“On entend de plus en plus parler de validisme”
Avocate de profession, elle a publié en novembre 2020 Mister T et moi(Editions Marabout), roman d’amour avec le validisme en toile de fond. Quelques mois auparavant, c’est Marina Carlos qui sortait un essai illustré Je vais m’arranger, particulièrement accessible et pédagogique, sur cette oppression à la fois omniprésente et invisible. Deux ouvrages essentiels, écrits par des personnes concernées, au milieu des rares représentations, souvent soit misérabilistes lors du Téléthon, soit héroïsées aux Jeux paralympiques, comme le décrypte parfaitement Marina Carlos dans son livre.
“Sans forcément comprendre tout ce que cela recouvre, je pense que de plus en plus de gens ont entendu parler du validisme ces dernières années via le travail des militant.e.s sur les réseaux sociaux, et c’est tant mieux”, se réjouit Elisa Rojas. Avant de nuancer : “Mais cela reste un impensé car la France n’a pas la même histoire militante que d’autres pays, ni de champ académique équivalent aux disability studies, qui ont fait émerger cette notion dans les pays anglo-saxons.”
Si cette violence structurelle est de plus en plus dénoncée, même le Covid n’a pas permis de prise de conscience collective suffisante, poursuit l’autrice et avocate : “Au contraire, il n’a fait que rendre encore plus évident l’individualisme et l’hypocrisie de notre société qui, en réalité, ne se contente pas d’ignorer les personnes qu’elle qualifie de ‘vulnérables’, mais se montre prête à les sacrifier à la première occasion.”