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Bilal Hassani : Une page blanche pour un renouveau flamboyant

Durant cette Fashion Week, d’autres événements ont marqué la scène culturelle parisienne, notamment l’Hyper Weekend Festival. Parmi eux, une performance a retenu notre attention : L’Affreuse, une carte blanche offerte par Bilal Hassani, notre double coverstar.

Sur scène, un décor entièrement blanc. Des drapés immaculés tombent du plafond, un piano laqué trône au centre, et même le pied du micro épouse cette pureté monochrome. Ce choix scénographique ne doit rien au hasard : il symbolise une page blanche, un nouveau départ après une trilogie d’albums marquants – Kingdom, Contre Soirée, Théorème qui ont façonné son identité artistique en explorant une diversité de genres et en mettant en lumière l’étendue de ses prouesses vocales.

Mais ce soir, Bilal Hassani présente autre chose. Après avoir bouclé un cycle, il amorce une renaissance. Une mue artistique et visuelle soigneusement travaillée avec son styliste Nikita Vlassenko. Cette nouvelle page blanche a commencé dès Cannes 2022, où il est apparu en archive Maison Margiela du défilé Stockman, une tenue évoquant à la fois le mannequin de couture et l’idée du support vierge. Puis, avec Eden Tan, c’est le rouleau de papier qui s’impose, illustrant la continuité de cette métaphore du renouveau. 

Bilal Hassani et Nikita Vlassenko forment aujourd’hui l’un des duos les plus marquants des tapis rouges français. Ensemble, ils redéfinissent les codes esthétiques et imposent une vision singulière de la mode, oscillant entre expérimentation et élégance maîtrisée. Leur collaboration s’illustre à travers des looks iconiques, chacun racontant une histoire, que ce soit une archive iconique d’Alexander McQueen dessiné avant son décès, ou encore un look Iris Van Herpen des plus impressionnant pour les NRJ Music Awards.

Pour cette performance, il choisit une tenue custom signée Charles de Vilmorin, un vêtement qui semble se fondre dans le décor, rendant la scène et l’artiste quasiment indissociables. Après une introduction instrumentale de Lilian Mille, qu’ils présentent comme le thème musical du projet, il interprète “La Question”, premier single de cette nouvelle ère, sorti la semaine précédente. Il explique :

C’était quoi la question ? Une phrase simple, mais qui ouvre une porte immense, celle des doutes, des rêves et des réponses qu’on cherche tous, parfois sans les trouver.

L’émotion est posée, l’univers dévoilé. Mais il ne le fait pas seul. Ce projet a vu le jour grâce à sa collaboration avec Martin Dust, figure iconique de la scène underground queer et MC du Cabaret de Poussière. Ensemble, ils ont façonné des textes intimes et percutants. Parmi eux, “Amoureux de toi”, qui aborde la complexité des relations amoureuses au sein de la communauté LGBTQ+, ou encore “Elle”, qui traite avec finesse des questionnements identitaires et de la fluidité de genre.

Mais c’est “Deuil” qui marque les esprits. Une chanson poignante, un texte ciselé par Martin Dust :

On a porté le mépris et c’était pas un film de Godard
On a porté la godille qui nous écrasait la mâchoire
On a porté l’étain et le bois dont on fait les cercueils
Mais on ne porte rien aussi bien que le deuil.

Dans un instant suspendu, les regards s’embuent. Cette chanson résonne douloureusement, écho des pertes tragiques que la communauté queer a traversées – des victimes du sida à celles des violences transphobes. Un cri du cœur qui s’étend aussi aux menaces actuelles : la montée des extrêmes, la remise en question des droits fondamentaux, la réélection de figures politiques hostiles aux minorités.

 

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Ce spectacle n’est pas seulement un tournant dans la carrière de Bilal Hassani. C’est un manifeste. Un moment d’histoire où, sous cette lumière blanche, il met à nu les blessures et les espoirs de toute une communauté. Il rappelle que la queerness n’est pas uniquement faite de paillettes et de flamboyance, mais qu’elle peut aussi s’exprimer dans la sobriété et la puissance brute d’une voix, d’un texte, d’une mélodie.

Brut, mais beau. Simple, mais essentiel. Et plus fort que jamais.

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