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La Manso : pourquoi la marque de bijoux est partout sur ton feed Insta ?

Tu les as certainement vues sur Bella, Rosalía, Miley et bien d’autres. Les bijoux de la marque de bijoux barcelonaise La Manso est un véritable phénomène mode ! Rencontre avec Adriana Manso, the mastermind derrière l’univers futuriste fantaisiste en plastique coloré de la griffe de bijoux adorée.

La Manso est l’une des marques de bijoux les plus cool du moment. Créée par Adriana Manso, alias La Manso elle-même, la marque a rapidement conquis le cœur et les doigts des plus grands influenceur.se.s et stars d’aujourd’hui. La bague carrée emblématique de la marque a même été transformée en sculpture géante à l’occasion du La Manso Museum, une expérience organisée par la créatrice de la marque au 3537, le nouveau hotspot culturel parisien.

Le nom de la marque ne te dit peut-être rien, mais tu as certainement déjà croisé les créations fantastiques en plastique translucide de La Manso – une ode à la vibe rétrofuturiste, au pop art et au cyberage Y2K – sur les réseaux sociaux. On a eu l’occasion de s’entretenir avec Adriana et elle nous a tout raconté, de ses débuts en tant que designer jusqu’à ses DM avec Bella et Rosalía.

 

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Commençons par le début. Quand et comment est née La Manso ?

La Manso a vu le jour en 2019 à Barcelone, cela fera donc bientôt trois ans ! J’étais vraiment fan de bijoux en plastique avant de commencer avec La Manso et je récupérais des vieux trucs dans les magasins de mon quartier. Un jour, j’ai trouvé un vieux stock de pièces en plastique et j’avais un stock de plein d’autres trucs en plastique provenant d’autres endroits ainsi que des pièces de base pour bagues. J’ai donc commencé à les coller les unes aux autres et la première bague La Manso était née. Mes amis l’ont vue et ont commencé à vouloir l’acheter. J’ai alors compris que j’avais créé quelque chose qui plaisait aux gens et j’ai décidé de lancer la marque. 

As-tu toujours voulu être designer – ou plus précisément designer de bijoux ?

Je n’ai pas du tout étudié ce domaine. J’étudiais pour devenir ingénieure lumière et je travaillais déjà pour l’Opéra de Barcelone, donc c’est arrivé un peu par hasard. J’ai toujours voulu construire quelque chose par moi-même et comme ça faisait intervenir ma créativité, c’était parfait. Je me suis dit : « Je peux être un bon designer » et j’ai découvert que j’aimais vraiment le fait de posséder une marque. Je suis impatiente de voir mon entreprise grandir, d’avoir plus de gens avec moi et je kiffe toute l’expérience d’être designer et d’avoir ma propre boîte. 

D’où est venue ta passion pour les bijoux ?

Elle vient de ma grand-mère. Elle n’a jamais été créatrice de bijoux, mais elle avait toujours énormément de bijoux en plastique sur les bras. Sa maison était un véritable musée de trucs vintage et de bijoux en plastique. Elle avait l’habitude d’accrocher des morceaux de tissu aux murs comme des tableaux et elle y ajoutait des boucles d’oreilles, c’était fou ! Alors, depuis que je suis toute jeune, j’ai toujours voulu m’entourer de tous ces bijoux, j’ai vraiment développé une passion profonde pour les bijoux en plastique. 

Et tu as commencé à fabriquer ces pièces toute seule à la maison ?

Oui ! En fait, ce n’est pas si difficile de faire ses propres créations. Tout commence par l’idée. Et puis, une fois que tu commences à vendre tes premières pièces, tu commences à te soucier de l’amélioration des matériaux, de la qualité des colles que tu utilises, de l’emballage et de toute l’expérience pour rendre ton produit génial.

Il y a eu tellement de célébrités et de filles cool qui ont porté tes pièces. Qu’as-tu ressenti lorsque tu as remarqué que les gens parlaient vraiment de La Manso ? 

Au début, je n’étais même pas si surprise que ça, j’étais juste super reconnaissante ! J’ai juste commencé à leur demander sur Instagram si elles voulaient des bagues à essayer et elles ont accepté. Je n’avais pas d’agence de relations publiques qui me représentaient ou quelque chose comme ça. J’ai donc juste suivi mon instinct et j’ai commencé à contacter des personnes qui, je pensais, aimeraient les produits et j’ai été tellement heureuse de voir que c’était le cas. Je ne m’attendais pas du tout à certaines d’entre elles et c’était incroyable. Elles sont allées acheter les pièces parce qu’elles les aimaient vraiment ! Parfois, j’analysais à qui étaient destinées les commandes, comme la première fois qu’on a envoyé une commande à Rosalía. Je lui avais déjà écrit une dizaine de fois, mais elle a acheté les produits toute seule, alors j’ai ajouté, en plus des pièces qu’elle avait commandées, tout ce que je voulais qu’elle porte, et elle en a effectivement porté quelques-unes, ce qui m’a fait très plaisir. C’est génial de voir que, parfois, iels ne répondent même pas à ton offre de cadeau, mais qu’iels passent tout simplement commande pour soutenir la marque. Ça me fait vraiment chaud au cœur.

Quelle est la première célébrité que tu as vue porter La Manso ?

Je crois que c’était Miley Cyrus ! C’était incroyable, je ne m’y attendais pas du tout. 

Est-ce qu’il y a eu un moment où tu as eu l’impression d’avoir réussi avec La Manso ?

Je me souviens qu’un jour, quelqu’un m’a dit que lorsque tes pièces sont sur AliExpress, cela signifie que tu as réussi. Cela m’est resté en tête et à partir de ce moment-là, j’ai décidé de commencer à aimer les contrefaçons, car c’est en fait un signe de réussite, non ? Quand quelque chose t’exaspère, il faut trouver le moyen de voir le bon côté des choses… J’en suis arrivée au point où je comprends que les gens copient mes produits parce qu’ils ont une valeur réelle et élevée et que cela signifie aussi que La Manso est une vraie marque. 

Et comment gères-tu les copies puisque c’est quelque chose qui est un peu partout aujourd’hui ?

Oh oui, elles sont partout… Au début, cela me stressait vraiment. Quand je vois une marque – une vraie marque, pas celles qui font des contrefaçons – le faire, pour moi, c’est du vrai plagiat. Je contacte mes avocats et nous arrivons généralement à résoudre le problème assez rapidement, mais lorsque cela ne vient pas des endroits connus pour tout copier, je ne les considère plus comme des copies. C’est juste un produit que les gens veulent, et parfois, les gens ne savent même pas que le design vient de chez nous, ils pensent qu’ils ne font que consommer ou copier une tendance. Aussi, quand je vois certains produits partout, je le prends comme un signe pour continuer à avancer, ma tête se met immédiatement en mode « Quelle est la prochaine étape », c’est le signe qu’il est temps de faire quelque chose de nouveau. De leur donner un nouveau truc à copier.

Comment est née l’idée du musée Manso au 3537 à Paris ?

J’ai rencontré Romain [Eugène Campens] – cofondateur.rice du 3537 – par l’intermédiaire d’un ami. Donc, une fois que je suis venue à Paris, je leur ai expliqué que je voulais faire un énorme anneau et iel a adoré l’idée parce qu’iel savait que j’avais déjà fait une énorme paella à Marseille et iel était en mode : « OK Adri, faisons quelque chose de fou ! » J’ai donc monté une petite équipe d’Espagne, mais aussi de Paris, comme Elena Mottola et Tapa Boys. Tous les trois, nous avons décidé que nous ne voulions pas d’une expérience normale, car l’un des éléments clés de La Manso est l’humour et l’absurde, et nous avons décidé de créer un musée. De cette façon, on pouvait inclure une boutique de souvenirs tout en présentant les deux années d’histoire de la marque. 

Cela n’avait absolument aucun sens de faire un musée, mais c’est ça qui était amusant. Tout le monde connaît l’anneau emblématique de La Manso, c’était donc quelque chose de très attrayant à faire et je pense que nous avons également senti que nous devions vraiment faire quelque chose de plus culturel, car c’est le 3537 ! Ce n’est pas seulement un endroit où se trouvait Balenciaga, c’est un haut lieu de la culture parisienne, donc je pense que c’était important pour nous d’avoir cette approche, de nous sentir plus proches de cet espace et du public qui s’intéresse à ce qui se passe au 3537.

Je ne prends pas vraiment les choses au sérieux (…) J’ai l’impression que l’esprit de la marque est le même. La philosophie du « je m’en fous ». La vie n’a pas besoin d’être dramatique, il faut juste s’amuser et en profiter.

Comment as-tu vécu cette expérience à titre personnel ? Est-ce quelque chose que nous verrons à nouveau de la part de La Manso à l’avenir ?

C’était une opportunité incroyable. Je ne pense pas que j’aurais beaucoup d’autres expériences ou opportunités comme celle-ci. Je suis très reconnaissante. J’adorerais amener ce concept dans d’autres endroits également, en le changeant un peu à chaque fois mais en gardant le même principe. J’ai déjà dit à Romain que je voulais le refaire et iel m’a dit « Ouais, laissons-nous quand même quelques semaines« . (Rire.) Mais j’aimerais beaucoup amener le musée La Manso dans d’autres villes. Et si je le ramène un jour à Paris, je le ferai au même endroit, c’est sûr ! 

La marque a cette aura de fille cool qu’on envie et qu’on veut être en même temps. Comment définirais-tu la personnalité de La Manso avec tes propres mots ? 

C’est drôle parce que La Manso, c’est moi ! Je suis quelqu’un qui se moque toujours de tout, qui essaie de pousser un peu les gens dans leurs limites. Une fois, j’ai organisé un événement et j’ai insisté pour que ce soit un événement avec un dress code chic. Je l’ai dit à tout le monde, j’ai reçu environ 300 messages sur mon téléphone demandant « Adri, est-ce qu’on va vraiment s’habiller en tenue de soirée ? » J’ai répondu oui et ensuite… je me suis présentée dans quelque chose qui n’avait rien à voir avec le thème. Mes amis m’ont dit que ce n’était vraiment pas drôle mais je pense que j’aime juste la provocation. Je ne prends pas vraiment les choses au sérieux et je pense que c’est la raison pour laquelle, comme je l’ai mentionné précédemment lorsqu’on parlait des contrefaçons, j’essaie toujours de prendre les choses qui me frustrent et d’en faire autre chose. J’ai l’impression que l’esprit de la marque est le même. La philosophie du « je m’en fous ». La vie n’a pas besoin d’être dramatique, il faut juste s’amuser et en profiter. 

As-tu des muses ou des références culturelles auxquelles tu reviens toujours quand tu crées ?

Bien sûr. En termes de style, j’admire beaucoup les filles qui portent La Manso. Je m’imprègne de leur vibe et j’essaie de les comprendre. Par exemple, Bella Hadid est une grande référence en matière de style pour moi et lorsque je travaille sur quelque chose ou que je développe un produit, je lui demande parfois si elle l’aime et j’adore entendre son avis. J’aime aussi savoir ce qu’elles demandent comme produit. Et puis j’observe des artistes espagnoles comme Bad Gyal ou Rosalía, même si elles ont des styles complètement différents… Mais oui, je dirais que Bella et Rosalía sont mes références stylistiques à ce stade de ma vie.

Wow ! Tu leur parles toujours ? Est-ce qu’elles te donnent leur avis sur ce qu’elles trouvent cool ?

Oui ! Je ne suis pas vraiment une personne fun, je suis parfois trop égocentrique pour l’être (rire), c’est pourquoi je reste en contact avec elles trois, pour savoir ce qu’elles pensent vraiment de moi et de mon travail. L’amitié est quelque chose d’important pour moi, et j’aime pouvoir être connectée avec ces filles qui m’inspirent mais qui sont aussi super concentrées sur leur travail en même temps. 

À quoi ressemble le processus de création d’une nouvelle pièce ou d’une nouvelle collection pour toi ? 

À La Manso, c’est un peu difficile parce que nous sommes partis de rien. Nous n’avons pas de fabricant qui puisse produire tout ce que nous voulons, donc, la plupart du temps, le processus de création part de quelque chose qui existe déjà. Par exemple, en ce moment, je travaille avec ces coquillages, de vrais coquillages de mer. Nous avons donc créé un modèle 3D pour voir où nous pouvions faire le trou pour les doigts, adapter le design ; puis, une fois que nous avons tout compris, ce modèle 3D est imprimé par une imprimante 3D pour devenir un prototype… C’est un processus très long et coûteux.  

As-tu déjà ressenti une certaine pression dans le domaine de l’écoresponsabilité en choisissant d’utiliser du plastique plutôt que des matériaux plus « nobles » comme l’or ou l’argent ? 

Ecoute, je pense que travailler avec des matériaux comme l’or ou l’argent pourrait être encore pire que de travailler avec du plastique. Je pense que j’utiliserai probablement davantage ces matériaux à l’avenir, mais aujourd’hui, cela n’a pas vraiment de sens pour moi de me concentrer là-dessus. En travaillant avec du plastique, je peux travailler localement, la production est également concentrée en Espagne et certaines de mes usines sont des entreprises familiales. De plus, nous ne produisons que le plastique que nous utilisons.

Je pense que les gens se focalisent trop sur le plastique comme ennemi alors qu’on devrait plutôt se concentrer sur les plastiques à usage unique, ce sont les vrais ennemis de l’environnement. En ce qui concerne la longévité des bijoux, une bague en plastique peut parfois durer plus longtemps qu’une bague en argent. Par exemple, si vous jetez une bague en argent dans la mer, elle rouillera bien plus vite qu’une bague en plastique. Bien sûr, je ne dis pas que les gens doivent jeter mes bagues à la mer, mais en termes de longévité, en donnant cette « vie » à une pièce en plastique qui dure et peut être utilisée encore et encore et qui durera de nombreuses années, il est logique pour moi de ne pas abandonner le plastique comme matériau principal. 

Je pense qu’il faut toujours faire les choses avec conviction et défendre ses idées. C’est encore une fois cette provocation que j’aime. C’est un peu drôle pour moi. Je préfère être 100 % honnête et défendre ce en quoi je crois plutôt que d’essayer de plaire à tout le monde. Je ne suis pas là pour participer à une quelconque tendance marketing de greenwashing. Les gens achètent du plastique à longueur de journée, mais lorsqu’il s’agit de mode, ils pensent que c’est bien de dénoncer le plastique. La mode n’est jamais durable, c’est un fait. Le meilleur moyen d’être réellement écoresponsable est de ne rien consommer. Je pense que les gens d’aujourd’hui cherchent juste à se sentir bien avec ce qu’ils achètent, même si ce « sentiment de bien-être » vient purement du marketing et qu’il n’est pas vraiment réel, et les marques d’aujourd’hui en profitent pour vendre encore plus, donc, au bout du compte, il n’y a pas de réel changement qui se produit à plus grande échelle, même avec tout ce discours environnemental. 

Est-ce que ta communauté ou tes clients ont réagi en demandant moins de plastique ?

Pas vraiment, pour être honnête. Au début, il y avait deux ou trois influenceur.se.s et mannequins qui ne voulaient pas être associé.e.s à la marque, mais en même temps, ces gens reçoivent des centaines de paquets avec des couvertures en plastique chaque jour et ne s’en soucient pas. Au moins 50 % du plastique que j’utilise est récupéré, ce n’est pas du plastique neuf, et les autres 50 % sont produits et utilisés dans leur intégralité. Mais je n’ai vraiment pas l’impression de devoir me défendre en lançant ces statistiques à mes followers. Je n’ai pas envie de dire « Achetez mes bagues, je récupère le plastique de la mer » parce que, pour moi, c’est du pur marketing dans le seul but de vendre plus. C’est pourquoi j’évite aussi de faire des ventes, je veux vraiment que mes clients viennent à la marque parce qu’ils aiment nos produits.

Qu’est-ce qui se profile pour l’avenir de La Manso – et le tien en tant que designer ? As-tu des projets pour la marque et ta carrière ? 

Nous sommes en train de conclure deux grandes collaborations dont je ne peux malheureusement pas encore parler, mais restez à l’écoute ! Ce que j’aimerais, peut-être plus à titre personnel en tant que designer, c’est devenir directrice de la création d’une grande marque. J’adorerais ça. Peut-être même combiner La Manso avec une autre marque. J’adore aider les gens à grandir et à développer de nouveaux projets.

As-tu une marque en tête avec laquelle tu aimerais travailler ? 

Je ne sais pas… J’aimerais beaucoup travailler avec Jean Paul Gaultier, mais ce n’est peut-être pas le bon moment car ils ont une nouvelle stratégie saisonnière. J’adorerais travailler avec une marque qui n’a pas encore tout mis en place, qui n’est pas encore trop big. Une marque qui, par exemple, n’a pas encore de bijoux comme produits emblématiques, comme Jacquemus – ils ont beaucoup d’articles reconnaissables comme le chiquito, les talons géométriques, les robes, mais rien dans le département des bijoux. J’aimerais aider une marque comme celle-là, qui a du potentiel, à se développer dans la joaillerie.

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