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Entre danse et audace : rencontre avec Chloé Lopes Gomes

L’autrice du livre Le Cygne Noir t’invite à découvrir son dernier projet en date : BOLDSTEP, des cours de ballet et de wellness en présentiel et en ligne accessibles à tous.tes !

Chloé porte un total look de Vivienne Westwood.

© Photographe : Quentin Caffier / Styliste : Tara Ziegfeld / Maquilleur : Marlon Monroe

Chloé Lopes Gomes n’est pas seulement une danseuse, elle est un symbole de persévérance et de changement dans le monde rigide et traditionnel du ballet classique. Son histoire, marquée par des défis personnels et professionnels considérables, révèle un combat incessant contre les discriminations raciales et sociales, et une volonté farouche de transformer l’industrie de la danse. Rencontre. 

C’est à l’âge de huit ans, lorsqu’elle assiste à une représentation du Lac des cygnes à l’opéra de Nice, que Chloé décide de devenir danseuse. “Ce spectacle a été un véritable déclic. Je ne connaissais rien à la danse, mais j’ai immédiatement su que c’était ma voie.” 

Cela dit, rien ne présageait une carrière dans la danse classique. Née en France dans une famille d’origine cap-verdienne, Chloé a connu dès son enfance les difficultés liées aux préjugés socio-culturels que peuvent subir les danseuses. “Dans ma famille, la danse était vue comme une fantaisie irréaliste, surtout pour quelqu’un de ma condition”, dit-elle. Son père, élevé au Cap-Vert sous la colonisation portugaise, associait le succès de sa fille à des professions classiques et financièrement stables, excluant donc les carrières artistiques comme la danse. Chloé se souvient avec émotion de ses premiers pas en tant que danseuse professionnelle : “Tenir tête à mon père, pour poursuivre mon rêve de devenir danseuse, a été mon premier step réellement bold et sûrement le plus fort !” 

Chloé porte une chemise, un short, un corset, des boucles d’oreilles et des bagues de Vivienne Westwood, un bijou d’oreille Julia Bartsch et des chaussures Chen Peng x Empty Behavior.

© Photographe : Quentin Caffier / Styliste : Tara Ziegfeld / Maquilleur : Marlon Monroe

Pour réaliser son rêve, elle a pu compter sur le soutien indéfectible de sa mère, qui a travaillé sans relâche et contracté un prêt pour financer son éducation au prestigieux ballet Bolchoï en Russie. “Les sacrifices de ma mère ont été nombreux. Sans son soutien, rien n’aurait été possible”, confie Chloé avec gratitude. À 14 ans, Chloé intègre donc l’Académie du ballet Bolchoï, loin de sa famille et de son pays. Les années d’apprentissage sont marquées par une discipline de fer et un isolement difficile. “Le Bolchoï n’est pas seulement une école de danse, c’est un institut qui te modèle pour que tu puisses atteindre la perfection. Les entraînements étaient si rigoureux et exigeant d’un point de vue psychologique et physique que chaque jour était un défi”, explique-t-elle.

Son ascension dans le monde de la danse classique est brutalement interrompue à 18 ans par un drame familial : l’incarcération injuste de sa mère. Chloé doit alors retourner en France pour s’occuper de ses frères et sœurs. “J’ai arrêté de danser et pris quatre emplois différents pour subvenir aux besoins de ma famille. Ce fut une période de combat intense, non seulement contre la pauvreté mais aussi pour la justice”, raconte-t-elle. Pendant ces années, Chloé n’abandonne jamais son rêve. Elle reprend la danse grâce à l’aide de deux professeurs qui lui offrent des cours gratuits, reconnaissant son talent exceptionnel. “Ils ont vu en moi quelque chose que je ne voyais pas moi-même à l’époque. Ils m’ont aidée à retrouver confiance en moi.”

Après des années de travail acharné, Chloé réalise son rêve en intégrant le Staatsballett à Berlin en 2018, devenant ainsi la première danseuse noire de l’institution. Mais les défis ne s’arrêtent pas là. Elle fait face à des discriminations ouvertes et au racisme systémique du Staatsballett. “On m’a dit que je n’avais pas ma place dans un corps de ballet à cause de ma couleur de peau. J’étais esthétiquement hors normes selon eux”, révèle Chloé. Loin de se laisser abattre, elle utilise son expérience pour sensibiliser le public à la discrimination dans les arts. Inspirée par le mouvement Black Lives Matter, Chloé choisit de parler ouvertement des injustices qu’elle subit, espérant changer le milieu de la danse de l’intérieur. “Il était temps de dénoncer ce que je vivais. C’était pour moi, mais aussi pour tous celleux qui, comme moi, aspirent à briser les barrières raciales dans le domaine des arts.”

Chloé porte un top et une jupe de Solène Lescouët, une robe portée comme top de R.I.E., un harnais de Vivienne Westwood et des chaussures d’Empty Behavior.

© Photographe : Quentin Caffier / Styliste : Tara Ziegfeld / Maquilleur : Marlon Monroe

Face à des défis persistants au sein du Staatsballett de Berlin, où elle subit racisme et exclusion, Chloé prend une décision audacieuse. En 2021, elle accuse publiquement la compagnie de racisme, déclenchant une vague de soutien mais aussi de controverses. « “J’ai eu à faire à une maîtresse de ballet qui faisait ouvertement des remarques racistes à mon égard. C’était l’injustice de trop”, explique-t-elle. Sa démarche mène à un procès, un acte courageux alors qu’elle est encore sous contrat avec l’institution. “Ce procès n’était pas juste pour moi, mais pour tous celleux qui souffrent en silence. Il fallait absolument que ça change”, dit Chloé, reflétant sa détermination à lutter pour la justice.

Cet événement marque un tournant dans sa carrière et sa vie. Chloé décide de se distancier du monde des compagnies de ballet traditionnelles pour explorer une voie plus indépendante et innovante. Elle se dédie donc à matérialiser son engagement à travers la publication de son livre, Le Cygne Noir, où elle partage en détails son parcours, ponctué de résilience et de luttes contre les préjugés et le racisme. “J’ai écrit ce livre pour ouvrir les yeux sur des réalités souvent ignorées, pour montrer que malgré les obstacles, il est possible de changer les choses de l’intérieur”, affirme-t-elle. Dans ses pages, Chloé décrit non seulement ses victoires, mais aussi les périodes sombres, comme les moments passés dans un foyer, où elle a côtoyé  ”la vraie misère sociale”. Ce livre est ainsi une véritable invitation à reconnaître et à combattre l’extrême précarité et les discriminations auxquelles elle a pu faire face. 

 

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C’est également dans cet esprit d’engagement socio-culturel qu’elle crée BOLDSTEP, sa plateforme de danse en ligne. “Avec BOLDSTEP, je veux rendre la danse accessible à tous.tes ! Peu importe qui tu es ou d’où tu viens ! », souligne-t-elle. BOLDSTEP propose pour l’instant des cours de ballet et de wellness, et a pour but de proposer une variété de styles de danse à l’avenir, et représente une étape audacieuse vers la démocratisation de la danse qui a pour vocation de briser les barrières traditionnelles de l’apprentissage de la danse. 

En ce sens, BOLDSTEP n’est pas juste une école de danse en ligne; c’est une communauté où chacun, quel que soit son niveau ou son arrière-plan socio-culturel, peut accéder à une formation de qualité. “Avec BOLDSTEP je veux changer la manière dont les gens perçoivent et pratiquent la danse. Il est essentiel de rendre cet art plus inclusif et accessible à tous.tes”, explique Chloé avec passion.

Ainsi, chaque cours de BOLDSTEP est conçu pour offrir une expérience d’apprentissage complète et engageante, avec des vidéos soigneusement produites et des tutoriels. “Je propose également des masterclasses et des sessions en direct pour permettre aux élèves de recevoir des retours en temps réel”, ajoute-t-elle.

En plus de son offre éducative, BOLDSTEP s’engage dans des initiatives sociales, organisant des ateliers et des projets qui utilisent la danse comme outil de sensibilisation et de changement social. Chloé insiste sur l’importance de ces projets : “Nous travaillons avec des écoles et des associations pour offrir des programmes de danse à des jeunes issus de milieux défavorisés. C’est ma manière de donner en retour, en utilisant la danse pour inspirer et motiver les nouvelles générations.”

Le nom même de la plateforme, BOLDSTEP, reflète l’esprit de sa nouvelle entreprise : audacieuse et novatrice. “Être bold, c’est prendre des risques, sortir de sa zone de confort. Avec BOLDSTEP, on invite les amatrices et amateurs de danse à franchir le pas, à apprendre et à s’exprimer à travers la danse, quelle que soit leur condition physique”, conclut Chloé. Cette plateforme est donc bien plus qu’un lieu d’apprentissage : elle est une invitation à participer à une révolution culturelle dans le monde de la danse, en la rendant accessible et appréciée de tous.tes.

À travers ses défis, ses luttes et ses succès, Chloé reste un phare d’espoir et d’inspiration, prouvant que la passion, couplée à l’audace, peut transformer les arts et influencer la société. Son parcours exceptionnel ne se contente pas de briller sur les scènes du monde; il forge un chemin vers un futur où l’art de la danse est libre de toute discrimination, accessible à tous.tes et enrichi par la diversité. Chloé continue d’écrire son histoire, un pas de danse à la fois, en laissant une empreinte indélébile sur celles et ceux qu’elle inspire. 

Rendez-vous sur BOLDSTEP pour booker ton premier cours de danse avec Chloé !

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