Chaque année, le lendemain d’Halloween, tel un phénix, Mariah Carey ressuscite dans sa phase de Noël, religieusement, tel un véritable conte de fées… Et ça m’a sauvé la vie ! Je rigole, ce n’est vraiment pas aussi deep, mais la résurgence de Mariah comme reine de Noël – et pour moi, de toutes les autres fêtes de fin d’année – m’a donné une nouvelle perspective dans cette période qui n’a pas toujours été facile pour moi et qui ne l’est toujours pas pour beaucoup de gens.
Les vacances de fin d’année sont censées être sources d’excitation et de joie infinie. Tu vois toute ta famille, tu fraternises avec les personnes qui t’aiment le plus et, bien sûr, il y a des cadeaux. Enfant, je trouvais ce concept génial. Mais en grandissant, surtout en tant qu’adulte vivant sur un autre continent, les fêtes n’étaient plus aussi joyeuses pour moi qu’avant. Derrière toute cette joie et cette convivialité, les vacances s’accompagnent d’une forte pression. Il y a cette infinité de questions sur ta vie personnelle que tu – surtout si t’es queer – n’as pas toujours envie de partager avec toute ta famille. Il est difficile de répondre aux questions sur sa vie amoureuse, son corps, ses études, son travail ou ses finances quand tu as l’impression d’être jugé.e ou, pire encore, d’être comparé.e à ce.tte cousin.e, ce frère, cette sœur ou ce membre de la famille qui, aux yeux des adultes, a plus de succès ou est plus heureux.se que toi. Alors qu’on sait très bien que ce n’est pas vrai et que ce.tte cousin.e, cette sœur ou ce frère n’a souvent pas l’impression de réussir ou d’être heureux.se non plus.
Toute cette pression a fait que les fêtes de fin d’année sont devenues pour moi un moment d’angoisse plus qu’autre chose depuis la fin de mon adolescence, lorsque la vie est devenue “réelle” et que l’on a soudainement dû présenter un plan complet de ce que l’on allait faire du reste de sa vie. Ajoute à cela le fait que, depuis le début de ma vie d’adulte, je n’ai pas pu être physiquement là, que j’ai dû répondre à toutes ces questions par appels vidéo, et Noël devient un véritable entretien d’embauche, mais sans job ni récompense à la fin. C’est pourquoi Mariah, une reine plus grande que le Père Noël lui-même, a ramené sur mon visage ce sourire qui avait disparu depuis mes plus jeunes et plus innocentes années.