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FASHION EX MACHINA : mode et high-tech, what’s kicking ?

Si tu étais somewhere near Internet, tu n’as pas manqué de noter la présence accrue de la “fashion tech” ou de la “wearable tech” sur les catwalks lors de la dernière Fashion Week. Un phénomène qui questionne la mode autant que la société.

Entre mode et technologie, c’est un dialogue ancien : Alexander McQueen, un des plus grands avant-gardistes de l’époque, y a pensé il y a vingt-cinq ans. Lors du final de son défilé printemps-été 1999, Shalom Harlow apparaissait vêtue d’une robe blanche que deux robots peignaient au spray dans une scénographie devenue historique. Les robots font leur retour en 2017 pour ouvrir le défilé Chanel printemps-été 2017 de Karl Lagerfeld, habillés du tailleur iconique de la maison. Et aujourd’hui, il y a Iris van Herpen, mi-ingénieure mi-designer, qui confectionne des robes qui s’animent façon Cinna dans Hunger Games. A l’ère de ChatGPT, des NFT et du multivers, retour sur les highlights technologiques des Fall-Winter shows 2023.

@coperni Taking you inside the coperni fashion show 💛 #coperni #fashionweek #robots #foryou ♬ original sound – Harry

Les fables de Coperni 

Après avoir fait le buzz la saison dernière avec la robe en spray de Bella Hadid et le Swipe Bag, les Parisian Kings de la Fashion Tech, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, ont décidé cette année de faire un remake de la fable Le Loup et l’agneau de La Fontaine. Les modèles incarnaient le rôle des agneaux pendant que cinq chiens-robots du labo Boston Dynamics jouaient les loups. Une performance parfaitement chorégraphiée comme on l’a vu quand l’un des robots a enlevé la veste de Rianne Van Rompaey. Les deux cerveaux de Coperni, en choisissant une fable dont la morale est “la raison du plus fort est toujours la meilleure”, essaieraient-ils de nous effrayer en nous renvoyant la peur d’être dépassé.e.s par la machine – déshumanisé.e.s par le robot ?

Mugler : Cadwallader t’envoie dans l’espace

Cette saison, Casey Cadwallader, le directeur artistique de Mugler, a créé l’événement avec la vidéo de lancement d’Angel Elixir, la nouvelle fragrance best-seller de la maison. On y voit l’actrice Hunter Schaffer (Jules dans Euphoria), la nouvelle égérie de la marque, apparaître en combinaison Mugler et voler dans le cosmos. Le film, réalisé par le réalisateur Quentin Deronzier, mixe les green screens et les formats 3D et questionne l’idée de dédoublement, de quête ou de perte d’identité à travers cette version androïde d’Hunter Schaffer. Des stars toujours plus virtuelles, voire totalement comme avec le groupe de K-pop MAVE:.

Courrèges ou la Gen Z sur le runway

Chez Courrèges, Nicolas Di Felice a démarré son show avec une mannequin qui marchait le nez collé sur son smartphone dans la pénombre, le visage seulement éclairé par son écran, avec un manteau composé de plusieurs ouvertures pour permettre l’utilisation de son smartphone sans les manches. Le designer explique qu’il a voulu introduire des vêtements utilisables pour la Gen Z à travers ce défilé. Un geste qui interroge de manière créative l’omniprésence de la technologie dans notre quotidien. Simple métaphore ou évolution utilitariste dystopique ? 

La cloud dress d’Anrealage

Pour son défilé automne-hiver 2023, Kunihiko Morinaga, le directeur artistique de la marque japonaise Anrealage, a présenté des vêtements qui changeaient de couleur. Les mannequins, habillées uniquement de beige, étaient dressées face aux invité.e.s en attendant le passage d’une lampe à rayons UV qui permettait, grâce à la technique de la photochromie, de faire apparaître de nouveaux motifs et couleurs et ainsi transformer les tenues. Avec cette idée, Anrealage creuse le concept d’un vêtement qui changerait suivant les moments de la journée, les besoins ou même les regards. Une sorte de “fashion cloud”, un dressing virtuel qu’on transporterait en permanence et qu’il suffirait de télécharger. C’est peut-être ça, le futur de la mode.

Canin high-tech chez Heliot Emil

Chez Heliot Emil aussi, il y avait des robots, avec un petit chien mécanique téléguidé qui faisait le show avant un défilé aux accents futuristes. La scène m’a rappelé la série Westworld, qui interroge les limites entre les humains et les robots, qui sont traités sans la moindre empathie. Créative, hybride, mais aussi dystopique, la tech, lors de cette Semaine de la mode, n’a pas manqué de remettre à jour les paradoxes, les peurs, mais aussi les possibilités artistiques, qui sont aujourd’hui plus réelles que jamais.

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