Justement, pourquoi et comment avez-vous commencé à utiliser Instagram pour mettre en avant vos talents de danseur.se.s et bâtir vos carrières ?
@junior_jmss : De base, je ne voulais pas commencer sur les réseaux. Je ne me suis jamais dit : “Oh, je vais me mettre sur Insta pour vivre de ma passion.“ Ce sont des amis danseurs qui ont commencé à me parler de ça, de “faire des vidéos”. Un jour, j’étais à Châtelet avec un ami à moi, @akamztweenty. Il essayait de faire un pas en mode reverse, que j’ai tout de suite réussi à faire. Du coup, il m’a proposé de faire une vidéo le lendemain au Trocadéro. J’y suis allé et c’est comme ça que j’ai fait ma première vidéo Instagram. Depuis ce jour-là, j’ai enchaîné les vidéos non-stop, tous les jours. Ce n’était pas tant l’idée de faire une vidéo qui me plaisait, mais le fait d’être avec mes potes, de réaliser que j’étais entouré de gens qui avaient la même passion que moi et qui souhaitaient la partager… Je pense que c’est ça qui a plu dans mes vidéos : les gens ont vu que j’étais juste en train de kiffer avec mes potes, et qu’il y avait une vraie good vibe que j’avais envie de leur communiquer.
@mariana_benenge : Moi, j’ai commencé à utiliser Instagram pour son côté mode. Quand j’ai découvert ce réseau social, j’ai trouvé qu’il ressemblait à un vrai magazine de mode, et moi qui adore ça (je suis également designeuse de ma propre marque, Tantine de Paris), ça m’a tout de suite parlé ! Au départ donc, j’y postais principalement mes looks. Et puis quand j’ai commencé à faire des compétitions de danse, à me mettre en lumière sur la scène de la danse, j’ai compris qu’Instagram pouvait également être un CV. Je me suis mise à poster des vidéos de danse (sans jamais me forcer cependant, ça restait du kif !) et très rapidement, j’ai vu que ça pouvait me ramener du travail en tant qu’artiste. Depuis ce jour, je poste régulièrement sur mon feed pour mettre en avant mon travail, tout en utilisant en parallèle les stories pour aborder des sujets qui me touchent et que je trouve importants : des sujets liés aux femmes, aux femmes noires surtout, et à la communauté LGBTQI+.
@iamsnakeninja : C’est un peu pareil pour moi. Au début, Instagram était une application comme les autres. Et puis un jour, je me suis rendu compte que si je voulais développer mon art, il fallait que je commence par être visible, qu’on sache que j’existe. C’est comme ça qu’Instagram est devenu mon CV. Aujourd’hui, j’y poste tout ce que je fais, j’y expose tous mes talents. La vidéo qui m’a fait “décoller”, par exemple, montre une chorégraphie de voguing que j’ai faite sur du baroque. C’est donc une vidéo qui montre que j’ai des capacités de chorégraphe, que j’ai une oreille, que je peux être adaptable sur tout type de musique, et que je peux gérer un groupe. Mais j’y poste également des photos de mes looks, car en arrivant à Paris, j’ai découvert sur Instagram des gens qui s’assumaient pleinement, avec des looks incroyables, ce qui m’a beaucoup inspiré. Tout ça, le côté danse, voguing, mode et amour de soi, je le mets en valeur via des posts photos et des Reels. Et en parallèle de ça, comme Mariana, j’utilise les stories pour aborder des sujets qui me tiennent à cœur (comme la sensualité chez l’homme par exemple) dans le but d’informer et d’éduquer.
@lalyahaicha_twinsies (Aïcha) : Alors nous, il faut savoir que notre mère ne voulait pas du tout qu’on ait Instagram au départ. (Rire.) On était encore au collège, elle avait peur du harcèlement en ligne… Ce qu’on comprenait bien sûr. Et puis un jour, on a supplié un peu plus fort, et ça a marché ! (Rire.)
@lalyahaicha_twinsies (Lalyah) : On a vraiment commencé à poster nos vidéos de danse en 2019, et depuis, les choses ont pris naturellement. Ceci dit, notre mère continue à garder un œil sur nos contenus puisque c’est notre manageuse ! On est toutes les trois sur le compte, on gère tout avec elle.