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De Vancouver à Séoul, Junny écrit son chapitre le plus personnel

Junny, entre vide et renaissance, raconte à NYLON France son nouveau projet, ses collaborations et ce que la scène parisienne représente pour lui.

@jnkmsc

De Vancouver à Séoul, Junny s’est imposé comme une des voix les plus singulières du K-R&B. Auteur pour IU, EXO et NCT Dream, mais aussi interprète de titres cultes comme Invitation ou Lonely Lover, il revient avec null, un album intime et cinématographique. Et il sera en concert à Paris le vendredi 26 septembre 2025.

null est enfin sorti, félicitations ! Peux-tu nous parler de l’histoire ou du concept derrière cet album ? Ce projet est-il né d’un moment particulier dans ta vie ? Y a-t-il eu une étincelle qui a lancé sa création ?
null est vraiment né d’un moment où j’avais l’impression d’avoir tout perdu et de devoir repartir de zéro. Le mot lui-même a ce double sens : “toi” et “rien”. Je voulais capturer la façon dont l’amour peut sembler infini un instant et vide l’instant d’après. Cette dualité est devenue l’étincelle de tout le projet.

Tu as décrit l’album comme se déroulant comme un film ou une pièce, retraçant l’ascension, l’effondrement et la renaissance des émotions. As-tu construit la tracklist avec cette narration cinématographique en tête, presque comme si tu réalisais une histoire scène par scène ?
Oui, je l’ai abordé presque comme si je réalisais un film. Chaque morceau est une “scène” qui montre l’ascension, l’effondrement et la renaissance de l’émotion. L’ordre des chansons était aussi important que leur écriture : il s’agissait de rythmer les hauts et les bas pour que l’auditeur vive l’histoire comme un voyage, et pas seulement comme une playlist.

L’album commence par “No Morning”, qui est en fait la fin de l’histoire, avant de remonter au moment de l’étincelle d’un nouvel amour. Pourquoi avoir choisi de structurer l’album à l’envers — en commençant par le vide avant de revenir à la passion et au chagrin ?
Je voulais que l’album ressemble à une mémoire — parfois on commence par l’après-coup et on rejoue tout à l’envers. Ouvrir avec No Morning donne d’abord le ton du vide, et quand l’amour et la passion apparaissent ensuite, ils frappent encore plus fort. La structure inversée rend la fin plus tragique mais aussi plus humaine.

Peux-tu nous parler de tes inspirations et de l’idée derrière le clip très edgy de “Energy”, le single de l’album ?
Le clip de Energy est né de l’envie de montrer l’attirance sous sa forme la plus chaotique et brute. Je me suis inspiré de la culture nightlife, mais aussi du côté sombre et inavoué des relations — comment l’intensité peut être à la fois magnétique et destructrice. Visuellement, je voulais qu’on ait l’impression d’être pris dans cette tempête, où le frisson et le danger se confondent.

Un titre comme “Weight of Time” explore un nouveau territoire pour toi, avec une forme quasi rhapsodique. Qu’est-ce qui t’a poussé à expérimenter la structure ici, et qu’as-tu voulu faire ressentir aux auditeurs ?
Ce morceau m’a poussé vers une forme plus libre. Je ne voulais pas suivre une structure couplet–refrain classique. À la place, il coule comme une rhapsodie — parfois calme, parfois écrasant. Je voulais que les auditeurs ressentent le poids du souvenir, la façon dont le temps peut s’étirer ou s’effondrer quand on repense au passé.

Tu as aussi contribué à plusieurs chansons de NCT. Comment adaptes-tu ton écriture à l’identité très diverse de NCT, avec tous ses styles différents ?
Avec NCT, tout est une question de flexibilité. Chaque unit a sa propre couleur, donc je commence toujours par écouter attentivement ce que ce groupe spécifique représente. Mon rôle est de m’adapter — parfois ça veut dire aller vers l’expérimental, d’autres fois vers l’émotionnel — mais toujours en gardant l’identité de NCT intacte.

SHINee est un groupe K-pop iconique, et tu as travaillé sur “Gravity” pour leur album Hard. Que représente SHINee pour toi, et comment as-tu abordé l’écriture pour un groupe avec une telle histoire et un tel héritage ?
SHINee est un groupe que j’ai toujours respecté — ils ont façonné une grande partie de l’histoire de la K-pop. Écrire pour eux était intimidant mais aussi inspirant. Avec Gravity, je me suis concentré sur l’idée d’honorer leur héritage tout en leur apportant quelque chose de neuf. Je me demandais sans cesse : “Quel son peut sembler à la fois classique et nouveau ?”

Y a-t-il une chanson que tu as écrite pour un autre artiste que tu aurais secrètement aimé garder pour toi ?
Il y a toujours des chansons où je me dis : “J’aurais pu la chanter moi-même.” Mais honnêtement, une fois qu’une chanson trouve le bon artiste, elle lui appartient. Je ne regrette pas de les avoir données — c’est plus gratifiant de voir la chanson prendre vie dans une voix qui la complète.

Ta carrière est remplie de collaborations. Y a-t-il une collaboration rêvée, en Corée ou à l’international, que tu aimerais encore réaliser ?
J’adorerais travailler avec quelqu’un comme Frank Ocean, Jon Bellion ou Dijon — des artistes qui écrivent de manière brute, poétique et intemporelle. En Corée, j’aimerais faire plus avec des chanteuses ; il y a quelque chose dans le contraste des textures qui peut révéler une nouvelle dimension dans ma musique.

En tant qu’artiste, qu’aimerais-tu que les gens retiennent le plus en écoutant null ?
J’espère qu’ils comprendront que le vide n’est pas seulement une perte — c’est aussi une possibilité. null parle d’effondrement, mais aussi de renouveau. Si les auditeurs ressentent que même les fins peuvent mener à des commencements, alors l’album aura accompli ce que je voulais.

Tu vas retrouver tes fans français dans quelques jours à Paris. Qu’est-ce que cela représente pour toi de performer dans cette ville ?
Paris, c’est comme le cœur de l’art et du romantisme. Y apporter ma musique encore une fois, c’est comme un rêve qui se réalise. C’est très important de pouvoir me connecter avec les fans dans une ville qui a inspiré tant d’artistes à travers l’histoire.

Les fans peuvent-ils s’attendre à des surprises pour le concert parisien ? Et y a-t-il quelque chose que tu aimerais absolument découvrir ou faire pendant ton séjour à Paris ?
Oui — il y a des moments dans la setlist que j’ai préparés spécialement pour Paris. Je veux que les fans ressentent à quel point cette étape est unique. Et personnellement, j’aimerais découvrir Paris en journée — marcher dans les rues, m’asseoir au bord de la Seine, et laisser la ville m’inspirer.

Si tu avais la chance, y a-t-il un réalisateur, un drama ou même un film auquel tu rêverais de contribuer musicalement ?
The Bear — la manière dont cette série construit l’atmosphère, la tension et l’intimité, autant par l’image que par le son, est incroyable. Cette série ressemble déjà à de la musique, et pouvoir contribuer à ce type d’univers, où chaque détail compte, serait un rêve pour moi.

Enfin, avec ton expérience dans le podcast GET REAL, le fait de parler ouvertement de sujets personnels et sociaux a-t-il changé ta façon de te connecter à ton public ?
Le podcast m’a ouvert. Parler honnêtement de sujets personnels et sociaux m’a montré à quel point la vulnérabilité est puissante. Ça a changé ma connexion avec les fans — maintenant je sais qu’ils ne veulent pas seulement la musique, ils veulent l’humain derrière. Cette honnêteté se retrouve dans tout ce que je crée aujourd’hui.

 

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