Fun, coloré, créatif : Lise réinvente le montage à l’ère de l’IA
Directrice artistique du quotidien, monteuse virtuose et exploratrice des formats courts, Lise propulse la création visuelle dans une nouvelle dimension.
Directrice artistique du quotidien, monteuse virtuose et exploratrice des formats courts, Lise propulse la création visuelle dans une nouvelle dimension.
Ton univers visuel est à la fois très maîtrisé et hyper spontané. Quelles références, dans le cinéma, la pop culture ou même sur les réseaux t’ont influencée dans ton style ?
Une de mes plus grandes inspirations, c’est Star Wars. Pas forcément pour l’esthétique pure, mais pour l’univers qu’elle déploie — un mélange de technologie, de symboles, de culture japonaise détournée. Je suis aussi très connectée à l’animation, notamment nippone, qui a ce sens du détail et de la couleur. Je pense que mon style naît de ce mélange entre amour des grands récits visuels et goût du maximalisme.
Tu es à la fois monteuse pro, réalisatrice de contenu et créatrice d’univers. Tu peux nous raconter ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a menée à développer cette double casquette entre technique et création ?
Tout a commencé pendant le confinement. Je suis maquilleuse, coiffeuse, perruquière, donc très visuelle de base. Avec des amis, on se lançait des défis make-up sur les réseaux, juste pour s’amuser. Et très vite, j’ai compris que ce n’était pas juste le maquillage qui m’attirait… mais la manière de le filmer, de le raconter. J’ai plongé dans le montage, les effets, les transitions. En cinq ans, en autodidacte, je me suis formée à tout ça, et c’est devenu mon terrain de jeu principal.
Tu fais partie de cette génération d’artistes qui explorent l’IA sans en avoir peur. Tu te souviens de ta première fois avec l’IA générative? Qu’est-ce qui t’a bluffée ?
La première fois que j’ai testé les outils génératifs, c’était un vrai choc. On touche presque à quelque chose d’infini. Je me souviens avoir testé la version bêta de Firefly dès sa sortie, et c’était tout de suite un terrain d’expérimentation sans limite. Le fait de pouvoir transformer une image en quelques clics, c’est encore un peu magique aujourd’hui.
Tu donnes aussi beaucoup de conseils de montage : pour toi quel est le secret d’un montage réussi ?
Il n’y a pas de raccourci magique : il faut pratiquer, encore et encore. C’est comme tout, ça se muscle. À force, tu développes un œil, une sensibilité au rythme, à la narration. Et un jour, ça devient fluide.
Comment être sûr que ton post fonctionne : y-a-t-il des secrets qui marchent ?
Oui, il y a des structures qui fonctionnent, notamment sur les formats courts : un bon hook dans les premières secondes, un contenu qui a de la valeur, puis une résolution claire. Les trois premières secondes, c’est la porte d’entrée — si tu rates ça, les gens scrollent. C’est brutal, mais c’est la règle du jeu.
Est-ce que Firefly ou d’autres outils Adobe t’ont permis de faire des choses que tu n’aurais pas pu imaginer seule avant ?
Complètement. Surtout en retouche photo. J’utilisais déjà Lightroom depuis un moment, mais là, avec Firefly et Photoshop, tu peux prendre une photo assez classique et la pousser dans des dimensions totalement nouvelles. Ça ouvre des possibilités créatives immenses, même sans compétences de retouches hardcore.
Monter une vidéo, créer un contenu, raconter une histoire… En quoi l’arrivée de l’IA a changé ton processus ? Est-ce que ça t’a aidée à aller plus vite, ou plutôt à creuser d’autres pistes créatives ?
Je suis encore en phase d’exploration. Les outils évoluent hyper vite, surtout côté vidéo. Il y a encore un an, certaines fonctionnalités n’existaient même pas. Aujourd’hui, je teste, je découvre, et j’essaie de voir comment intégrer tout ça à ma manière de créer.
Comment tu penses ton contenu publié sur les plateformes ? Est-ce que les formats courts t’inspirent différemment d’un montage plus ciné ?
Oui, la différence est surtout entre format court et format long. En format court, tout est plus nerveux : il faut capter l’attention vite, enchaîner les idées. Sur TikTok, je me permets d’être plus spontanée, parfois même sans montage. Sur Insta, je vais chercher une esthétique un peu plus léchée. Je m’adapte toujours à la vibe de la plateforme.
Il y a encore beaucoup de débats autour de l’IA dans la création. Pour toi, c’est quoi la différence (ou pas) entre art “traditionnel” et art généré en partie par IA ?
Je pense qu’il faut faire attention, évidemment. Quand l’IA vient remplacer le travail d’artistes, comme on l’a vu avec les visuels façon Ghibli, ça pose problème. Mais en soi, ce sont juste des outils. Comme quand la tablette graphique est arrivée et que tout le monde a paniqué. L’IA ne remplace pas l’idée, ni la vision. C’est l’intention qui fait l’artiste, pas le logiciel.
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Tout le monde peut générer une image aujourd’hui, mais tout le monde ne sait pas raconter une histoire. Comment tu trouves ta propre voix ? Qu’est-ce qui fait, selon toi, ta patte ?
J’ai trouvé ma voix en faisant, en testant. L’an dernier, je me suis lancé un défi : poster une vidéo par jour pendant 100 jours. Ça m’a permis de chercher, d’échouer, de recommencer. Et surtout, de ne pas rester bloquée dans une esthétique figée. Mon contenu évolue tout le temps, et je me donne le droit de changer, d’expérimenter. C’est ça, ma vraie force.
Avec l’IA, la création visuelle évolue vite. Tu te sens comment face à cette accélération ? Curieuse, méfiante, excitée ? Est-ce que tu penses qu’on est en train de vivre une vraie révolution artistique ?
C’est un mélange des trois : excitation, curiosité, vigilance. On vit clairement un tournant. Tout le monde a accès aux outils maintenant, mais ce qui fera la différence, c’est toujours ce que tu en fais. L’univers, l’histoire, la signature… c’est ça qui reste irremplaçable.
Ton style en trois mots ?
Fun, coloré, créatif.
Adobe en trois mots ?
Création, infini, révolutionnaire