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God Save Adèle Castillon

Au cœur d’un décor bucolique, entre oies curieuses et barques suspendues, on est allés discuter avec Adèle Castillon, la nouvelle étoile pop française qui ne cesse de nous surprendre.

Photos : Ismaël Moumin ℅ Shotview
Styliste : Louis Portejoie
Maquillage : Maïna Militza ℅ B Agency
Coiffure : Ben Mignot ℅ Call My Agent
Réalisateur : Antoine Wibaux
Chef Op : Antoine Ricard
Direction Artistique : Prénom Nom
1ere Assistante Photos : Costanza Canali
Assistant Digital : Daniele Sedda
Renfort Photos : Timothé Bendrimia
Assistante Styliste : Alice Peralta
Lieu : Châlet des îles

Au cœur d’un décor bucolique, entre oies curieuses et barques suspendues, on est allés discuter avec Adèle Castillon, la nouvelle étoile pop française qui ne cesse de nous surprendre. De ses débuts Internet Girl à ses tubes avec Vidéoclub, Adèle trace depuis quelque temps son propre chemin en solo, à la fois sincère et singulier. On la retrouve à l’aube de la création de son troisième projet, pour parler de son parcours, de ses inspirations, et de ce qui l’anime aujourd’hui.

Crèvecoeur, je l’ai fait dans l’urgence. Une façon de reprendre possession de moi.

Crèvecoeur, c’est un titre fort. À quel moment ce mot s’est imposé à toi ?

Le mot s’est imposé à moi dès ma naissance, parce que Crèvecoeur, c’est le nom de jeune fille de ma mère. J’ai grandi avec ce nom. Depuis deux-trois ans je me disais : « Il faut rendre hommage à ce nom de famille qui a disparu quand ma mère s’est mariée. » J’avais envie d’en faire quelque chose. C’est un mot intense, qui fait partie de moi. Ça collait à l’énergie de certains morceaux et à ma façon de faire de la musique. Je me suis dit : il faut absolument faire un projet Crèvecoeur, c’est trop beau.

Tu dis avoir tout montré de toi à ton public, ou presque. Qu’est-ce que tu dévoiles dans Crèvecoeur qu’on n’avait encore jamais vu ?

Ce qui prend beaucoup de place, ce sont mes collaborations. Mon premier album était full solo, pour marquer mon émancipation après Vidéoclub. Là, j’avais envie de m’amuser ! Ça dévoile une autre facette de moi. À l’inverse, sur le deuxième projet, Crèvecoeur, j’avais trop envie de m’amuser, de collaborer avec plein d’artistes. J’avais l’impression que c’était aussi dévoiler une autre facette de moi que d’inviter des artistes comme Gazo, winnterzuko, Louane. 

Tu as vécu ta première rupture, tes premières galères, tes premières failles en public. Aujourd’hui, tu écris encore avec le même filtre émotionnel ?

En fait, c’est un peu bizarre parce que cet album, je l’ai fait un peu à l’arrache, dans le chaos. Mon premier album, c’était un long processus, avec beaucoup de prises de tête, et j’avais l’impression de suivre ce qu’on me conseillait, genre sortie du single un, puis le deux. Ça m’a un peu frustrée, je trouvais ça long et pas vraiment moi. J’étais aussi moins fière de certaines prises de parole en image… Quand l’album est sorti, j’ai mal vécu cette première sortie, il y avait beaucoup de temps entre la création et la sortie. Ensuite, j’ai ressenti une urgence de faire et sortir de la musique vite, et ça se ressent dans Crèvecoeur. Même les feats, Louane et Gazo, c’est un grand écart. J’ai oublié ta question, mais c’est clairement un projet fait dans l’urgence. Peut-être que ça se ressent dans l’écriture, c’était aussi une façon de reprendre possession de moi, dans la vraie vie. Ça correspond à une période où je me reconnecte avec moi-même. Ça a commencé par plein d’expérimentations, plein de producteurs. D’ailleurs, quand on a sorti le projet, je ne voulais pas trop l’appeler album, on l’a divisé en deux EPs. Mais bon, c’est un album quand même. En tout cas, aujourd’hui, je pense qu’il me ressemble bien plus.

Mon cœur penche toujours vers les filles un peu fragiles, un peu rock, imparfaites.

Comment te sens-tu pour ton troisième projet ? Est-ce que tu veux écrire vite, prendre le temps, trouver une balance entre les deux ?

Franchement, je suis en plein dedans. Je pars en séminaire la semaine prochaine, j’ai trop hâte. J’ai envie d’essayer de nouvelles choses. Le troisième album, c’est un vrai challenge : se renouveler, dans les thèmes, les textes, les sons. Je veux vraiment prendre plus le temps. Le premier album, c’était m’émanciper de tout ce qui a précédé. Le deuxième, Crèvecoeur, c’était reprendre confiance, embrasser la femme que je deviens. Et maintenant, pour le troisième, je me sens plus confiante, consciente de mes forces. J’ai envie d’arriver avec une vraie proposition, pleine confiance !

Tu parles souvent de sincérité, de faille. Est-ce que pour toi la musique est un refuge ou une confrontation ?

J’adore ! Là, comme ça, je dirais plus une confrontation. J’ai l’impression que les moments où je suis un peu dans le flou, c’est ce qui m’aide à y voir plus clair. C’est en général une fois que j’ai fait de la musique que je me rends compte de certaines choses ! 

 

Le featuring avec Louane est inattendu et en même temps hyper juste. Comment s’est faite cette rencontre musicale et personnelle ?

Louane je la rencontre parce que sa meilleure amie travaille dans la même agence que moi, du coup on entend parler de l’une et de l’autre. Je suis curieuse de la rencontrer et elle aussi. Avant même qu’on se voie, elle m’a appelée, et c’était la première fois que quelqu’un me redonnait autant confiance en moi comme ça. Elle avait écouté mon premier album avant même sa sortie, et ce qui m’a vraiment touchée c’est que j’ai ressenti pour la première fois avoir une alliée dans le monde de la musique. Elle s’est imposée comme une grande sœur pour moi ! Quand on s’est retrouvées en studio, l’écriture a coulé avec une fluidité incroyable, c’était impressionnant et naturel. Je suis tellement heureuse et honorée de cette collaboration, parce que Louane, c’est une légende. J’espère vraiment continuer à travailler à ses côtés, car j’ai encore énormément à apprendre d’elle, et j’espère qu’elle aura aussi quelque chose à apprendre de moi.



J’aime l’élégance qui se frotte à quelque chose de brut. C’est là que ça vibre.

On sent une influence très Internet dans le son, les visuels, l’écriture… C’est un peu là aussi que tout a commencé pour toi. Qu’est-ce qui t’inspire le plus dans cette culture ? Y trouves-tu encore un refuge aujourd’hui ou plus du tout ?

Pour mon premier album solo, j’ai essayé de jouer le jeu classique : promo, télé… Mais ça n’a pas marché pour moi. Fabriquer une image, c’est possible pour d’autres, mais pas pour moi. On retrouve toujours la fille d’Internet qui, à 13 ans, chantait sur les pâtes. Je pense qu’il faut plutôt embrasser ça. Je suis de cette génération, Internet a toujours été un refuge, et ça l’est encore. Je suis fan de la culture Internet, je me suis même endormie à 3h du matin à cause de TikTok hier soir. J’adore ça, tout suivre, geeker. Je suis passionnée par la façon dont les artistes utilisent le marketing aussi !

Tes visuels jouent souvent sur le décalage, une esthétique un peu second degré très arty, c’est aussi un vrai truc de la culture britpop. Tu te retrouves dans cette manière de ne pas tout prendre au sérieux, tout en étant ultra stylisée ?

Grave. J’aime faire rire et apporter de la légèreté dans un métier où on se prend trop au sérieux. Je suis imparfaite, et j’aime ça. C’est ce que je veux incarner le plus possible.

Est-ce que la britpop t’inspire dans ta manière de composer ou de te présenter en tant qu’artiste ?

De plus en plus, oui. En ce moment j’écoute surtout de la musique anglaise, notamment Lily Allen, qui me parle vraiment. J’ai l’impression que ce style va revenir en force. J’aime cette énergie brute, sincère, imparfaite. Je préfère les artistes qui chantent leurs imperfections plutôt que la popstar parfaite. Même si j’adore regarder les chorés de Sabrina Carpenter ou les shows calibrés de Tate Mcrae, mon cœur penche toujours vers les filles un peu fragiles, un peu rock, imparfaites.

Il y a une mélancolie élégante aussi dans la britpop… Tu t’y reconnais ?

Complètement. Pour moi, c’est difficile de faire des chansons vraiment joyeuses. J’en ai envie, clairement, mais il y a toujours ce petit fond de mélancolie qui revient. Dès que je compose, j’ai du mal à aligner quatre accords qui ne sonnent pas un peu tristes, un peu mélancoliques. Je pense que cette mélancolie, je la porte un peu sur moi, dans mon regard, dans ce que je dégage, malgré tout.

Quelles sont tes icônes de la britpop ou de la scène UK en général, musicales ou visuelles ? Est-ce que tu te vois comme une héritière ou une traductrice de cette culture anglaise à la française ?

C’est clairement Lily Allen pour le moment, en tout cas, elle est un super exemple pour moi. Dans son image, il y a une vraie identité forte, et je vois clairement les connexions avec ce que je fais. Moi, il y a ce truc un peu parlé-chanté, presque naïf, que j’avais beaucoup chez Vidéoclub et que j’aimerais retrouver dans mon prochain projet. Je pense que c’est ça qui pourrait me correspondre le plus.



En festival, je me sens plus libre. C’est un peu bordélique, les gens ne se prennent pas trop la tête.

Il y a quelque chose de très storytelling dans les visuels Burberry récents, comme dans ta DA. Qu’est-ce qui t’inspire dans cet univers ? Est-ce que tu t’identifies à cette idée de contradictions stylées, à la fois vulnérable et affirmée, classique et underground ?

Ce que j’aime dans l’univers Burberry, c’est cette capacité à raconter des histoires à travers des contrastes forts : l’élégance classique qui se frotte à quelque chose de brut, de plus urbain. Ça me parle, parce que dans ma musique et dans ma direction artistique, je cherche aussi cet équilibre : mélanger le sensible et l’affirmer, des textes crus avec des sons qui font danser. J’aime jouer avec les opposés, c’est là que les récits deviennent intéressants, c’est là que ça vibre. 

Si Crèvecoeur était une tenue, elle ressemblerait à quoi ?

J’ai pensé à un tutu directement, un peu déstructuré, chaotique, associé à des baskets. Un look où tu peux tout faire en même temps, un peu bordélique, pas figé.

Tu as fait énormément de festivals cette année, tout comme l’année dernière. Qu’est-ce que tu ressens sur scène, comparé au studio ? Tu as surtout un énorme lien avec le public particulièrement en festival, qu’est-ce qui te fait le plus kiffer à propos de ça ?

Il y a une dynamique complètement différente. J’adore la mise en scène et les conditions en concert, c’est hyper précis. Mais en festival, il y a une énergie différente, plus détendue, peut-être parce que les gens sont en vacances. Je me sens plus libre. C’est un peu bordélique, les gens ne se prennent pas trop la tête, il y a une vraie énergie brute. J’aime bien aussi montrer mon côté fun, et c’est souvent là, dans les festivals, que ça se voit vraiment.

Il y a quelque chose de très cathartique dans tes concerts. Tu vis comment cette relation live avec le public, surtout quand une majeure partie a grandi avec toi ?

Je pense que la scène et la création vont ensemble. Chaque année, je vois mon live évoluer, le public grandir avec moi. C’est cathartique parce qu’on a grandi ensemble mais puis j’amène aussi des nouvelles personnes à chaque projet, et ça, ça fait hyper plaisir ! On me dit souvent que j’arrive à embarquer les gens dans un vrai voyage, avec des chansons qui datent de mes seize ans et des morceaux plus récents 

Quand tu montes sur scène aujourd’hui, qu’est-ce que tu veux transmettre avant tout ?

Je crois que ça vient avec l’âge et la nouvelle phase où j’entre mais.. j’ai envie d’embrasser davantage ma féminité ! Sans chercher à jouer un rôle mais j’ai toujours été dans ce jeu d’adolescente cool etc. Je pense que là il est temps, tout simplement d’avancer avec mon âge, je ne sais pas comment cette féminité va se traduire, que ce soit par les looks ou par les chansons mais oui, je pense que ce serait ça !



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