Audace et allure : tout ce que tu dois retenir des défilés Haute Couture !
De Chanel à Schiaparelli, en passant par Thom Browne et Charles de Vilmorin, NYLON revient sur les moments forts de la Haute Couture à Paris.
De Chanel à Schiaparelli, en passant par Thom Browne et Charles de Vilmorin, NYLON revient sur les moments forts de la Haute Couture à Paris.
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Pour sa collection Automne/Hiver 2024-25, Chanel a investi le somptueux Palais Garnier à Paris, transformant ce lieu emblématique en un théâtre de Haute Couture. Les invité.e.s, accueillis avec des jumelles d’opéra élégantes en guise d’invitation, ont rapidement compris qu’iels allaient vivre une expérience exceptionnelle.
La collection célébrait l’élégance classique de Chanel avec une abondance de tailleurs en bouclé, certains ornés de houppes, cabochons et tresses, coupés juste au-dessus du genou. Les longues robes noires faisaient une déclaration audacieuse, souvent accompagnées de manteaux majestueux et de capes d’opéra. Les mannequins ont défilé avec grâce dans les couloirs baroques, gravissant les escaliers mythiques dans des créations inspirées de l’opéra et du ballet, alliant magnificence et audace.
Le look d’ouverture, une cape longue jusqu’au sol sur un body, rendait hommage aux tenues de sport créées par Chanel pour le ballet de Nijinski. Les inspirations de l’opéra et du ballet se tissaient à travers la collection avec des tutus en tulle et des plumes de cygne noir ornant des vestes ajustées. Une blouse blanche avec des manchettes à volants et un haut à basque avec des pantalons bouffants évoquaient subtilement Pierrot.
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Sous la direction artistique de Christophe Honoré, le décor de l’opéra a été transformé en un véritable plateau cinématographique. Le grand final a été assuré par la mariée Chanel, incarnée par le mannequin australien Angelina Kendall, vêtue d’une robe de bal onirique avec des manches bouffantes, une traîne fluide et un corsage orné de camélias, parfaite pour une diva de l’opéra comme Madame Butterfly ou Lucia di Lammermoor. Pour cette première collection sans Virginie Viard, le look final a captivé l’audience, qui elle est désormais impatiente de découvrir ce que la Maison réserve pour l’avenir. Le prochain chapitre de Chanel s’annonce déjà comme l’un des sujets les plus fascinants de l’industrie de la mode, promettant d’alimenter les conversations à venir. (ET)
Daniel Roseberry a captivé ses plus grands fans une fois de plus avec le défilé Haute Couture Automne/Hiver 2024-25 de Schiaparelli, un hommage vibrant à l’héritage d’Elsa Schiaparelli. Inspirée par le thème du Phoenix, la collection symbolise la renaissance et la transformation perpétuelle, reflétant l’esprit novateur de la Maison. Ainsi, chaque silhouette, soigneusement sculptée, évoque des émotions profondes tout en faisant preuve d’une maîtrise technique exceptionnelle. Les matériaux somptueux tels que le velours noir, la soie satinée et le mesh transparent se mêlent harmonieusement à des broderies métalliques et des plumes trompe-l’œil, créant des pièces qui captivent le regard. Les créations de Roseberry allient habilement l’art et la mode, rendant un hommage poétique à l’audace et à l’innovation d’Elsa.
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La collection se distingue par une variété de pièces emblématiques. Les capes majestueuses en velours noir, ornées de plumes chromées en 3D, et les robes bustier sophistiquées révèlent une fusion entre savoir-faire et nouvelles technologies. Des accessoires comme les boucles d’oreilles en argent palladium brillant ajoutent une touche de sophistication aux tenues. Une robe bustier en satin de soie argentée, agrémentée de cercles en organza satinée, réinvente les codes du glamour classique, tandis qu’une robe en satin bleu électrique, avec de hautes fentes maintenues par des nœuds, démontre une audace contemporaine. Chaque tenue incarne la dévotion de Daniel Roseberry envers l’héritage de Schiaparelli, où chaque détail, du design aux matériaux, est méticuleusement choisi pour créer une expérience de Haute Couture intemporelle et résolument moderne. (ET)
Le défilé Haute Couture Dior Automne/Hiver 2024-25, dirigé par Maria Grazia Chiuri, s’est imposé comme une célébration audacieuse de la liberté et de la puissance des corps féminins. Inspirée par les Jeux Olympiques à venir à Paris, Chiuri rend un hommage poignant aux athlètes féminines de toutes époques, honorant leur lutte pour l’égalité. Le péplum, traditionnellement fluide et structuré, est revisité en jersey métallique — une matière révolutionnaire pour la Haute Couture — disponible en or, argent et blanc. Cette maille épouse les courbes féminines avec une douceur étonnante, tout en étant soutenue par un bustier intérieur ultra-léger qui maintient la silhouette. Les pièces de la collection, animées par des plis délicats et des drapés rappelant les statues classiques, créent un mouvement gracieux et harmonieux à tout instant. Des robes de soie brodées, des jupes en jacquard moiré, et des ensembles où jupe et pantalon coexistent, incarnent une féminité à la fois délicate et puissante.
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Ainsi, cette collection est une fusion magistrale de Couture, vêtements de sport et héritage classique, tout en réaffirmant la dimension politique du corps féminin. Les créations, comme le body en tulle brodé de motifs or pâle et microtubes argentés et les robes asymétriques en jersey métallique, témoignent de l’ingéniosité de Maria Grazia Chiuri à transformer des matériaux inattendus en véritables œuvres d’art. Le rouge vibrant, couleur emblématique de Dior, et les détails audacieux comme les peignoirs ornés de miroirs en mosaïque, ont apporté une touche spectaculaire au défilé et défient les conventions établies. Par cette collection, Maria Grazia Chiuri célèbre la dualité de la femme contemporaine — à la fois délicate et forte, performante et élégante — réaffirmant ainsi le pouvoir expérimental et réflexif de la Haute Couture. (ET)
De l’entrée du Lido, évoquant un tapis rouge, aux grands écrans projetant des images en 3D de la marque dans des typographies variées, jusqu’au tout nouveau décor conçu par Alexis Mabille lui-même, tout a été pensé pour éblouir. Avec plus de 40 looks, jouant avec les matières, les coupes et l’extravagance comme avec la sobriété, la femme Mabille sait se faire discrète tout en sortant les griffes quand il le faut.
La collection Automne/Hiver 2024-25 intitulée Champagne était l’événement majeur du deuxième jour de la semaine de la Haute Couture. Des robes ornées de longues plumes servant de traîne, une coiffe avec une tête de panthère et des plumes surplombant une magnifique robe de satin à franges de perles, ainsi que des robes plus sobres qui misent sur l’élégance sans jamais être effacées, tout cela composait un ensemble harmonieux où chaque détail était pensé pour sublimer la féminité et la grâce intemporelle. Le cadre était idyllique : champagne pour tous les invités, fontaines et une bande-son incroyable.
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Cette collection Couture était une véritable ode à la vie et à la fête pour célébrer les 16 ans d’Alexis Mabille dans le calendrier de la Haute Couture parisienne. En finale, l’iconique Dita Von Teese a performé dans une coupe de champagne géante, offrant son numéro de pin-up élégante. Une seule chose à dire : des bulles, s’il vous plaît ! (SA)
Avec une myriade de silhouettes et un casting éclectique, Peet Dullaert nous offre sa vision de la Couture avec Couture Unfolds. Du casting à la démarche des mannequins, on assiste à sa propre révolution au sein d’un calendrier qui sait se montrer novateur.
La question “What is beauty?” traversait le défilé dans une industrie offrant peu de place aux beautés non-conventionnelles. Claude Emmanuelle incarnant Maléfique a apporté une réponse : peut-être que les méchantes dans les films n’ont de mauvais que leurs intentions? Peet Dullaert nous invite à questionner une vision trop platonicienne du beau et du bon : le sublime est peut-être au-delà du bien et du mal.
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“Cousu main” est le mot d’ordre pour une collection Automne/Hiver 2024-25 qui s’adapte aux corps qu’elle habille. Des drapés nouveaux, des coiffures et maquillages évoquant des époques anciennes — Peet nous présente son Olympe New Age : une ode à la résilience et aux corporalités qui s’incarnent à travers un show audacieux, célébrant la liberté des gens entourant ce jeune créateur. (SA)
Le défilé Haute Couture de Charles de Vilmorin pour l’Automne/Hiver 2024-25 a transporté les invité.e.s dans un univers où la mode et la narration se rejoignent dans une performance théâtrale envoûtante. Dès l’entrée dans la salle sombre de La Compagnie 1837, drapée de rideaux obscurs et baignée de lumières rouges tamisées, l’ambiance onirique est accentuée par des bruits de forêt en arrière-plan. La scène est prête pour accueillir des personnages inspirés des contes de fées, avec des silhouettes fantasmagoriques. Les premières pièces, déclinées dans des palettes de noir et de rouge, évoquent les méchants de ces récits : une sorcière à la robe surdimensionnée, un loup aux longues dents et des créatures hybrides aux coiffes tarabiscotées. La tension monte alors que des princesses apeurées, vêtues de robes blanches virginales ou de fuchsias joyeux mais volontairement froissées, défilent, exprimant une urgence palpable.
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Charles de Vilmorin réussit à captiver son audience avec son esthétique singulière et sa créativité débordante. Chaque tenue, qu’elle soit en noir dramatique ou en rouge vibrant, témoigne de son talent pour la couture complexe et les détails extravagants. Les robes longues et ajustées, ornées de corsets et de plumes, les ensembles de soie rouge brodés de sequins violets et bordés de plumes d’autruche, ou encore les capes majestueuses qui accompagnent les somptueux tissus jacquard, illustrent à merveille son univers artistique. Les coiffes démesurées, les éléments brodés en trois dimensions, et les chapeaux gigantesques participent à cette fantasmagorie. Le point culminant du spectacle est une danse poétique interprétée par Marie-Agnès Gillot, derrière un voile orangé. Cette performance suspendue dans le temps clôt le défilé sur une note de grâce et de mystère, laissant les invité.e.s envoûtés par l’univers de Charles de Vilmorin. (ET)
L’invitation donnait déjà le ton : avec des images de leur collection révolutionnaire “Atomic Bomb” Automne/Hiver 1998, le duo néerlandais Viktor & Rolf annonçait une saison placée sous le signe de la subversion totale. Subvertir les codes de la Couture n’est cependant pas quelque chose de nouveau pour Viktor & Rolf ; les collections passées ont présenté des designs inspirés par des ciseaux, des robes à l’envers, les célèbres manteaux « NO », et des robes-mèmes comme « Sorry I’m late, I didn’t want to come ». Le plaisir d’un défilé Viktor & Rolf réside dans l’attente de l’inattendu, et cette saison ne fait pas exception.
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Pour leur collection couture Automne-Hiver 2024/25, intitulée “Haute Abstraction”, ils se sont inspirés de la collection “Atomic Bomb”, sans pour autant en faire une suite. Les mots-clés ici étaient forme et volume. Après des décennies de jeu avec les codes de la Couture, les silhouettes de Viktor&Rolf sont devenues de plus en plus abstraites. Cette saison, le duo a pleinement adopté les formes géométriques, créant une nouvelle morphologie humaine avec leurs vêtements. Épaules exagérées, torses cubiques ou sphériques, hanches en triangles aigus : tout était là. La qualité se retrouvaient dans l’extraordinaire combinaison de couleurs éclatantes, de matériaux et de textures, très inspirée des années 80.
La couture est traditionnellement liée à la préservation d’un art, mais il est exaltant de voir quelqu’un subvertir ces conventions. L’imagination est essentielle, peut-être même plus que de belles robes, et c’est ce qui rend Viktor&Rolf si révolutionnaires. Leur capacité à repousser les limites et à faire évoluer une forme d’art parfois stagnante est ce qui les distingue. (LD)
Styliste, danseur et mannequin, Imane Ayissi est un véritable couteau suisse à la lame très aiguisée. Pour ses quatre ans dans le club très fermé du calendrier de la Couture, le designer ne cesse de se réinventer et de casser les codes sans jamais sacrifier le raffinement et la richesse de ses vêtements.
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“Le point de départ de cette collection a été mon envie de revisiter deux vêtements totems du vestiaire africain : le boubou et le kaba, ample robe à l’origine imposée aux femmes pour couvrir leur corps et leurs formes, devenue un vêtement national au Cameroun,” explique le créateur. Ce processus a révélé des similitudes avec d’autres vêtements asiatiques, tels que le kimono, le hanbok et les robes chinoises de l’époque Tang.
C’est le cœur de sa collection : une réinvestiture de vêtements témoins de colonisation, devenus traditionnels. En les réappropriant à travers des impressions et de la peinture sur soie, dans un processus éthique, Imane Ayissi célèbre et rassemble des communautés intuitivement éloignées par leurs traditions, réinventant un vestiaire élégant sans jamais sacrifier les racines de ses inspirations. Une véritable ode au panafricanisme et au pan-asiatisme : une collection qui rassemble sans jamais sacrifier une identité au profit de l’autre. Pour Imane, la célébration passe par la compréhension et les points communs entre ces cultures qui l’inspirent. (SA)
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Juana Martin, pour son défilé intitulé Pared de Cal, a offert une réflexion poétique sur les dualités fondamentales de la vie, notamment le bien et le mal. En s’inspirant de l’Andalousie éternelle, Martin explore la frontière subtile entre ces opposés à travers des créations imprégnées de symbolisme. La collection met en scène des vêtements où le blanc et le noir, tels des divinités et des péchés, coexistent harmonieusement. Les silhouettes féminines sont sublimées par l’utilisation généreuse de dentelle Chantilly, de plumes et de gaze, des matériaux qui épousent le corps et évoquent à la fois la pureté et la tentation charnelle. Cette tension entre le céleste et le terrestre est magnifiquement illustrée par des voiles légers et des transparences suggestives, soulignant la beauté et le désir.
L’influence de l’Andalousie est omniprésente dans cette collection, rappelant les murs blanchis à la chaux des villages blancs évoqués par Sainte Thérèse. Le thème de la tentation, symbolisé par le fruit du péché, est récurrent, apparaissant sous diverses formes dans les créations de Juana Martin. Chaque pièce raconte une histoire, celle d’une lutte intérieure entre le bien et le mal, où la féminité est mise en avant avec une audace gracieuse. La juxtaposition de textures et de motifs crée un contraste visuel captivant, reflétant la complexité des émotions humaines. (ET)
Georges et Jad Hobeika ont une fois de plus transporté leur public dans un univers enchanté lors de leur défilé Haute Couture pour la saison Automne/Hiver 2024-25, créant une véritable toile de fond pour mettre en lumière leur savoir-faire exceptionnel. Baignée par les derniers rayons du soleil et la lumière douce de la lune, cette collection invite à une balade onirique à travers une nature sereine et captivante. Les créations de la Maison, riches en textures et en effets visuels, reflètent la dualité du crépuscule. Les robes longues et les tailleurs iconiques, travaillés dans des tissus nobles et des techniques de couture complexes, capturent la sensualité des pétales et la brillance de la rosée. La broderie et la brillance, éléments distinctifs de la Maison, sont omniprésentes, offrant une démonstration de maîtrise et de créativité.
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La rivalité entre ombre et lumière inspire un jeu de contrastes saisissant dans des silhouettes monochromes où dentelle et inserts évoquent une végétation sauvage s’enroulant autour du corps. Les robes spectaculaires, fluides comme des cascades ou flottant tels des nuages féeriques, évoquent une vision bucolique de Cendrillon. Les matières tissées, la dentelle, le fil-à-fil, les perles et broderies, signatures de la Maison, créent des illusions captivantes de matte et de brillant, d’opaque et de transparent. Les looks féminins et masculins dialoguent de manière ludique et créative, échangeant détails et couleurs. Les matières nobles comme le velours de soie, le satin Duchesse, la mousseline et le tweed s’expriment dans une palette audacieuse, allant du vert menthe aux nuances vives de roses, rouges et oranges. Des gants longs et des boucles d’oreille pendentifs ajoutent une touche extravagante, semblables à des gouttes d’eau suspendues, complétant cette promenade féerique à merveille. (ET)
Pour sa deuxième collection Couture, le designer américain Thom Browne a investi le Musée des Arts Décoratifs dès le premier jour du calendrier parisien, offrant un véritable triomphe aux proportions olympiques. L’une des marques de fabrique de Thom Browne est sa capacité à fusionner sportswear et tailoring précis. Il joue avec le sérieux d’un costume de bureau gris et rigide, le transformant en quelque chose de proche d’un uniforme d’athlète. Cependant, la véritable magie de Thom Browne réside dans les détails, où tout ce sérieux échappe à l’ordinaire. Que ce soit à travers ses bordures rouge, blanc et bleu omniprésentes ou ses sacs “Hector” en forme de chien, le designer surprend et enchante constamment.
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Pour sa collection Automne-Hiver 2024/25, Browne a amplifié ces éléments. Inspiré par les Jeux Olympiques, qui seront le prochain grand événement à Paris après la Fashion Week, il a intégré des performances de tir à la corde sur le podium et des bottes d’entraînement avec pointes de course associées à chaque look. La grandeur et l’esprit de performance des Jeux étaient au cœur du défilé. La collection elle-même explorait la déconstruction de la Haute Couture, utilisant la mousseline comme matériau de base. Ce tissu, habituellement réservé aux prototypes, a été réinventé sous diverses formes et poids, transformé en sculptures grandioses adaptées au corps humain. Chaque pièce mettait en lumière la complexité et les heures de travail nécessaires à leur création. Bien que la couture de Thom Browne n’en soit qu’à sa deuxième saison, cette collection démontre que le designer a sa place parmi les noms les plus prestigieux du cercle fermé de la Couture. (LD)