Tu as un rituel pour écrire ? Quel est le meilleur cadre pour écrire tes chansons ?
Le meilleur cadre euh… J’écris partout, aussi bien dans mes notes de téléphone que dans le métro ou en studio. Mais c’est bien d’écrire quand on est seul, c’est bien d’avoir un journal intime. Ça aide à nettoyer et à poser ses émotions dans le concret. Parfois, tu ne sais pas trop ce que tu ressens par rapport à toi, ou quelqu’un. Tu l’écris et au moins, c’est là, tu te comprends ; je pense que marquer son ressenti, c’est un peu la clé.
As-tu une anecdote à nous raconter sur ton album ?
Le poisson, c’était mythique parce que j’avais appelé la compagnie aérienne pour demander comment on fait pour ramener un poisson et ils ne savaient pas car ça n’arrive jamais ! Du coup, je l’ai pris dans son petit sachet en plastique. J’ai été aux toilettes avant de passer la sécurité et je l’ai mis dans sa boîte de nourriture que j’avais vidée avec de l’eau. Je l’ai mis dans ma trousse de toilette en le cachant et c’est passé. Quand je suis passée de l’autre côté, je l’ai mis dans une bouteille. C’était drôle parce qu’on se disait, avec mon mec : c’est comme un petit sushi au final !
Dans ton morceau “Sororité”, tu chantes “un nouvel espoir est né, on est déterminées”. Est-ce que tu trouves qu’on entre dans une nouvelle ère d’entraide entre femmes ?
Ah ouais ! Carrément et je pense qu’on est porteuses de ce mouvement et on ne doit plus rien laisser passer. On doit se forcer à ne plus avoir ces pensées négatives envers les autres femmes, que ce soit de la jalousie ou de la comparaison : on est tout le temps amenées à ça, à travers les réseaux sociaux. J’essaie vraiment de défaire tous les schémas que j’ai en moi malgré moi, depuis que je suis petite. C’est un vrai travail, j’essaie chaque jour. Je pense qu’il faut en parler et il faut le faire réellement. Je sens une vraie évolution et j’en parle beaucoup avec Yseult. Elle avait fait un groupe avec toutes les artistes de la musique sur WhatsApp, on s’échange plein de conseils et on se soutient. On s’envoie nos projets et surtout, quand il y en a une qui se fait harceler sur le web, comme Hoshi par exemple, on monte au front quoi. On va dire qu’on essaie d’éduquer et on est solidaires. C’est extrêmement important, car on fait que nous diviser. C’est sûr qu’il y a des choses pas encore OK quand on est une femme médiatisée, surtout dans ce milieu. On est là pour faire bouger les choses, et maintenant, on peut parler publiquement, on n’a plus peur, on est déterminées et ensemble.
“Nude”, ton featuring avec Yseult, est le seul de l’album. Est-ce une volonté ?
Ouais ! On a rigolé avec Yseult, parce que c’est un peu ma seule pote. Les autres, je ne les connais pas, on ne se croise pas. Donc c’est mon seul featuring et je n’ai pas eu de coup de cœur ou de rencontre qui m’a poussée à faire un feat avec quelqu’un d’autre. Je n’ai pas fait de titre pour faire un featuring ou pour me placer, il n’y avait rien de calculé. Ma rencontre avec Yseult a été fulgurante et on a fait ce feat-là. J’en ferais peut-être plus sur mon deuxième album ou peut-être pas du tout.