Tu as composé la musique de Skam France, on a entendu tes chansons dans Emily in Paris : quel impact cela a eu sur ta carrière ? As-tu pu attirer un nouveau public, de nouveaux auditeurs ?
Ah oui complètement. Skam, c’est quand même un public adolescent, voire de 14 à 30 ans. J’ai dix ans de carrière mais c’est génial car Skam m’a permis de toucher une autre génération qui ne me connaissait peut-être pas. C’était trop beau de voir des adolescents fans de mes chansons. En tant que femme qui vieillit dans le monde de la musique – et c’est pas toujours facile –, ça m’a permis de voir que tout allait bien et que la musique n’avait pas d’âge.
Quant à Emily in Paris, ça m’a reconnecté à l’international – mon premier album m’avait permis de beaucoup voyager. C’était trop beau de se dire que cette série a choisi trois de mes chansons. Et voir des messages arriver de partout sur ma chaîne YouTube, ça fait du bien, surtout depuis le Covid. Ça m’a beaucoup remotivée.
Est-ce que tu aimerais à nouveau collaborer avec le milieu des séries et du cinéma ? Si oui, quel serait ton goal ultime ?
Oui carrément ! Alors le format série, c’est quand même très particulier car c’est très effréné dans les demandes et la façon dont on avance. Donc mon goal ultime, ce serait de faire un film type Melancholia et pouvoir composer la BO. Ou même un Titane ! Ce sont des films très affirmés dans leur esthétique et leur storytelling et on a l’impression qu’on peut vraiment s’éclater musicalement. Donc oui, ce serait mon rêve d’être associée à un film de ce genre-là.
D’ailleurs, tu proposes toujours des clips très pointus : d’où te vient cette exigence ? Ce sont des restes de tes études aux Beaux-Arts ?
Au-delà des Beaux-Arts, je crois que je porte un très grand intérêt à l’image, la mode etc.. Donc c’est vrai que le cinéma m’inspire beaucoup : quand j’imagine une musique, j’ai du mal à juste imaginer une narration basique. J’aime bien être dans une poésie, quelque chose d’abstrait et c’est aussi pour ça que je reste dans une certaine case ! Donc ça vient des Beaux-Arts, des artistes que je suis… C’est bien mais parfois, je m’enferme un peu là-dedans.