Quel regard porte LVMH sur les questions environnementales ?
Je parlais à l’instant de durabilité de nos produits. Si nos savoir-faire et matières premières y contribuent, nous misons également depuis longtemps sur la réparabilité de même que sur l’upcycling et la circularité créative qui se développent à toute vitesse. C’est aussi cela que le public pourra découvrir pendant les Journées Particulières. Par exemple, chez Berluti, une maison que j’ai la chance de diriger, nous proposons à nos clients la réparation de leurs souliers. Ils bénéficient d’un traitement soigné qui leur offre littéralement une seconde vie. C’est notre philosophie générale que de proposer à nos clients des produits de longue durée qui ne se jettent pas. Nous nous inscrivons aux antipodes d’une industrie à cycle rapide. Le temps du luxe est, par définition, celui du temps long.
Je suis ravi que vous me parliez de circularité, car c’est un principe auquel nous sommes très attachés. Chez LVMH, nous parlons plutôt de “circularité créative”. C’est d’ailleurs l’un des piliers de notre politique environnementale, LIFE 360, au même titre que la traçabilité par exemple. Designers et artisans passent beaucoup de temps ensemble dans les ateliers à échanger, et cela donne lieu à des idées absolument formidables. Chez Loewe, Jonathan Anderson a réutilisé les chutes de cuir de la maison pour le “Surplus Project” dont le succès a été immédiat. Louis Vuitton a lancé la collection Felt Line où l’on a notamment pu voir un sac Keepall conçu uniquement avec des matières recyclées.
Un autre projet de circularité créative me tient particulièrement à cœur : Nona Source, un projet de revente des tissus non utilisés par nos maisons et imaginé par des collaborateurs du groupe après un appel à projets interne. Début octobre, ils ont également proposé ces tissus à des apprentis, des jeunes créateurs et des amateurs lors d’une vente spéciale qui a été un franc succès ! Il s’agit d’une initiative qui permet non seulement de soutenir les étudiants du secteur de la mode et du design, mais aussi plus largement de sensibiliser le grand public à la revalorisation des surplus de matières premières.
Qu’est-ce que cela raconte sur la place de Paris dans la mode, le savoir-faire, le luxe ?
Paris demeure LA capitale de la mode, du savoir-faire et du luxe. Plusieurs de ses adresses sont aujourd’hui devenues mythiques et participent à son rayonnement et à son attractivité dans le monde entier : je pense aux Champs-Elysées, à l’avenue Montaigne, à la place Vendôme… Certaines de nos maisons y ont été de véritables pionnières, comme Chaumet qui a été le tout premier joaillier à s’établir place Vendôme. Cette 5e édition des Journées Particulières sera l’occasion de dévoiler au grand public de très belles “nouveautés” parisiennes : le 30 Montaigne de Dior, l’hôtel Cheval Blanc Paris, La Samaritaine évidemment… Ce n’est pas un hasard si notre groupe continue d’investir dans notre belle capitale !
Mais les Journées Particulières ne sont pas qu’un événement parisien. Rien qu’en France, l’événement se déploiera dans une quinzaine de villes, riches d’un héritage et d’un savoir-faire parfois ancestral : Reims pour le champagne, Romans-sur-Isère pour les tanneries, Grasse pour les parfums… Ce ne sont que quelques exemples qui témoignent de la richesse de notre patrimoine au cœur des territoires.
Au-delà de la France, les Journées Particulières sont devenues un événement mondial. C’est ce qui en fait une opération sans égale de la part d’une entreprise privée. En 2011, date de la première édition, l’événement ne s’était déroulé “que” dans cinq pays. Cette année, nos maisons ouvriront leurs portes dans 15 pays, sur quatre continents. Belmond, Loro Piana, Thélios ou encore Bulgari ouvriront en Italie, Glenmorangie en Ecosse, Tiffany à New York, Louis Vuitton à Alvarado au Texas, Buly en Corée, au Japon et en Chine, Sephora en Espagne et à Singapour… Impossible d’être exhaustif tant la liste est longue mais où que l’on soit, il y a une expérience à vivre avec l’une de nos maisons !