Sociologie de la montée des marches
Que signifie ce rituel ? Le sociologue Emmanuel Ethis, qui a dirigé l’ouvrage Aux marches du palais, estimait dans L’Express que “la présence était plus professionnelle et moins cinéphile”. Pour Pascal Lardellier, plus qu’un passage glamour, le grand escalier du Palais des festivals “devient pendant ces montées des marches, dûment organisées et médiatisées, un espace de théâtralisation majeur des rapports sociaux, un lieu saturé de sens, où le symbolique, finalement, est plus ‘réel que le réel’, où le paraître se confond avec l’être, et l’apparence se substitue à l’essence”.
Arrivée d’une voiture luxueuse aux vitres teintées, sortie majestueuse de la star, photocall face aux photographes et à la foule, montée des marches, entrée dans le mystérieux palais, interdit au grand public… Le déroulement cérémoniel de la montée des marches forme une mystification qui présente les stars comme des êtres inaccessibles.
“Ce qui caractérise la star, par-delà l’engouement démesuré qu’elle suscite, le culte et le fétichisme dont elle est l’objet, c’est l’inhérente idéalité qui la nimbe. En effet, elle incarne des archétypes de beauté, de pureté, d’absolu, qui en font une véritable médiatrice entre Dieu et les hommes, tels que les rois le furent jadis”, analyse Pascal Lardellier.