les froufrous et les paillettes, les plumes et les clous, donc ton total look monochrome n’est jamais boring. Tu associes ce que tu veux avec ce que tu veux et tu le fais brillamment parce que tu as envie de faire, c’est la maxime des maximalistes !

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