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Lou Gala : En Proie à ses Désirs dans Le Décaméron

Dans la nouvelle série Netflix Le Décaméron, Lou Gala incarne Neifile, un personnage complexe dans une fresque médiévale pleine de satire et d'humour noir. À travers cette interview, l'actrice d'origine franco-mexicaine nous plonge dans les coulisses du tournage, partage son lien avec son rôle et évoque ses inspirations. Découvrez son expérience à Cinecittà, son amour pour les costumes d'époque, et ce que cette série historique dit de notre époque.

Photos : Victoria Stevens

Bonjour Lou, peux-tu te présenter en quelques lignes pour les lecteurs de NYLON France ?
Je m’appelle Lou Gala, je suis française d’origine mexicaine, actrice et je suis à l’affiche de la série américaine Le Décaméron (The Decameron) dans le rôle de Neifile. Les huit épisodes sont sur Netflix. Et je recommande !

La série Netflix The Decameron est inspirée d’un recueil de nouvelles datant de 700 ans. En avais-tu déjà entendu parler avant de rejoindre ce projet ?
Je connaissais l’adaptation par Pasolini et j’avais entendu parler du recueil, je ne l’ai pas lu. La série The Decameron raconte une histoire différente, bien que la structure du livre de Boccace soit présente.

Les séries d’humour médiéval sont assez rares. Cet aspect a-t-il influencé ton choix d’accepter ce rôle ?
La qualité de l’écriture de Kathleen Jordan a été décisive. L’humour et la satire mêlés à une critique sociale ainsi que des personnages très dessinés et grotesques, c’était irrésistible. Les personnages féminins tiennent des places centrales, inédites et complexes dans ce récit.

As-tu un attrait particulier pour les séries ou sagas avec des princesses et des châteaux ? Si oui, laquelle est ta préférée ?
Je pense tout de suite au film Peau D’Ane de Jacques Demy, que j’ai beaucoup regardé petite et qui m’a influencé. En tournant Le Décaméron j’avais l’impression d’accomplir un rêve d’enfant. Comme si j’étais entrée dans l’écran.

On ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre la série et le confinement. Comment as-tu vécu cette période ?
Le covid est à l’origine de l’écriture de la série par Kathleen Jordan. Sa volonté était de parler des différences sociales et des inégalités à ce moment-là. Et en même temps d’à quel point les statuts valorisés, de richesse, de célébrité, de pouvoir deviennent ridicules à l’épreuve de la possibilité de mort immédiate. Le huit clos révèle parfois les pires sentiments chez certains.

Mon confinement ça été. Ça c’est mieux passé que dans le Décaméron.

Selon toi, quel message véhicule la série ?
Je crois que c’est une étude de la nature humaine, des caractères et de comment ils se révèlent dans une situation de fatalité face à la proximité de la mort. Certains se développent vers le bien, l’entraide, et d’autres vont privilégier leur intérêt personnel jusqu’à la folie.

Ton personnage évolue beaucoup au fil de la série. As-tu préféré jouer la première ou la seconde partie de la saison ?
Un cheminement aussi important dans un personnage est extrêmement gratifiant pour un acteur. Jouer quelqu’un qui va apprendre tellement, grandir et se transformer est très émouvant. Au début Neifile est dans la tension, déchirée par l’angoisse de la peste et de la mort qui plane et petit à petit, elle va trouver un espace de paix lié à la découverte d’elle même. J’ai beaucoup aimé la scène dans laquelle Panfilo son mari et elle sont allongés dans le jardin, partagent leurs souvenirs communs, et restent aussi silencieux côte à côte sans chercher à combler par des mots. Le lien qui les unit, cet amour quasi inconditionnel est émouvant et beau. Impossible de choisir quelle étape de Neifile j’ai préféré. C’était un personnage difficile à quitter.

Quelle a été ta réaction en lisant le script ? Était-ce excitant de jouer une noble au Moyen Âge ?
Recevoir ce genre de propositions est extrêmement excitant. La qualité du projet, une équipe américaine, tourner à Rome, dans les studios mythiques de Cinecittà, c’est une joie immense. Ce qui m’a beaucoup touché dans le personnage de Neifile c’est son apprentissage de l’indépendance et de l’autonomie. Je crois qu’il y a quelque chose d’universel dans ce personnage, auquel on peut s’identifier. Dans le parcours de chacun peut venir un moment où on décide de s’émanciper, de chercher son indépendance, et d’apprendre à suivre ses propres désirs.

Y a-t-il un modèle ou un personnage qui t’a inspirée pour interpréter ton rôle ?
Les personnages du film The Favorite de Yorgos Lanthimos ont accompagné ce que pouvait être Neifile. Passionnés et déterminés. Kathleen Jordan notre showrunneuse m’a recommandé Goldie Hawn dans Private Benjamin de Howard Zieff et je l’ai incorporé à ma préparation.Mon personnage étant très connecté à sa foi, en travaillant et en vivant à Rome j’étais au bon endroit. Je suis allée écouter le Pape au Vatican et j’ai fréquenté les églises romaines.

Quelles indications les réalisateurs t’ont-elles données pour interpréter Neifile, et quelle part de liberté avais-tu dans ce rôle ?
Nos trois réalisateurs Michael Uppendhal, Anya Addams et Andrew DeYoung nous ont fait confiance. Il y avait une grande liberté dans nos choix d’interprétation. Pour ce projet, les producteurs cherchaient des acteurs n’ayant pas peur d’être étranges et très à l’aise avec le comique. La consigne initiale était « soyez bizarre » ce qui offrait un océan de possibilité et de liberté. Le secret c’est de lâcher prise et de se faire confiance.

Que retiens-tu du tournage et aurais-tu un secret de plateau à nous dévoiler ?Tout le monde donnait le meilleur chaque jour sur le plateau ce qui était très inspirant. L’intensité du rythme de travail créait une dynamique de devoir d’excellence. Dans les secrets, le cochon que j’emporte dans la nuit est un faux, aucun animal n’a été maltraité sur le tournage. Les scènes d’amour et d’intimité, ont été chorégraphiées par la coordinatrice d’intimité Sophie Cooch, et un bon secret pour réussir ce genre de scènes avec son ou sa partenaire c’est la communication.

As-tu une scène préférée dans la série ?
La scène du puit. Pas de spoiler pour ceux qui n’ont pas encore regardé, J’ai pris beaucoup de plaisir à la jouer. J’aime beaucoup les scènes entre Neifile et Panfilo dans lesquelles on comprend leur relation atypique et romantique. Bien qu’ils soient très différents ils sont un un équilibre l’un pour l’autre.

Y a-t-il un autre personnage de la série que tu aurais aimé jouer ?
Je crois que la distribution est parfaite. Chaque personnage correspond bien à la personnalité des acteurs. Neifile est un cadeau. Peut-être, s’il fallait choisir… le rôle du faucon. Un être incroyable souvent maitrisé par le cache qu’on lui place sur le visage mais qui une fois qu’on lui enlève peut voler très loin et très haut, et en quelques secondes se précipiter sur sa proie.

As-tu gardé contact avec le reste du casting ? En connaissais-tu certains avant le tournage ?
Ça été une première rencontre avec tous, lors des séances de sport et les entrainements pour les cascades avant le tournage et nous sommes toujours en contact. Pendant ces six mois à Cinecittà, nous avons eu le temps de créer des liens. Je n’ai jamais autant ri sur un plateau. Tout était très intense. Le rythme de travail, les émotions, vivre à Rome. C’est une famille désormais Le Décaméron. J’ai été plusieurs fois chez eux, j’ai été voir Tanya (Reynolds) jouer au théâtre à Londres, je suis proche de Jessica (Plummer) aussi.

As-tu eu un costume préféré lors du tournage ? Les coiffes sont impressionnantes dans cette série !
J’ai être très gâtée alors j’ai l’embarras du choix. Il y a deux costumes que j’adore. La longue chemise de nuit blanche lorsque je suis avec le cochon dans la forêt et la robe noire que je porte vers la fin qui marque l’autonomie trouvée de Neifile. Lorsque je porte la la veste de Ruggiero par dessus elle fait encore plus sens. Nos costumières Gabriella Pescucci (Oscar du meilleur costume en 1994) et Uliva Pizetti nous ont régalé. La colorimétrie des robes de Neifile suit avec son évolution. Neifile arrive à la villa en blanc et bleu, il y a quelque chose de virginal, et petit à petit elle porte des couleurs vives, de plus en plus foncées qui représentent les désirs qui l’agitent. La coiffe rose avec comme des pétales est une de mes préférées.

 

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Aurais-tu une anecdote amusante à partager sur toi ?
Mes collègues du Décaméron me disaient que je ressemblais à mon personnage et je m’en défendais mais c’est vrai. J’ai quelques points communs avec Neifile.

Quelle chanson, album ou artiste écoutes-tu en boucle en ce moment ?
Cet été le « brat summer » était indispensable puis je suis passée à Goldie Boutilier, en boucle sa voix sensuelle et passionnée. Et à « In The Modern World » de Fontaines D.C puis « Falling or Flying » de Jorja Smith.

Quel film ou quelle série t’a marquée récemment ?
La série Baby Reindeer est excellente et secoue, et bien que son créateur parle d’un sujet très personnel, il montre bien ce qui peut arriver à un jeune artiste qui cherche à s’accomplir dans l’industrie du divertissement. J’ai également beaucoup aimé Challengers de Luca Guadagnino, Poor Things de Yorgos Lanthimos et Beau is afraid d’Ari Aster.

As-tu un parfum favori ?
Lorsqu’il a fait très chaud et sec et que soudainement la pluie coule à nouveau, il y a un parfum indéfinissable qui se dégage de l’herbe subitement humide et sur les rues mouillées qui me plait énormément.

Quels sont tes prochains projets ?
En attendant d’enchainer sur le prochain tournage, je lis de la poésie et je fais quelques travaux chez moi.

Retrouvez l’intégralité de la mini-série Le Décaméron, dès maintenant sur Netflix.

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