NYLON Salut Demi ! J’ai entendu parler du Self Esteem Club, organisé par NYLON et Erborian à Paris, avec la DJ Anetha, lors de la dernière Fashion Week… Raconte un peu, c’était comment ?
DEMI LOVATO C’était super ! On était en petit comité, au Silencio, et j’ai pu interpréter des chansons de mon nouvel album. Je suis impatiente qu’ils puissent découvrir le disque.
Après avoir renoué avec tes amours rock, ce projet marque un nouveau tournant. Il est résolument pop, puissant, infusé d’énergies club et porté par des textes hédonistes qui résonnent comme des hymnes à la joie. Qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir vers ce type d’ambiance ?
L’inspiration vient clairement de là où j’en suis aujourd’hui — et notamment du bonheur que je ressens depuis que j’ai rencontré mon mari. J’adore le rock, et j’avais l’intention de continuer sur cette lancée lorsque je suis retournée en studio juste après ma dernière tournée. Mais je suis une artiste très fluide — tu sais — et les choses évoluent. J’avais beaucoup de colère en moi à l’époque où j’ai enregistré Holy Fvck. J’ai pu l’extérioriser et, aujourd’hui, cette colère a disparu. Je suis heureuse, épanouie dans une relation incroyable, entourée de gens formidables… Je voulais que ma musique reflète cela. J’ai vite compris qu’il m’était difficile d’exprimer ma joie sur du rock, alors j’ai exploré d’autres directions… Et celle qui a résonné le plus en moi, c’était un retour à mes racines pop.
Cette nouvelle direction, ça me renvoie au titre de l’album : It’s Not That Deep. Que signifie cette phrase pour toi ?
It’s Not That Deep est à la fois une phrase tirée des paroles de “Kiss”, mais c’est aussi l’intention qui a guidé mon écriture sur ce disque. Tu sais, j’ai traversé beaucoup d’épreuves et j’en ai souvent parlé dans ma musique. J’ai longtemps écrit en puisant dans mon histoire, d’un endroit très profond, émotionnel et personnel. Mais cette fois, je ne voulais pas que ce soit aussi lourd. Quand j’ai commencé à écrire, j’ai réalisé que ces sujets ne me parlaient plus vraiment. J’avais juste envie de m’amuser. Ce titre reflète la légèreté et l’énergie festive qui m’animent à présent.
L’album est très festif, en effet, mais il reste très intime. Je pense notamment au titre “Sorry to Myself”, qui m’a semblé emblématique de ton parcours et de ce que l’album dégage. D’où t’est venue cette chanson ? Que voulais-tu exprimer en l’écrivant ?
Sur cette chanson, j’ai voulu me présenter des excuses. J’ai vécu beaucoup de choses difficiles, c’est vrai, mais j’avance. C’est ma façon de dire que je suis désolée pour tout ce que j’ai infligé à mon corps, à mon esprit, à moi-même. Je tenais à ce qu’elle soit émotive tout en restant énergique et lumineuse. Elle est le fruit d’années pendant lesquelles j’ai maltraité mon corps — que ce soit par la consommation de substances ou en refusant de m’alimenter. C’est un pardon que je m’accorde pour pouvoir me tourner vers l’avenir.
Qu’aimerais-tu que ton public ressente en écoutant ces nouveaux titres ?
Je ne cherche jamais à impliquer une émotion précise ; je veux seulement que la musique puisse résonner en eux. Tu peux pleurer en écoutant “Ghost”, te célébrer sur “Sorry to Myself” ou te sentir sexy sur “Kiss” : l’important pour moi, c’est que tu vives l’album à ta façon.
Les textures club qui composent le disque sont ultra efficaces. Selon toi, quel est le meilleur setup d’écoute pour vivre l’expérience à fond ?
Évidemment, le meilleur endroit pour l’écouter reste dans un club bondé et bien sonorisé. Mais pour moi, l’expérience ultime, c’est dans une voiture. Si tu as de bonnes enceintes, c’est là que tu entends tous les détails, toutes les petites subtilités que tu n’entendrais pas ailleurs — ni sur ton téléphone, ni même avec des écouteurs. En voiture, tout se révèle. C’est vraiment le setup parfait.