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Fifty shades of feeling blue : hommage à Milan Kundera

Un des plus grands auteurs européens est mort hier. NYLON te propose un dive in dans la vie de cette plume mélancolique et cynique – et adoubée par le rap.

L’auteur tchèque Milan Kundera a disparu le 11 juillet, laissant derrière lui une œuvre hors norme qu’on pourrait résumer à une citation:  “L’humour, c’est la politesse du désespoir.”

C’est l’occasion de te parler d’une plume qui a façonné la littérature européenne tout en refusant les conventions. Sympathisant communiste mais aussi fervent critique du kitsch, auteur des Risibles Amours – cité par Nekfeu – et de L’Insoutenable Légèreté de l’être, qui fit de lui un des écrivains les plus appréciés de son temps. Connu pour son cynisme implacable mais aussi pour livrer des aphorismes tout aussi drôles que tristes, il est une des plumes les plus prolifiques et les plus récompensées de son temps. 

Il disparaît une première fois médiatiquement après des années de vie publique et politique, et refuse toute biographie dans ses livres, souhaitant que son récit s’enveloppe de lui-même. Voici quelques citations et facts sur sa vie, son œuvre, et son point de vue bien tranché sur l’existence. 

  • “Les grands romans sont toujours un peu plus intelligents que leurs auteurs.” (L’Art du roman, 1986)

 

Critique ou pied de nez à un modernisme trop sérieux qu’il dénonce, il veut populariser une autre lecture de Kafka, moins tragique et plus comique, en réponse aux kafkaologues, surnom qu’il donne aux spécialistes français de l’auteur, affirmant qu’ils sont passés à côté du K sans mesurer la dimension humoristique de son œuvre. 

 

  • “Les amours sont comme les empires : que disparaisse l’idée sur laquelle ils sont bâtis, ils périssent avec elle.”

 

Tiré de son roman le plus connu : L’Insoutenable Légèreté de l’être, cité à toutes les occasions lorsqu’il faut briller en société. Kundera est-il le père du genre développement personnel ou la simple victime de son succès ? Une chose est sûre, l’amour est toujours au centre de son écriture.

  • Astrologue et pas très fan de Rennes

Milan Kundera, c’est aussi une vie de rebondissements. Sympathisant communiste à Prague, sa ville natale, il a des rapports compliqués avec le pouvoir soviétique. De 1970 à 1975, jusqu’à sa fuite en France, il vit de petits boulots et il publie même des horoscopes dans des revues pour adolescents sous un nom d’emprunt – comme quoi une des pratiques les plus vieilles du monde est toujours la bonne solution quand on a besoin de sous. Il obtient un permis de séjour et devient enseignant invité à l’université de Rennes puis est nommé à l’EHESS en 1979 et s’installe avec sa femme Vera à Paris. Un soulagement apparemment, comme il l’expliquait dans un entretien à Libération : “Nous sommes arrivés dans la première ville moche du voyage, mais vraiment moche, c’était Rennes.” Dans un de ces romans, il expliquait son aversion pour la ville à cause de l’orientation de sa fenêtre, vers l’est, dans la direction de Prague qu’il avait fuie. 

  • La disparition médiatique

À partir de 1985, il ne fait plus aucune apparition médiatique mais répond aux demandes écrites, tout en veillant à ce qu’on ne lui accorde que deux lignes de biographie dans les éditions françaises de ses livres : “Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975, il s’installe en France.” Et basta.

La journaliste Ariane Chemin, qui a écrit À la recherche de Milan Kundera, dans laquelle elle raconte sa “disparition volontaire”, expliquait dans ActuaLitté qu’elle a consulté des piles énormes de rapports de police sur le couple Kundera, surnommé Elitiste 1 et Elitiste 2.

Voici quelques fun facts et citations sur l’insoutenable qualité de son œuvre, te voilà armé.e pour décrypter une des plumes les plus regrettées d’Europe.

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