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King Princess fait son grand retour avec son troisième opus “Girl violence”

Sexy, doux et chaotique, King Princess te parle de son dernier album. Rencontre avec l’artiste !

@kingprincess69

Après le succès de “Cheap Queen (2019) puis de “Hold On Baby (2022), King Princess fait son retour à New York (sa ville d’origine) avec une écriture toujours plus acérée et un son à l’état brut. Pour ce troisième album Girl Violence”, l’artiste nous livre une chronique queer du désenchantement, qui explore sans filtres les questions de douceur, de vulnérabilité et de violence — parfois imperceptible, innommable, mais pourtant au coeur de certaines relations. 

À la fois intime et désarmant, ce projet sonne comme une confession, un cri maîtrisé, celui d’une artiste qui transforme la rupture en renaissance et le chaos en matière vivante — aux côtés de Cherry —figure centrale de l’album et muse démoniaque. 

 À l’occasion de cette sortie musicale, on a rencontré King Princess à l’Alba Opéra Hôtel (Paris 9) pour un entretien exclusif !

Ton album débute par le titre “Girl Violence”, quelques secondes s’écoulent puis tu prononces ces mots : “Why does nobody mention that girls can be violent?”. Confession ou provocation ? Peux-tu nous parler de cette violence et de ce qu’elle signifie pour toi ? Comment as-tu exploré ce thème dans le cadre de ton nouvel album ?  

Bien sûr.  Je crois qu’à travers ce projet “Girl Violence” j’ai simplement mis des mots sur un thème dont j’ai toujours parlé dans mes écrits : pourquoi le lesbianisme est-il à la fois si beau et si chaotique ? Et je pense que cela s’explique en partie par notre intelligence émotionnelle. C’est tellement facile pour nous d’aller droit au but, d’appuyer là où ça fait mal. C’est une violence sourde, pas nécessairement physique, mais elle peut être terrible. Je pense aussi que c’est intrinsèquement lié à notre identité, au fait que l’on a intériorisé depuis toute petite l’idée qu’on ne faisait pas partie de la « force dominante » de ce monde, contrairement aux hommes blancs cis et hétéros. En tant que femme queer, tu dois trouver d’autres moyens de t’imposer, d’écrire tes propres scripts. Et oui, ça m’a toujours beaucoup intéressée. Personnellement, j’ai toujours eu des relations compliquées et qui finissaient mal. Cette fois, j’avais envie de mettre un nom dessus… Et peut-être d’arrêter ? (rires) Ou du moins d’essayer. 

Nommer cette violence serait donc pour toi une manière de lui retirer du pouvoir ? 

Oui, en quelque sorte. Je crois que quand tu nommes les choses, tu leur retires instantanément un peu de pouvoir. C’est une manière de reprendre le contrôle je pense. 

Justement, en parlant de chaos, selon toi, pourquoi les lesbiennes sont-elles si chaotiques ?

Écoute, regarde nos films ! La plupart des films lesbiens, que ce soit aux États-Unis ou en France, sont des drames d’époque où deux femmes ne peuvent pas être ensemble. On a grandi avec ces représentations. Donc oui, forcément on finit par croire que l’amour doit faire mal, qu’il doit être dramatique, interdit, voire destructeur. Et même dans nos relations queer, on reproduit souvent les schémas hétéros. On fait les mêmes erreurs. 

Et oui, je pense que ce chaos fait partie de nous et de la beauté que nous incarnons. Après certes, il y a des moments où ça déborde, où ça devient ingérable, incontrôlable. 

 As-tu des icônes queer avec lesquelles tu as grandi et qui t’ont marqué ? 

Oui ! Certains films comme Bound, avec Gina Gershon dans le rôle de Corgi, sont emblématiques. Je me souviens aussi de k. d. lang avec Cindy Crawford en couverture de Vanity Fair, c’était génial. Toutes ces petites choses m’ont donné de l’espoir quand j’étais plus jeune. Mais dans l’ensemble, j’admirais surtout les rockstars masculines… et peut-être un peu les divas pop aussi. Il n’y avait pas beaucoup de représentations lesbiennes à l’époque, et j’aimerais pouvoir en faire partie aujourd’hui incarner une forme de représentation pour les autres. 

Toujours sur ces questions de représentations, as-tu vu l’incontournable série “The L World” d’Ilene Chaiken

Bien sûr, un million de fois ! C’est biblique, n’est-ce pas ? (rires) C’était mon adolescence. Je trouve que c’est une forme de représentation amusante et je pense que c’est quelque chose qui nous manque aujourd’hui. C’était une version rêvée de la scène lesbienne à Los Angeles la représentation d’une lesbienne universelle qui n’existe pas vraiment mais qui m’a donné envie de créer mon propre univers. 

Pour en revenir à ton album “Girl Violence”, quels sont tes morceaux préférés ? 

J’adore “Jamie” et “Covers” ! Les paroles résonnent toujours autant en moi, même un an après les avoir écrites. Et je suis vraiment fière de la musicalité de ces deux morceaux. 

Les fans sont impatient.e.s de te voir en femme démoniaque aux côtés de Gio the Cook, que tu as choisi pour jouer ton double dans le clip de “Jamie”. Pourquoi Gio the Cook et d’où te vient cette idée de double ?

Girl, I wanted to be the girl ! Tout l’album parle de femmes qui m’ont hantée… cette fois, je voulais être la femme démoniaque, et pour ça j’avais besoin d’un double. 

Gio et moi, on reçoit des messages depuis 5 – 6 ans sur notre ressemblance flagrante. Donc un soir, je l’ai croisé en soirée et je lui ai simplement demandé : « tu veux le faire ? ».  Il a dit oui direct !

L’esthétique de ton album est très pop, camp et 60-70’s coded, à l’image de “Cheap Queen” mais dans une nouvelle ère. Peux-tu nous en dire plus ?

Oui clairement, le camp fait partie de King Princess depuis le début. C’est inhérent au personnage et à l’univers que j’ai créé. Pour ce qui est du processus créatif, je travaille avec des gens qui me laissent beaucoup de liberté et qui croient en moi. Je raconte mes idées les plus bizarres, et ils me disent : « ok, construisons un club de striptease dans les toilettes pour femmes ! Ok, faisons-le ce logo avec des seins en cerise ! ». Tu sais, c’est juste mon esprit un peu tordu qui balance des idées et mon équipe géniale qui me suit. 

Et ces cerises justement, on les voit partout. Pourquoi ? Et est-ce que tu en manges encore ?

Non, j’en ai fini avec les cerises ! (rires) Je voulais que l’album ait une mascotte. Et Cherry, c’est elle. C’est la fille responsable de tout ce chaos. Quand une fille agit de façon folle, tu peux dire : « c’est Cherry ». Quand elle te rend folle ? « C’est encore Cherry ». Elle a des seins énormes, elle est belle, vieille, violente, et avec un sex appeal de malade. Elle existe depuis des années, c’est presque une figure mythologique. (rires)

Toujours à propos de Cherry, combien de temps as-tu mis pour préparer ton “Cherry look drag” ? Il est emblématique. 

Mon prothésiste a fabriqué la tige (de la cerise). Cela a pris quelques jours, puis ensuite trois heures et demie sur une chaise de maquillage pour que mon équipe me peigne tout le corps en rouge. C’était assez long, je te l’assure ! (rires) 

 

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Tu as joué dans la deuxième saison de Night Perfect Strangers. L’acting c’est une expérience que tu aimerais retenter à l’avenir ? 

Oui, j’aimerais beaucoup continuer ! Mais la musique restera toujours mon premier amour.

L’un n’exclut pas l’autre. C’est même complémentaire et je trouve ça génial de pouvoir faire les deux. 

Si tu pouvais jouer dans n’importe quelle série, laquelle serait-elle ?

Je ne sais pas trop. J’aimerais bien jouer un rôle un peu étrange, difficile, quelque chose qui me challenge. J’aime me lancer des défis ! 

Peux-tu me confirmer que le merch est déjà disponible en ligne ? Est-ce que la rumeur est vraie : c’est ta mère qui design ton merch

Oui, le merch est disponible sur mon site internet, foncez ! On a fait deux sets : The  Survival Cherry Kit et The Girl Violence Kit avec un marcel, un string ou un boxer (selon le kit) et un sticker. Et oui, c’est vrai, on fait le merch ensemble avec ma mère.  Elle est vraiment géniale !

Comment décrirais-tu tes concerts ?

C’est un moment magique. Mes fans sont beaux, drôles, pleins d’énergie ! Ils viennent maquillés, déguisés, et il y a une vraie bienveillance dans la salle. C’est une safe place, une grande fête queer ! Ça me manque énormément. J’ai hâte de repartir en tournée, de dormir dans un bus qui sent mauvais et de refaire le tour du monde ! (rires)

Et ce retour à New York, c’était vital ?

Oui, j’ai grandi ici ! Après des années à L.A., je ne m’y plaisais plus. Revenir à New York, c’était comme une énorme bouffée d’air frais. La ville est brutale mais vivante, on s’y sent chez soi. Et je crois que New York et Paris ont ce truc en commun, une sorte de “bitchyness energy” que j’adore !

Quelles sont tes adresses pour faire la fête à New York ?

Le Ginger’s Bar Brooklyn, le Cubbyhole, l’Union Pool aussi ! Et évidemment ma propre soirée : la Bazongas ! Tous ces endroits sont hyper cool et safe, tu peux juste être toi-même et faire la fête.

Un mot pour tes fans et les lecteurs.rices de Nylon ?

Merci ! Vous êtes incroyables, drôles, adorables, toujours prêts à faire la fête… Et moi aussi, j’adore faire la fête ! (rires)

Girl violencede King Princess, disponible sur toutes les plateformes et en concert au Trianon le 14 décembre 2025 !

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