Bienvenue chez Just Riadh
Just Riadh, golden-boy des réseaux sociaux nous livre les clés de son succès.
Styliste : Tiphaine Menon
Just Riadh, golden-boy des réseaux sociaux nous livre les clés de son succès.
Polo VIKTOR & ROLF sur ZALANDO.FR
Pantalon DRIES VAN NOTEN
Cumulant presque 10 millions de followers sur l’ensemble de ses réseaux sociaux, Just Riadh est à la tête d’une nouvelle génération d’influenceurs décomplexés et authentiques. Sa particularité ? Savoir créer de la proximité avec ses followers grâce à un franc-parler tout aussi brut que généreux, qui polarise et lui a valu la foudre de ses détracteurs comme la loyauté grandissante de sa communauté. Une loyauté qui perdure au-delà des réseaux, car Riadh, avec qui beaucoup de ses followers ont grandi, est le symbole du succès de la diaspora new gen : celui d’un jeune homme qui reste fidèle à ses origines algériennes et humble face à son succès fulgurant en France ; celui d’un garçon poli, le gendre parfait, farceur mais family-oriented, qui explore toutes les facettes de son identité et de sa masculinité – et qui n’a pas peur de dévoiler sa vulnérabilité.
Ce qu’on retient de Riadh, au-delà de sa générosité, c’est qu’il ne se prend jamais au sérieux : sa nonchalance a pour but de s’affranchir des clichés attribués à l’influence afin de la déconstruire et de proposer un contenu honnête et incarné à sa communauté. Entre ses performances de lip-syncing sur des chansons de K-pop, ses sketchs sur la Croisette au Festival de Cannes, sa convocation à l’Elysée pour sensibiliser les jeunes à la recrudescence du Covid-19, son caméo dans le clip “Coco“ de Wejdene, ou encore son engagement dans l’action Mobilisation Grand Froid pour venir en aide aux sans-abri, l’univers de Riadh est riche, différent, surprenant pour certains, mais aussi très familier car il raconte une des nombreuses facettes des identités arabes, à mi-chemin entre l’Algérie et la France.
Des identités qui me passionnent et que je questionne depuis quelques années a travers la plateforme The Confused Arab (“l’Arabe confus, @TheConfusedArab sur Instagram, ndlr) qui interroge ce que cela signifie d’être arabe aujourd’hui. Des sujets autour de la nostalgie, la masculinité, ou la découverte de nouveaux designers et artistes y sont présentés. Installé a Dubaï depuis quatorze ans, j’ai observé que cette curiosité intellectuelle autour des identités du Maghreb et du Moyen-Orient et de leur diaspora me ramenait fréquemment à la société française, à son actualité parfois dure et à sa créativité inspirante. Malgré nos parcours différents, l’algorithme Instagram nous a rapprochés, Riadh et moi (enfin surtout moi de lui), avant notre rencontre le printemps dernier à Dubaï. La conversation croisée s’est vite imposée, entre Paris et Dubaï, entre deux générations, pour comprendre qui est Riadh aujourd’hui et le secret de son succès.
Veste, pantalon et top à col roulé DIOR HOMME
Chemise KOCHÉ
Souliers MAISON MARGIELA
Influenceur, est-ce un métier comme les autres ? Comment as-tu commencé ?
J’ai commencé fin 2017, un peu par hasard. Initialement, je voulais être avocat mais, un peu mal orienté, je me suis retrouvé en BTS commerce. Ma première journée de stage de vendeur d’alarmes m’a convaincu que je devais trouver une autre voie. Ce n’était pas pour moi ! Je me suis posé dans le salon avec mes parents en décidant de prendre une année sabbatique. Je faisais des vidéos avec des potes, vraiment entre nous pour rigoler. L’un d’eux a posté une vidéo sur Facebook et bam, elle a un fait un million de vues. Au fur et à mesure, j’ai créé plus de vidéos en y mettant plus de temps et d’énergie, et avec la passion, ça a payé. Aujourd’hui, créateur de contenu, c’est mon métier. Le plus beau, c’est que ce sont vraiment les gens qui décident. S’ils aiment ce que tu fais, en persistant, ça marchera.
Quel est ton rapport à la célébrité ?
C’est cool de rencontrer des gens qui aiment ce qu’on fait. Le plus important est de garder les pieds sur terre. La chance que j’ai, c’est d’avoir le même entourage depuis le collège et surtout une famille, des parents qui m’aiment et me soutiennent. On est parfois confronté à des choses assez dingues. Une fois à Marseille, lors de l’ouverture d’un restaurant où il y avait 2 000 personnes, une fille s’est approchée et s’est évanouie en arrivant devant moi. Ça m’a marqué et je répète toujours que les gens célèbres sont des gens “normaux”. J’essaie de garder un mode de vie normal, en prenant les transports en commun par exemple.
Le plus beau, c’est que ce sont vraiment les gens qui décident. S’ils aiment ce que tu fais, en persistant, ça marchera.
Veste et chemise PRADA
Tu as participé à un courageux face-à-face avec tes haters lors d’un documentaire tourné pour Brut. Comment arrives-tu à dépasser ce genre de rapport conflictuel, à vivre avec les critiques ? Publiquement, mais surtout en termes de santé mentale ?
Depuis longtemps déjà, sur Instagram, je recevais des critiques et des insultes ; à chaque fois, je cherchais à comprendre pourquoi. En général, dès que je répondais, ils étaient surpris et me disaient “Ah incroyable, tu as répondu !”, et me demandaient même des dédicaces. C’était important pour moi de rencontrer ces gens face à face. Les réseaux sociaux ont créé une impression d’impunité avec un phénomène de cyberharcèlement qu’il faut condamner et arrêter. Je reçois généralement plein de messages positifs et je n’ai aucun problème avec la critique mais lorsque je me fais insulter ou lorsqu’on s’en prend à ma famille, il faut montrer qu’aujourd’hui, personne n’est intouchable. On peut retrouver tout le monde et porter plainte. Internet, c’est dur, mais lorsque l’on confronte les gens à leurs tweets ou leurs messages, ils sont souvent gênés.
Tu as récemment pris un tournant plus mode à travers des partenariats avec des marques de luxe, que tu dévoiles dans tes posts sur Instagram. La mode, ça représente quoi pour toi ?
J’ai toujours voulu bien m’habiller, ça a toujours été important pour moi, et en même temps, le style permet à chacun d’exprimer qui il est. La mode, c’est un monde que j’ai toujours regardé avec des yeux pleins d’envie, c’est un mode de vie et des noms mythiques. Franchement, jusqu’à l’année dernière, je n’aurais jamais pensé collaborer avec des marques de mode, c’est incroyable. Aujourd’hui, les choses ont un peu changé, et avec le succès de la musique urbaine et son influence sur le monde de la mode, je sens que la mode est plus proche des gens.
Veste, lunettes et collier JACQUEMUS
Top en résille AMI
Tu aimes la K-pop, tu arbores des coupes de cheveux alternatives, tu mets des kamis à la maison et tu pleures. Pour moi, tu es un “confused Arab” mais pour certains, plutôt un rebeu fragile. On t’a beaucoup critiqué pour ton panache et ta différence. Comment l’as-tu vécu ?
J’entends souvent “Toi, t’es pas un rebeu comme les autres !” Je sais que je fais souvent le grand écart entre des univers très différents. Tout le monde a sa propre identité, mais c’est vrai que quand t’es plus jeune, au collège, tu veux appartenir à un groupe, t’habiller comme eux, parler comme eux pour vraiment faire bloc. Après, j’ai appris qu’être différent est une force, et ça me permet de parler à tout le monde et d’être à l’aise dans des univers très éclectiques, entre les maisons de luxe et la banlieue, tout en restant sincère et authentique. C’est très important qu’il y ait ce genre de passerelles.
Nous partageons des origines algériennes mais nous ne sommes pas de la même génération et donc nous n’avons pas forcément le même rapport à ces origines. Ça veut dire quoi pour toi d’être un jeune Maghrébin en France aujourd’hui ?
J’aime bien avoir une vision positive de nos origines. L’Algérie, c’est l’Algérie, tu l’as en toi. Être rebeu, c’est avoir une culture et des traditions riches, un héritage fort et aussi participer vraiment à la culture française : dans la langue de tous les jours mais aussi le sport, le cinéma et la musique. Je pense qu’aujourd’hui, par rapport à il y a quelques années, on a de la chance d’avoir des pionniers qui ont ouvert des portes notamment dans l’entertainment. Je pense à Zidane, Leïla Bekhti, Tahar Rahim, DJ Snake ou Younes Bendjima.
Veste, pantalon et top à col roulé DIOR HOMME
Chemise KOCHÉ
Appareil photo “Polaroid Go“ de POLAROID
On t’a récemment vu aborder des thèmes comme le racisme, l’islamophobie ou la lutte anti-harcèlement. Penses-tu que ta génération doit s’engager davantage ?
Je pense que c’est notre devoir. Il faut pouvoir utiliser Internet et les réseaux sociaux pour faire changer les choses. Je suis célèbre et j’ai un rôle, une responsabilité pour dénoncer des atrocités dans le monde, mais aussi dans notre pays, en France. Internet peut aider les gens à se sentir compris, à former une communauté, à mettre la lumière sur leurs enjeux et à s’en sortir.
Tu restes très privé sur ta vie sentimentale… Est-ce volontaire, ou il n’y a rien à dire ?
(Rire.) En vrai, j’aimerais bien qu’il y ait des choses à dire mais il n’y a rien pour l’instant… Ahaha ! Je suis assez focus sur le job en ce moment. Je cherche la femme de ma vie !
Polo “Heavy Rugger” GANT
Pantalon GARMENT PROJECT et lunettes de soleil RAY-BAN sur ZALANDO.FR
Lunettes de soleil RAY-BAN sur ZALANDO.FR
Mocassins et chaussettes SEBAGO
Montre CHOPARD
Tu as progressivement intégré ton frère et tes parents dans tes vidéos. La famille, ça représente quoi pour toi ?
Ma famille, c’est ma première source d’inspiration. J’ai de la chance d’avoir une famille très unie. Les seules embrouilles que j’ai parfois, c’est avec ma sœur, car elle ne veut pas être dans mes vidéos (rire), mais on s’aime. Plusieurs de mes amis me disent que j’ai de la chance d’avoir des parents ouverts et compréhensifs avec qui je peux parler de sujets divers et variés. Nous sommes vraiment complices et j’aime partager dans mes vidéos des moments de vie avec ma famille.
“C’est pas le quartier qui me quitte, c’est moi qui quitte le quartier ”… Tu te vois où dans dix ans ?
C’est assez difficile de me projeter avec tout ce qui se passe en ce moment ! Je veux rester dans l’entertainment. J’aimerais jouer en tant qu’acteur dans des séries. J’ai envie de faire plein de trucs sans me mettre la pression de rentrer dans une case particulière. Je grandis et je veux continuer à faire ce que j’aime. Je ne sais pas encore quelles seront les plateformes du futur, mais je veux y contribuer.
Chemise cravate et pantalon VALENTINO
Souliers MAISON MARGIELA
Les questions de fan de @TheConfusedArab à l’iconique Riadh.
Tu pars où cet été ?
Je ne sais pas encore, je ne peux pas partir trop longtemps avec les projets que j’ai en ce moment, mais j’aimerais bien aller en Grèce ou en Italie.
Tu as déjà mis un speedo à la plage ?
Non jamais (rire) ! En fait si, quand j’étais petit… On a tous porté le slip de bain à la piscine ! Le pire, c’est que même maintenant, je ne sais pas nager !
Quelle sera ta prochaine coiffure ?
Je pensais tout raser, mais dès que je pense à la phase de repousse, ça me donne des sueurs froides. Je me dis que je vais peut-être les laisser très longs.
Quelle est ta grande inspiration mode du moment ?
Comme toujours les BTS. Tu ne peux pas reproduire exactement leur style mais ils sont super inspirants. Sinon, le oversize, les coupes droites, c’est toujours stylé.
Chemise DRIES VAN NOTEN
Pull sans manches AMI
Chemise DRIES VAN NOTEN
Pull sans manches et short AMI
Chaussettes SEBAGO
Sneakers VALENTINO
Tu peux emmener une personne à Séoul, tu choisis qui ?
Une seule personne ? Hum… Ma mère, parce qu’elle est toujours positive !
Kimchi ou harissa ? Atay ou bubble tea ?
Je n’aime pas la cuisine pimentée, donc ni l’un ni l’autre. Plus atay (le thé à la menthe, ndlr) que bubble tea. Je sais que les gens trouvent que c’est une dinguerie mais les mélanges sont parfois chelous. Atay sans sucre pour moi.
Si tu pouvais partager l’affiche d’un film avec une actrice ou un acteur, aux côtés de qui aimerais-tu jouer ?
Sans hésiter Leonardo DiCaprio. Le mec est une légende ! Il sait tout faire. On ressent vraiment l’ampleur de son talent et son jeu dans chaque film. Il m’a traumatisé ! Il est trop fort !
Ton mot arabe préféré ?
Il y en a deux : zarma (genre, ndlr) et ouldi (mon fils, ndlr). J’aime bien quand ma mère m’appelle comme ça.
Le son qui te fait automatiquement danser ?
“Dynamite“ des BTS, c’est un son que je peux écouter toute ma vie. Ça me motive direct dès le petit matin et ça me met bien ! Il y a aussi “Finesse”, un featuring entre Bruno Mars et Cardi B. Dès que je l’entends, je suis obligé de bouger sur ce son-là.