J’imagine que l’ambiance était différente en studio… Dans quelles conditions as-tu enregistré l’album ?
En studio, c’était juste moi et Mike Sabath – l’un de mes meilleurs amis avec qui j’ai produit tout l’album. Ensemble, on a réécouté mes vieilles démos, expérimenté avec mes nouveaux textes… C’était comme assembler les fragments d’un miroir brisé pour recomposer l’histoire. Maintenant, je suis impatiente de partir en tournée pour guider mon public à travers tout ce bordel.
Tu sais, pour composer cet album, j’ai dû me libérer d’un tas de mensonges qu’on m’avait mis dans la tête. Être numéro un en faisant mine d’être quelqu’un d’autre, je n’en ai plus rien à faire. Aujourd’hui, tout ce qui compte pour moi, c’est d’être une artiste authentique. Et si, par chance, j’arrive au sommet en restant fidèle à moi-même, alors je pourrai remercier le ciel.
Qu’est-ce que signifie être artiste aujourd’hui pour toi ?
Être honnête, c’est ce que j’ai eu du mal à faire ces dernières années. Je ne veux plus avoir à afficher de faux sourires, prétendre que je vais bien lorsque tout va mal. J’ai des histoires à raconter, des choses qui me passionnent, des choses que j’ai envie de changer… Il ne s’agit pas de pointer qui que ce soit du doigt, mais de raconter ma vérité. Et j’ai encore beaucoup de mots à sortir de ma poitrine !
Je dirais donc, inspirée par Miss Nina Simone en personne, qu’être artiste, c’est avant tout refléter le monde dans lequel nous vivons et ne jamais s’excuser d’être soi-même, peu importe ce que les gens pensent. C’est un long chemin – et j’apprends chaque jour – mais je n’ai jamais été si près du but.