Toutes les mothers de ta vie
Dimanche is Mother’s Day, l’occasion pour la rédac de NYLON de la souhaiter à ses mères spirituelles.
Dimanche is Mother’s Day, l’occasion pour la rédac de NYLON de la souhaiter à ses mères spirituelles.
Dimanche, c’est la fête des Mères et je ne parle plus à la mienne. C’est l’anniversaire de cette décision que je célébrerai ce jour-là. Pour toutes les personnes qui n’ont pas, plus, ou pas exactement cette présence dans leur vie, celle dont la simple évocation apaise, I hear you.
Cette journée me donne surtout l’occasion de réfléchir à ce qui se joue dans le mot “mère”, et ce qu’il vient essentialiser. À commencer par une garantie d’amour – de surcroît sain et vertueux. Ce lien mère-fille, c’est aussi la découverte de la nature humaine à son plus âpre. Et qui viendra façonner ce que j’ai cherché, toléré, pardonné toute ma vie. Ce jour est celui du choix d’arrêter d’attendre excuses, changements – et c’est précisément ce deuil qui me (sur)élève.
Ma mère, aujourd’hui, est un cadavre exquis de quelques souvenirs embués : un foulard dans les cheveux, La Vie devant soi sur une étagère, un tapis bavard et Cesaria Evora.
Ce que je nomme dorénavant mère est en réalité une constellation : d’icônes, de liens, de tensions, de rendez-vous, qui viennent rassurer et réenchanter mon quotidien. C’est une bonne étoile, un astre que je nomme le mensch dans le ciel – celui de la capacité à faire sens du cycle et à en tirer, sûrement, un jeu de mots pour ma psy. Sans plus attendre, voici donc les mères spirituelles de NYLON.
Elisabeta Tudor, Founder & Editor-in-Chief
Musicienne de talent et figure de proue du mouvement riot grrrl, Courtney Love a été à la fois ma grande sœur platonique et ma mère spirituelle. J’ai toujours admiré son engagement féministe, son je-m’en-foutisme assumé et la manière unique dont ses convictions sociopolitiques se sont exprimées via les albums de son groupe Hole. Ma mère voyait ma fascination pour une artiste brillante mais aussi héroïnomane d’un mauvais œil, et m’a par conséquent poussée à trouver des représentations plus traditionnelles… N’étant pas franco-française et à la recherche de comfort food made in France pour mieux comprendre la culture du pays qui m’a naturalisée, je me suis tournée vers Maïté – LA restauratrice française, qui a animé des émissions cultes sur France 3 – dès ma petite enfance. Fascinée par son bagout et ses recettes culinaires, je savourais chaque émission de À Table sans laisser une miette, et j’ai toujours gardé une place pour Maïté dans mon cœur… Jusqu’au jour où j’ai découvert une vidéo nommée “Maïté déguste un ortolan” dans les archives de l’INA… Mommy, no, mommy, WHY ?!
Manon Le Roy Le Marrec, Digital Editor
Dalida, because c’est elle qui veille sur moi (je vais littéralement prier sur sa tombe à Montmartre avec un son d’elle dans mes oreilles : c’est ma déesse, je suis dalidaïste).
Et Fred, car c’est l’archétype de la daronne en crise de la cinquantaine qui se la pète et engueule les autres quand ils ne font pas la vaisselle… Je veux être elle quand je serai plus grande.
Emma Yousfi, Community Manager
Reine incontestée du cynisme et du drame, Morticia Addams incarne pour moi la mentor parfaite, celle qui transcende les normes et incarne l’amour inconditionnel. Parce qu’elle enseigne à ses enfants que leurs excentricités et leurs différences sont des forces mais aussi parce qu’elle ne vit que pour elle et le bonheur de ses proches, Morticia est pour moi un role model de tolérance et de charisme. Sa confiance en elle et sa capacité à aimer inconditionnellement, à encourager l’individualité et à embrasser le côté sombre de la vie en fait une mère spirituelle exceptionnelle. Après tout, quelle autre mère te dira “Mes chers enfants, vous êtes vraiment terrifiants. Je suis tellement fière de vous” ?
Lucas Dias, Managing Editor
Quelle meilleure mère que Mère Nature elle-même ? OK, Björk n’est pas vraiment Mère Nature, mais elle est la représentation humaine qui s’en rapproche le plus. C’est comme ça que j’imagine la Nature s’habiller, parler, chanter. Dans ma tête, Björk est une mère qui m’apprend à écouter les sons de la nature, à être moi-même, à vivre avec intensité et à surmonter toutes les émotions d’une manière si extra – tout cela bien sûr en ayant l’air fab en Chalayan ou Noir Kei Ninomiya custom. Tout ce dont j’ai toujours rêvé.
Noïra Boketi, Editorial Assistant
Ai-je vraiment besoin de me justifier ? I mean, c’est Queen B ! La reine de tout, de la pop culture mais aussi de la représentation. Tu ne peux que devenir une bad b*tch quand tu grandis avec pour maman celle à l’origine de films comme Black Is King, de singles comme “Formation” et d’albums comme Renaissance. Et quand, pour encore plus booster ton self love, ta mother te fait danser dans un Stade de France en folie, tu as tout gagné.
Noa Ricard, Digital Strategist
J’aurais adoré que Vivienne Westwood me looke pour aller à l’école et m’emmène à l’atelier ! Quoi de mieux que la mother du punk et de la mode pour grandir like a strong (sexy) and independent woman ?
Fran, c’est une évidence, meilleure baby-sitter, meilleur look, pire voix ! Je l’imagine me crier dessus parce que je lui ai volé son petit top léopard préféré et ça, ça me fait rêver !
Andrea Karina Méndez, Graphic Designer
Badass immigrant non binary and women artists ? Of course. Vénézuéliennes toutes les deux, ces figures deviennent des inspirations pour moi pour leur parcours et leur sensibilité. Un mélange de sagesse spirituelle et un lien avec la création : c’est ça ce que je vois chez ces motherly figures avec lesquelles je partage le pays d’origine. Marisol en créant des incroyables sculptures dans les années 60 à New York, Arca avec sa musique qui se veut pionnière, qui ne laisse jamais de côté ses racines et qui bouleverse les notions de genre et classe. BAM !
Alice Pfeiffer, Executive Editor
Une longue dame brune mais pas d’amoroso, une maman sur scène ou à Göttingen: j’ai leurs deux noms tatoués, et entendus depuis l’enfance – et avec elles cinquante nuances de nostalgie. Exils et devenirs, mémoire et avenir – motherland as a function of the journey itself ?