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Culture & Lifestyle

Pourquoi le chaos est-il associé au féminin?

Être chaotique : interpellation sexiste ou irruption nécessaire dans un monde photogénique?

Synonyme de désordre, d’imprévu mais aussi de drama, le chaos est devenu une valeur sûre dans la pop culture et dans le monde du divertissement, où il est souvent synonyme d’audience. It all started avec les chaotic celebs couples, qui faisaient la une de la presse toutes les deux semaines. Le parfait exemple de ces couples un brin trop médiatisés, c’était Britney Spears et Kevin Federline. (J’avoue que c’est un peu facile d’utiliser Britney as a chaotic figure, elle a cette cible dans le dos… mais s’en amuse également parfois également.) À l’époque, le couple se filmait via une petite caméra, et les images ont été vendues à UPN (United Paramount Network) pour cinq épisodes d’une télé-réalité titrée Britney and Kevin : Chaotic, avec des scènes de leur mariage en 2005. 

Aujourd’hui, les figures les plus chaotiques de la pop culture seraient Azealia Banks, la reine du mischief, ou bien Doja Cat (je remarque qu’il est plus souvent question de femmes que d’hommes, et Kanye est souvent excusé par son trouble bipolaire). Bien sûr Kim Kardashian (j’me souviens encore de la fois où elle s’est mise à pleurer pour des boucles d’oreilles perdues dans l’océan à Bora Bora), mais aussi Lana Del Rey (currently working dans un fast-food Waffle House). À noter: ce ne sont pas les mêmes termes utilisés pour Marilyn Manson dans sa pigeon-eating era, et autres rock stars masculines lors de dits “débordements” – associés au contraire à des coups de sang, des gestes passionnés, des manifestations d’une dite virilité.

 

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Pourquoi le chaos m’attire

Dans notre monde de plus en plus aseptisé, où chaque moment doit pouvoir être instagrammé et où les influenceur.se.s et célébrités font briller leurs appartements parfaitement ordonnés, le chaos et son cousin le désordre viennent nous ramener à la réalité. Parfois, le désordre est synonyme d’humanité, et de créativité.

D’ailleurs, plusieurs études montrent qu’on est plus productif.ve avec un bureau un peu dérangé plutôt qu’avec un bureau de névrosé.e. Et puis le désordre amène de la chaleur, une dimension humaine dans l’espace qu’il occupe – on sent que l’énergie et la créativité ont libre champ dans un lieu un peu désordonné. 

J’ai moi-même du mal à me projeter dans un lieu où tout serait réglé au millimètre : je n’oserais même pas bouger de peur de déranger, comme l’éléphant dans le magasin de porcelaine. A l’heure où Instagram, Twitter et Snapchat déroulent des contenus hygiénistes et exempts de défauts humains (même les réveils des influenceur.se.s sont filmés avec du maquillage), j’ai besoin d’authenticité avec la petite once de chaos qui va avec. 

Désordre social & drama curator

Quand j’étais ado, je me retrouvais souvent au centre du chaos social de mon lycée. J’étais souvent la cible de harcèlement, ou la personne sur laquelle la blague de trop n’était jamais de trop. J’aurais facilement pu devenir la cible facile du lycée mais j’en ai décidé autrement. Puisque je ne m’imposais pas par mon physique (très mince à partir de la fin de la seconde), j’ai fait de ma langue bien pendue et mes awkward social skills une force dans le temple du drama qu’était le lycée. 

D’abord, j’étais le maillon faible de tous ces “groupes sociaux” – les théâtreux.ses, les nerds mais aussi les popular kids qui parfois comprenaient mon style un peu saugrenu. A chaque embrouille, c’était soit de ma faute, soit je devenais un dommage collatéral. J’ai dû apprendre à clap back à base de rushs d’adrénaline, et puis j’ai fini par devenir celle qui mettait de l’ordre dans ce chaos, la drama curator in chief : j’arrangeais les crushs de mes ami.e.s et j’orchestrais la high school tragedy au moment du break up. J’ai compris que l’ordre avait besoin du chaos et que, every now and then, il fallait bousculer la routine, faire éclater les tensions cristallisées au sein d’un groupe pour pouvoir aller de l’avant. 

Bref, tout ça pour te dire que le chaos amène toujours des situations inattendues et qu’il est souvent révélateur. On le voit avec les celebs qui se crêpent le chignon sur les réseaux. C’est leur côté réel qui ressort, et on en apprend parfois plus sur elles lorsqu’elles s’engueulent :p

Même le chaos obéit à sa petite routine

Plein de monde veut du chaos dans sa vie. On va parfois le chercher, comme en rave, en allant danser entre une tonne de personnes entassées dans une warehouse bougeant leurs corps à 150 BPM. Sounds anarchic, right ? Mais même là-dedans, il y a des règles : there’s a correct way to dance to techno. On le voit lors d’un drop par exemple, où les mouvements des gens sont beaucoup plus lents. Car tout chaos suit un ordre bien précis.

Alors, ordre ou chaos ? Je n’ai pas de solution miracle, laisser libre cours au chaos n’est pas possible pour moi et le syndrome de Diogène ne m’a jamais paru très sexy. Je pense quand même que les personnes névrosées au point d’exercer un contrôle absolu au quotidien sur tout ce qui les entoure souffrent plus que les walking mess que je croise en soirée et qui font écho à une ancienne version de moi. 

C’est comme avec ce sex friend à la chambre un peu trop rangée. S’il n’y a pas un minimum de désordre, je ne vais pas me sentir à l’aise. Je vais demander l’autorisation pour tout et n’importe quoi et je n’oserai même pas prendre un peu de place. Mais dans une chambre à moitié rangée, avec un peu de désordre planqué sous le lit (très bonne technique, je recommande), je me sentirais beaucoup plus à l’aise… Chaos can be sexy! 

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