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SOUNDCHECK : Anaïs MVA, de TikTok à la scène

Aujourd’hui sort le nouvel EP Remède d’Anaïs MVA, l’occasion de découvrir les multiples facettes de cette étoile montante de la pop française !

© Anaïs MVA

Jeune artiste née sous le signe du Scorpion, Anaïs MVA se passionne pour la musique depuis son enfance. Violoniste pendant dix ans au conservatoire, elle apprend également la guitare, le piano et le chant de manière autodidacte. En 2021, depuis sa chambre étudiante à Bruxelles, elle commence à composer et partager ses chansons sur TikTok. Rapidement, ses morceaux « Jalouse » et « Cruel » rencontrent un succès fulgurant ! En 2022, Louane lui propose de faire sa première partie au Festi’Veyle, marquant ses débuts sur scène. Anaïs rejoint ensuite les labels A+LSO et Sony, et sort en janvier 2023 son premier EP Métastases. Elle se produit alors à la Maroquinerie de Paris et au Botanique à Bruxelles, tout en cultivant une approche sincère et réfléchie de sa carrière musicale. Ses récents singles abordent des sujets profonds : « XS » traite de l’anorexie, « 8h sonne » de la quête de sens des jeunes adultes, et « J’aimerais danser avec toi » de la fin d’une relation. Anaïs dévoile aujourd’hui son nouvel opus Remède promettant des thèmes toujours aussi intimes et sincères. Cet album, à la fois introspectif et puissant, résonne comme un écho des expériences et des émotions qui l’ont façonnée. En alliant des mélodies captivantes à des textes sincères, elle continue de toucher et d’inspirer un public toujours plus large. Alors qu’elle s’apprête à entamer une nouvelle tournée, Anaïs s’impose définitivement comme une voix incontournable de la scène musicale actuelle. Rencontre. 

 

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Depuis tes débuts au conservatoire jusqu’à tes compositions virales sur TikTok, comment dirais-tu que tes influences musicales ont évolué au fil du temps ?

Anaïs MVA : Au conservatoire, je faisais beaucoup de baroque et de classique alors même si ce n’est pas ce que j’écoutais avec mes potes, ça reste des genres musicaux qui font partis de mes influences. J’ai eu beaucoup de périodes différentes comme une période rock au collège (Kiss, Aerosmith, Guns n Roses), puis r’n’b fin collège qui m’a beaucoup appris. Et j’ai fini par écouter beaucoup de pop, de l’indie, puis j’ai aussi écouté du rap pour, enfin, faire un gros mélange de tout ça. Pour finalement arrêter d’écouter de la musique en fin de lycée parce qu’elle me rendait trop triste. Je pleurais trop facilement à chaque fois que j’en écoutais, alors j’ai commencé à en faire pour remplacer ce mood. Aujourd’hui, je recommence à en écouter, je crois que de produire mes chansons m’a un peu réconciliée avec la place d’auditrice passive que j’étais je réécoute beaucoup Lorde, Frank Ocean et Bon Iver en ce moment.

Tu as commencé par étudier la médecine avant de te tourner vers la musique. Peux-tu nous parler du moment où tu as décidé de switcher et de suivre ta passion pour la musique à temps plein ?

J’ai commencé la médecine malgré mon rêve de devenir chanteuse parce que n’ayant personne dans ma famille qui s’approche d’un métier artistique, je ne savais pas comment faire. Je me suis inscrite comme tout le monde sur Parcoursup et j’ai commencé ma vie étudiante jusqu’en 2022, où j’ai commencé à poster mes compositions sur Internet, sans aucun but précis, puisque je ne savais toujours rien de ce monde. J’avais juste besoin de partager ma musique et je trouve ce sentiment assez pur alors je me dis que c’est peut-être ce qui a fait la différence ? Tout était très sincère et irréfléchi. Je pense que si j’avais connu les enjeux comme “tu pourrais signer en maison de disques grâce à tes tiktoks”, je n’aurais peut-être pas osé être aussi vulnérable dans mes textes et aussi spontanée dans ma façon de les partager. Alors, aujourd’hui, je continue mes études et j’ai mon métier de chanteuse qui s’ajoute en parallèle — et je suis toujours aussi mauvaise à prévoir l’avenir alors je ne sais pas trop où cette double-vie me mènera, mais on verra bien. En tout cas, la musique c’est toute ma vie et peu importe ce qu’il se passe, je continuerai à en faire.

Ton morceau “Jalouse” a rapidement capté l’attention sur TikTok. Comment as-tu réagi face à ce succès soudain et comment cela a-t-il influencé ton approche de la musique ?  

La première compo que je poste sur TikTok (“Jalouse”), je la poste un jour en rentrant des cours, à 23h avant d’aller dormir. Je l’avais écrite en partie dans mon sommeil, la veille et en cours le jour-même. À ce moment-là, il y avait très peu de gens qui tombaient sur mes vidéos, alors lorsque “Jalouse” a fait 400 000 vues en une soirée — ça a été un choc ! Je ne suis pas sortie de chez moi pendant deux-trois jours et je ne saurai toujours pas dire pourquoi. J’avais mal au ventre et très peur de tomber dans les pour toi de gens mal intentionnés, alors j’étais rivée sur mon téléphone et très choquée de la situation. J’avais l’impression de perdre le contrôle, et j’ai un peu de mal avec ça. Mais j’étais très heureuse, juste un peu anxieuse, parce que c’était tout nouveau et très bizarre de s’imaginer qu’un demi-million de personnes ait pu voir une chanson écrite dans ma chambre, et en si peu de temps. À partir de là, ça n’a rien changé pour moi, si ce n’est que j’avais enfin des gens qui écoutaient un peu ma musique et avec qui échanger sur ce sujet. J’ai alors continué d’écrire, toujours aussi spontanément et je postais dans la soirée, dans l’heure, parfois dans la minute. Ça me faisait du bien d’avoir enfin un “public”.

Peux-tu nous raconter ton expérience d’ouvrir pour Louane lors du Festi’Veyle ? Qu’as-tu appris de cette première grande scène ?

Été 2022, Louane et moi nous suivons sur les réseaux, elle m’a découverte avec ma compo “Cruel” qu’elle avait bien aimé, et elle me propose d’ouvrir pour une de ses dates de festivals. J’étais à la bibliothèque quand j’ai reçu le message vocal, et j’ai pleuré d’un coup ! Parce que c’est ce que j’avais toujours voulu, être sur scène. J’étais très heureuse de cette proposition et j’ai évidemment immédiatement accepté ! J’y suis donc allée avec ma guitare et mes amis, je n’avais strictement aucune équipe, je n’étais pas signée et surtout je n’avais jamais fait de concert. Il y avait 600 personnes à ce festival et 10 min avant de monter sur scène je me suis détestée d’avoir accepté. Une fois sur scène c’était très calme, je n’avais plus aucun stress et ça s’est super bien passé. Louane m’a beaucoup parlé ce jour-là, on a pu échanger sur le milieu et ce que c’était qu’être une jeune femme qui veut devenir artiste. J’ai beaucoup appris en lui parlant, et en faisant cette scène. J’ai compris que ce que j’avais ressenti sur la scène était comme un signe, que c’était peut-être fait pour moi. Il faut avouer que c’est assez étrange de se sentir aussi bien devant 600 personnes qu’on ne connaît pas. 

 

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Rejoindre le label A+LSO et lancer ton premier EP Métastases a dû constituer un des premiers moments forts de ta carrière. Comment décrirais-tu ton processus créatif pour cet EP et comment a-t-il évolué sur ce nouvel EP ?

Le premier EP a été écrit entièrement dans ma chambre et produit en une semaine au studio. J’avais tout écrit des mois auparavant, bien avant A+LSO. J’avais eu le temps de réfléchir à tout ce que je voulais dans ces sons. Alors une fois au studio ça a été très rapide, je savais exactement ce que je voulais. Il s’agissait de mes premières sorties de chansons et de mes premières sessions studio alors je ne les oublierai jamais et je ne peux rien regretter. Cela dit, j’aimerais faire mieux à chaque fois et la rapidité avec laquelle j’ai choisi d’aller, m’a empêchée d’envisager d’autres possibilités. Pour ce nouvel EP, j’ai vraiment pris le temps d’essayer plusieurs choses au studio pour chaque son. Ça m’a aussi permis de bien réfléchir à produire des chansons qui me plairaient encore dans 10-20 ans. Je pense que le nouvel EP garde la même pâte dans l’écriture puisqu’il s’agit vraiment de ma personnalité et de mes histoires, bien que sur ce point-là aussi j’ai un peu plus osé en dire. Mais les instruments autour et les choix de productions sont peut-être plus matures.

Dans ton nouvel EP, notamment sur  “XS” et “Ce qu’on demande aux filles”, tu continues à explorer des thèmes profonds en lien avec la perception de ton propre corps, les injonctions de la société et comment cela impacte ta santé mentale. Peux-tu nous en dire plus sur les sujets que tu as choisis d’aborder et comment reflètent-ils ta propre expérience de vie ou tes réflexions socio et personnelles ?

Je pense que franchir les 20 ans, c’est commencer à se connaître et découvrir quelle place on a dans le monde qui nous entoure. En tout cas pour moi, depuis deux-trois ans, je me pose beaucoup ces questions : “Quelle est ma place, comment les autres me perçoivent ? Qu’est-il normal d’avoir accompli ou non à 20 ans ?”. Et toutes ces questions ont mené à ce deuxième EP. Et, bien sûr, ces questionnements passent aussi par le sujet de l’apparence physique, du corps : “Est-ce que je suis assez jolie ? Pourquoi on m’a fait cette réflexion sur cette partie de mon corps ? Pourquoi ces critères-là devraient être des critères de beauté ? Pourquoi les hanches larges ? Pourquoi le ventre plat ?”. Pour le coup, ces questions-ci, ont tendance à m’énerver. Dans “XS”, je suis énervée contre moi-même parce que je me suis fait du mal en cédant à des critères que je considère inutiles et arbitraires. Et dans “Ce qu’on demande aux filles”, je suis énervée pour mes petites sœurs et pour toutes les femmes qui se font du mal mentalement et physiquement pour ressembler à un idéal qui n’est bien souvent pas le leur. Aujourd’hui, je veux faire passer un message d’espoir à ce sujet et souligner que ce qui compte plus que tout c’est notre santé, le reste est secondaire et comme un effet de mode — c’est triste mais ça signifie que ça passera.  

 

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Tu maintiens une relation très transparente avec tes fans sur les réseaux sociaux. Comment cette proximité influence-t-elle ta musique et ton écriture ?

Je suis très reconnaissante d’être suivie par des gens aussi bienveillants que mes auditeurs ! Ils me permettent de me sentir écoutée et jamais jugée, alors je crois que ça me permet aussi d’être honnête dans mes textes sur ce que je ressens. Souvent on se comprend et c’est toute la magie du jeu. Je ne triche pas pour leur faire plaisir, ils aiment ma musique quand elle est sincère et pour ça, je ne pourrai jamais assez les remercier parce qu’il se passe quelque chose de particulier quand on chante ce qu’on a vraiment sur le cœur ! En tout cas pour moi, ça fait que j’aime particulièrement mes chansons et que quand quelqu’un me dit s’y reconnaître, je sais qu’on se connaît presque déjà.

« Je veux faire de la musique qui dure », tu as dit. Quels sont tes objectifs à long terme dans l’industrie de la musique et comment comptes-tu les atteindre ?

Je ne sais pas si j’ai de réels objectifs, je ne pense pas précisément à l’avenir. Je veux surtout faire des chansons dont je suis fière et continuer d’être sincère. Pour cela, il faut que je continue de vivre afin d’avoir des choses à raconter. J’ai hâte de créer de nouvelles mélodies et de nouveaux textes, en me demandant toujours “Est-ce que cela me plaira toujours dans 20 ans ?”. Et si la réponse est oui, alors faire un album que j’écouterai encore à cet âge.

Tu es née sous le signe du Scorpion, un signe souvent décrit comme passionné et mystique. Penses-tu que ton signe astro influence ta manière de composer et d’interpréter ta musique ? Quelle est la chanson la plus “Scorpion” sur ton nouvel EP, selon toi ?

Je ne connais pas grand-chose à l’astrologie, mais j’ai aussi entendu que les Scorpions étaient censés être passionnés, mystérieux et sexy. Je me reconnais dans le premier, mais trouver un titre de mon EP Remède qui allie les trois, je ne sais pas pour le moment. 

Rendez-vous sur l’Instagram d’Anaïs MVA pour découvrir son univers ! 

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