Courrèges ou la Gen Z sur le runway
Chez Courrèges, Nicolas Di Felice a démarré son show avec une mannequin qui marchait le nez collé sur son smartphone dans la pénombre, le visage seulement éclairé par son écran, avec un manteau composé de plusieurs ouvertures pour permettre l’utilisation de son smartphone sans les manches. Le designer explique qu’il a voulu introduire des vêtements utilisables pour la Gen Z à travers ce défilé. Un geste qui interroge de manière créative l’omniprésence de la technologie dans notre quotidien. Simple métaphore ou évolution utilitariste dystopique ?
La cloud dress d’Anrealage
Pour son défilé automne-hiver 2023, Kunihiko Morinaga, le directeur artistique de la marque japonaise Anrealage, a présenté des vêtements qui changeaient de couleur. Les mannequins, habillées uniquement de beige, étaient dressées face aux invité.e.s en attendant le passage d’une lampe à rayons UV qui permettait, grâce à la technique de la photochromie, de faire apparaître de nouveaux motifs et couleurs et ainsi transformer les tenues. Avec cette idée, Anrealage creuse le concept d’un vêtement qui changerait suivant les moments de la journée, les besoins ou même les regards. Une sorte de “fashion cloud”, un dressing virtuel qu’on transporterait en permanence et qu’il suffirait de télécharger. C’est peut-être ça, le futur de la mode.
Canin high-tech chez Heliot Emil
Chez Heliot Emil aussi, il y avait des robots, avec un petit chien mécanique téléguidé qui faisait le show avant un défilé aux accents futuristes. La scène m’a rappelé la série Westworld, qui interroge les limites entre les humains et les robots, qui sont traités sans la moindre empathie. Créative, hybride, mais aussi dystopique, la tech, lors de cette Semaine de la mode, n’a pas manqué de remettre à jour les paradoxes, les peurs, mais aussi les possibilités artistiques, qui sont aujourd’hui plus réelles que jamais.