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Musique

Rimon, l’enfant rebelle de la nuit

À 27 ans, Rimon, chanteuse érythréo-néerlandaise, dévoile Children of the Night, un album magnétique et incandescent qui célèbre les esprits libres et les noctambules. Un voyage entre insomnie créative, mélancolie et rébellion.

Photos : @lecamromain

Dans les rues d’Amsterdam, quand le soleil se couche, une autre ville s’éveille. C’est là, dans cette parenthèse nocturne, que Rimon a forgé son identité artistique. Dans un univers saturé de standards, la chanteuse s’impose comme une voix singulière qui mêle néo-soul et R&B, offrant une musique à la fois intime et universelle. Avec son nouvel album, elle livre une ode vibrante à ces heures où tout devient possible, où les règles s’effacent et où les cœurs s’embrasent. Rimon célèbre la nuit sous toutes ses facettes : ses aventures électriques, ses silences parfois lourds de vérité mais d’abord- et surtout – son pouvoir libérateur. « La nuit est là où je me sens libre, où je crée, où je pleure aussi. Elle reflète mes contrastes intérieurs.« . L’artiste transforme ses nuits blanches en hymne solaire. Rencontre avec une enfant de la nuit, qui n’a qu’un seul mode d’emploi : le sien.

Combinaison à manches longues ACNE STUDIOS @acnestudios
Cape noire XXXY @xx_xy_paris
Cuissardes AMINA MUADDI @aminamuaddiofficial
Boucles d’oreilles JUSTINE CLENQUET @justineclenquet

Children of the Night est une ode aux âmes insoumises, à ceux qui vivent selon leur propre rythme. C’est un appel à la liberté, comme ces enfants qui refusent d’aller se coucher malgré l’heure tardive.

Hello Rimon, tu sors un nouvel album, Children Of The Night, au titre évocateur. Peux-tu nous en décrire l’ADN ? 

Cet album est un voyage à travers la nuit, un moment où je me reconnecte à ma boussole intérieure. Il explore des émotions souvent refoulées, qu’il faut pourtant apprendre à accepter. Children of the Night est une ode aux âmes insoumises, à ceux qui vivent selon leur propre rythme. C’est un appel à la liberté, comme ces enfants qui refusent d’aller se coucher malgré l’heure tardive.

La nuit semble avoir une place centrale dans ton univers. Pourquoi cet attrait ?

Tout l’album tourne autour de la nuit. J’adore la nuit. C’est là que j’ai écrit la plupart de mes chansons, rencontré les gars que j’ai fréquentés, et créé mes souvenirs les plus intenses. Elle me rappelle mes années d’adolescence insouciantes, pleines d’aventures et de liberté. Mais, à l’opposé, c’est aussi un moment où je pleure, où la solitude me rattrape, où les ombres et les douleurs m’habitent. Ce contraste puissant façonne l’album, et il était évident que la nuit occuperait une place centrale.

L’album est marqué par une certaine transgression. Comment définirais-tu l’idée de “jouer avec le feu” ? 

Le feu symbolise la passion. Cet album en déborde : de l’envie de brûler une ville par trahison, à l’électricité d’une rencontre en club, en passant par des déclarations intenses. Je mets mon cœur à nu. 

Tu parles souvent de rébellion. Comment cultives-tu cet esprit dans ta vie ?

C’est essentiel. J’ai toujours eu du mal avec l’autorité et j’ai toujours fait ce que je voulais, surtout quand on me disait de ne pas le faire. Cette rébellion m’a menée là où je suis aujourd’hui. La vie devient ennuyeuse si tout est trop linéaire. Suivre son instinct, aller à contre-courant, c’est essentiel. Les marginaux et les rebelles sont indispensables. Je cultive cet esprit en lui faisant confiance …

Ensemble en fausse fourrure DIESEL @diesel
Cuissardes en vinyl AMINA MUADDI @aminamuaddiofficial
Boucles d’oreilles MARA PARIS @mara.paris
Bagues URZULA VOL @urzulavol et MARA PARIS @mara.paris

Le feu symbolise la passion. Cet album en déborde : de l’envie de brûler une ville par trahison, à l’électricité d’une rencontre en club, en passant par des déclarations intenses. Je mets mon cœur à nu.

En tant que femme, il est parfois difficile de s’affranchir des pressions sociales. As-tu des conseils ?

Il y a tellement de constructions sociales qui dictent comment se comporter, s’habiller, parler, surtout pour nous, les femmes. Suivre ses propres règles, c’est ignorer tout ça et faire les choses à sa façon. Trouver la confiance en soi et l’exprimer librement. J’ai longtemps lutté avec ça : j’étais une énorme “people pleaser”, toujours à nier mes envies pour rentrer dans le moule. Ça m’a littéralement étouffée. Après beaucoup de réflexion, j’ai fait un virage à 180 degrés et pris la direction opposée. Depuis, je me sens beaucoup plus légère et libre.

C’est très inspirant ! Rien d’étonnant à ce que l’on t’ai surnommée “le nouveau visage de la néo-soul et du R&B du 21e siècle”. Quel compliment incroyable. Comment le prends-tu ? Cela te met-il de la pression ?

C’est évidemment un honneur, mais je ne laisse pas ce genre de choses m’impacter. Ce n’est qu’une opinion, que j’apprécie, mais ça n’a pas une grande valeur à mes yeux. Ce qui compte vraiment, c’est les gens, ton public, et la manière dont tu le fais grandir en temps réel. C’est ça qui détermine vraiment qui tu es. 

Tu as eu un parcours de vie unique. Tu as quitté l’Érythrée enfant avec ta mère pour demander le statut de réfugiée aux Pays-Bas. Comment cette expérience a-t-elle façonné la femme et l’artiste que tu es ?

Cela m’a profondément marquée, en bien et en mal. L’instabilité constante a laissé des traces sur moi : je suis toujours en quête d’un « chez-moi ». Je suis impulsive, et j’ai tendance à régler mes problèmes en bougeant ou en changeant de pays, espérant toujours que ce sera mieux ailleurs. Mais cela m’a aussi rendue incroyablement reconnaissante. Quand nous sommes arrivées ici, nous n’avions rien. Chaque étape de mon parcours est une victoire, et je suis déterminée à ne jamais repasser par ses conditions. 

Cela ne t’a pourtant pas empêché de prendre de gros risques. À 17 ans, tu as tout quitté pour te lancer dans la musique. Comment passer le cap et se dire “j’abandonne les études et travail pour vivre de ma passion” ?

J’étais malheureuse à l’école. J’étais intelligente, mais zéro motivation. Mon côté rebelle, encore une fois : je séchais tout le temps les cours. À cet âge, j’ai lu L’Alchimiste de Paulo Coelho, et ce livre a littéralement changé ma vie. Il introduit le concept de la “loi d’attraction” : tu peux attirer tout ce que tu désires si tu y crois et que tu te consacres à tes rêves. Ça m’a poussée à faire le grand saut !

Ensemble ALEJANDRE STUDIO @alejandre_studio
Mules marron LARUICCI @laruicci
Boucles d’oreilles PANCONESI @panconesi
Bagues URZULA VOL @urzulavol et MARA PARIS @mara.paris

La nuit, c’est là où je pleure, où j’aime, où je vis

Comme quoi, le pouvoir des livres ! Sans transition, ton premier EP, BBYGIRL FOCU$, t’a propulsée sur la scène internationale. Comment passe-t-on de Amsterdam en mode underground à une carrière mondiale ?

Un vrai voyage ! Certaines réussites peuvent-être fulgurantes, mais de mon côté, c’est pierre par pierre, step by step. Et je n’y suis pas encore complètement. J’apprends beaucoup sur cette industrie, qui est en perpétuelle évolution. La clé ? La constance, s’entourer d’une bonne équipe et avancer. Un jour, ton moment viendra.

Tes morceaux portent souvent des titres forts et percutants comme Make Money, City’s Burning ou Out of my Way. Pour toi, la musique a-t-elle un rôle social, voire militant ?

Je ne dirais pas que c’est de l’activisme, je me place plutôt dans un rôle d’observatrice. Je partage simplement ma perspective, que ce soit sur les relations humaines ou sur l’impact des réseaux sociaux, comme dans mon EP Digital Tears.

Tu décris ta propre vision sans émettre de jugement et cela peut permettre de réelles prises de conscience. D’ailleurs, tu nous as parlé de ton amour pour la nuit, de l’esprit de rébellion qui brûle en toi, je me suis demandée à quoi ressemble une tournée avec toi ?
Ça dépend du moment (rires). Parfois, je suis “l’âme de la fête”, super extravertie et excitée. Mais je peux aussi être très introvertie et avoir besoin de me recentrer pour digérer. Quoi qu’il en soit, c’est toujours une expérience.

Il y a tellement de constructions sociales qui dictent comment se comporter, s’habiller, parler, surtout pour nous, les femmes. Suivre ses propres règles, c’est ignorer tout ça et faire les choses à sa façon.Trouver la confiance en soi et l’exprimer librement.

Ensemble JENNY HYTÖNEN @jenny_hytonen
Culotte SKIMS @skims
Mules AMINA MUADDI @aminamuaddiofficial
Boucles d’oreilles JUSTINE CLENQUET @justineclenquet
Bagues URZULA VOL @urzulavol

Tu as enregistré chez Colors ton morceau Dust. Ce média est connu pour révéler des artistes comme l’artiste français Yamé et son incontournable Bécane qui a fait le tour du monde. Une anecdote sur ce tournage ?

Pour être honnête, quand j’ai enregistré Dust, je me sentais super nerveuse. C’était la première fois, j’étais jeune et débutante. Mais les retours ont été incroyables et ça m’a donné beaucoup plus de confiance en moi ! Comme quoi …

Et des centaines de milliers de vues … J’ai pu lire que durant ton enfance, tu as été bercée par des voix de la scène soul et R&B des années 90 et 2000, comme Lauryn Hill, Beyoncé, mais aussi plus tard, The Weeknd. Quel serait ton featuring rêvé ?
Kendrick Lamar et The Weeknd. Ces deux artistes ont eu un énorme impact sur moi en grandissant. Ce serait un rêve d’ado qui devient réalité.

Tu attaches une grande importance aux visuels et à tes clips. As-tu des réalisateurs ou des films cultes qui t’inspirent ?
J’adore Alejandro Jodorowsky. Beaucoup de ses plans ressemblent à des photographies : des décors fous, des compositions incroyables. Son travail est une grande source d’inspiration. 

Ton mantra dans la vie ?
“Soyez des enfants de la nuit.”

Combinaison à manches longues ACNE STUDIOS @acnestudios
Cape noire XXXY @xx_xy_paris
Cuissardes AMINA MUADDI @aminamuaddiofficial
Boucles d’oreilles JUSTINE CLENQUET @justineclenquet

“Last but not least Questions” 

Si tu devais te décrire avec trois emojis ?
🤯 : pour le chaos constant dans ma tête.
🏄🏾‍♀️ : parce que je surfe à travers la vie.
🍜 : je suis une vraie foodie.

Un super pouvoir ?
Être invisible.

Une chanson pour chaque moment clé de la journée :

  • Au réveil : Umi Says de Mos Def.
  • Quand tu es triste : Mashita de Mansur Brown.
  • Avant de monter sur scène : TGIF de Glorilla.

À quelle heure t’endors-tu en général ?
Dernièrement, très tard, vers 4 ou 5 heures du matin.

Ton plaisir coupable ?
L’eau pétillante… mais seulement celles qui brûlent la gorge !

 

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Photographe : Romain Lecam @lecamromain
Directrice Artistique : Moon kyu LEE @mooncube
Styliste : Kate HOUSH @katehoush
Maquillage : Alexia AMZALLAG @alexiamzallag
Cheveux : Theana HOULMIERE

Assistant Photographe : Pablo CALDERON-SANTIAGO @papiafuego
Assistant.es Styliste : Nyah Ixchel Gomez-Ward @nyahixchel
Carlotta SAVIOLI @carlottasavioli
Emily JACQUES @emily.jacques
Willemie QUAEYHAEGENS @willemie_quaeyhaegens
Ramzi SAKSOUK DIT SASSO @ripramzi
Selene LOAIZA @selene.lz

Booking talents : Florent FARINELLI @florentfarinelli
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