Selon toi, quel est l’aspect le plus difficile dans le fait d’entreprendre en France ? Quelles difficultés as-tu rencontrées à tes débuts ?
Le plus difficile, c’est d’être une femme, on va dire. De devoir parler plus fort, plus longtemps pour qu’on t’écoute à la même hauteur qu’un homme qui est au fond de la salle et qui dit : “Ouais d’ailleurs, c’est sympa, ça.” Tu mets du temps à t’en apercevoir. Tu te dis : c’est bizarre parce que je viens de dire la même chose, mais moi, on ne m’a pas prise en compte. Et puis être entrepreneur.se, c’est compliqué parce que c’est quelque chose d’assez incertain. Tu dois gérer ce que toute une entreprise remplie d’employé.e.s gère, mais à toi toute seule. Après, en France particulièrement, je pense qu’on a un certain tabou sur le fait d’assumer de vouloir travailler, d’avoir de l’ambition… Tout ça est assez particulier, mais j’ai l’impression que ça se démocratise de plus en plus.
Avant de devenir “Léna Situations”, quel petit boulot t’a le plus formée ?
Le baby-sitting ! C’était le moins gratifiant en termes de temps et d’investissement puisque c’était chiant, en fait. J’étais moi-même un enfant en train de garder des enfants. Mais au final, j’ai développé une patience énorme. Quand tu es avec des enfants toute la journée, tu leur expliques comment ça fonctionne, plusieurs fois d’affilée. Avec des enfants qui ne sont pas les tiens, il n’y a pas le même affect. Grâce à ça, tu développes une patience sociale avec les humains en général, avec des adultes qui vont se comporter comme des enfants, ou pas… Maintenant, je peux gérer ça.
Tu as décrit YouTube comme une échappatoire. Est-ce que c’est toujours le cas ?
J’ai YouTube allumé toute la journée, tout le temps. C’est ma TV, vraiment. C’est un fond sonore. La plateforme est en elle-même quelque chose d’assez incroyable puisque le contenu est libre et que tu peux y voir de tout. Je suis très basée dans ce que l’on appelle le “lifestyle”, s’il fallait choisir une catégorie. Mais si, un jour, j’ai envie de me convertir et de faire des vidéos sur comment construire un canapé, je trouverais une petite team de gens qui ne font que des canapés sur YouTube. Je trouve magique de pouvoir trouver tout et n’importe quoi sur YouTube, et même y apprendre des choses. YouTube, c’est comme un groupe de potes avec plein de centres d’intérêt différents, et où l’on peut échanger avec plein de gens. Je trouve ça génial. Aujourd’hui, c’est devenu mon métier. Certes, je vais regarder la partie “lifestyle” d’un autre point de vue, mais tout ce qui se passe à côté reste l’échappatoire de ouf.